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Jean Claude Nomo : « Le festival SEFE-SAHEL est un moment d’exposition de la richesse et de la beauté de la culture du grand Nord Cameroun… »

La deuxième édition du festival SEFE SAHEL se tiendra du 26 au 29 Mai à Garoua et Gashiga. Jean Claude Nomo administrateur General du festival nous dresse le bilan de la première édition et nous dévoile les innovations pour cette année.

Bonjour Jean Claude Nomo, merci d’accorder cette interview à Culturebene. Vous êtes l’administrateur du festival SEFE SAHEL donc la deuxième édition se tiendra du 26 au 29 Mai à Garoua et Gashiga. En quelques mots pouvez-vous nous présenter ce festival ?

Merci à CULTURE ÉBÈNE de nous offrir sa plateforme pour parler du festival SEMAINE DE LA FEMME SAHELIENNE (NDLR, SEFE-SAHEL). Le SEFE-SAHEL est un moment d’exposition de la richesse et de la  beauté  de la culture du grand Nord Cameroun sous toutes ses formes aux yeux du monde. C’est une initiative portée par l’association artistique et culturelle SAHRÉ AMINE dont l’artiste musicienne et chanteuse TAO est la présidente. Cette 2 édition du SEFE-SAHEL se déroulera sur deux sites dont l’Alliance française de Garoua et sur l’esplanade des cérémonies du Lamida de Gashiga. Les activités s’articuleront autour de conférences et débats, d’ateliers de formation en e-commerce, de danses traditionnelles, d’une fantasia et 04 concerts de musique.

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Quel bilan faites-vous de la première édition ?

La première édition tenue au mois de mars de l’année dernière, a connu un succès populaire  impressionnant et un engouement véritable de toutes les couches sociales locales. L’activité principale menée au cours de cette édition était essentiellement portée sur la lutte contre la pandémie COVID 19.  Soutenue par le Ministère de la Santé, nous avons procédé à la sensibilisation des populations et à la distribution des kits de protection sur différents sites à Garoua notamment dans  les établissements scolaires de la place et à Gashiga Demsa ( à environs 10 km de Garoua, ndlr). Nous avons offert à ces populations, des séances de vaccination sur le site de l’hôpital régional de Garoua, mais ici, les populations sont restées très distantes des opérations de vaccination car le milieu était pollué par la désinformation et l’intoxication venue des réseaux sociaux. Cette première édition a également connu de merveilleux concerts de musique donnés par ISNEBO, TAO, Alfa Barry et autres… Bref, cette première édition a été une réussite au-delà de l’espérance de son comité d’organisation. C’est d’ailleurs une opportunité pour moi de dire merci à Monsieur le préfet de la Benoué qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cet événement. Mes remerciements vont aussi à l’endroit du Directeur de l’Alliance française qui nous a ouvert ses portes et offert gracieusement ses salles de conférence et sa scène. Je ne saurai terminer cette rubrique sans dire merci à sa Majesté le Lamido de Gashiga DEMSA qui nous a accueillis avec faste et amour dans son palais et mis ses populations à notre écoute.

La première édition s’est tenue au mois de mars 2021, cette année elle se tiendra au mois de mai, à quoi est du ce changement de date quand on sait qu’à la base c’est un festival dédié à la femme sahélienne?

En effet, cette deuxième édition se tiendra  du 26 au 29 mai 2022. Contrairement à celle de l’année dernière qui s’était tenue en début du mois de Mars 2021. C’est tout simplement un choix lié à la disponibilité des finances doublée de la disponibilité des sites de la tenue du festival et aussi de celle des instrumentistes et autres artistes invités.  Cette année nous avons décidé d’offrir un podium de rêve aux mélomanes de Garoua ; pour cela, il leur sera servi la crème de la musique camerounaise :

– les meilleures voix féminines de l’instant : la Diva QUEEN ETEME qui présentera le chant de la forêt équatoriale, la fille des Grassfield SOPHIE NONO qui, la semaine dernière encore, faisait danser les Tchadiens au festival KOURA NGOSSO à Ndjamena. Les grandes voix du Sahel seront représentées par TAO, MISS DIALLO, Julie BENITO, Fanta BOURNE qui bousculent les lignes en ce moment dans le Grand Nord Cameroun.

– les artistes masculins ne sont pas en reste. L’ethnomusicien NDA CHI qui nous vient des montagne de l’Ouest  sera là aux côtés de Thierry HAMAN AGALY, SIR DIKAND , Abbo AMIGO, PICSSSO LE GUIDE , BENITO DU SAHEL et  Patrick NGOMNA

En somme c’est du lourd sur les différentes scènes cette année

Quelles sont les innovations pour cette deuxième édition ?

Les innovations portent sur le nombre et la qualité  des artistes proposés aux festivaliers. En effet l’année dernière, ils ont eu droit à trois artistes ; cette année nous avons triplé ce nombre et mis un accès particulier sur la qualité. En plus, cette année les danses traditionnelles seront également mises particulière ment en avant.

Aujourd’hui, organisé un festival au Cameroun n’est pas chose facile, comment arrivez-vous à financer le SEFE SAHEL ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Investir dans le domaine de la Culture au Cameroun est exclusivement réservé aux passionnés de la Culture. La musique autant que les autres secteurs de la culture, souffre d’un manque d’encadrement, d’un manque de financements et d’une inexistence d’une véritable structure de régulation. Pour nous qui essayons de conduire des activités culturelles dans cette grande région du Cameroun, c’est extrêmement pénible du fait de ce manque de financements. Le SEFE-SAHEL est financé sur fonds propres et par l’apport de l’Alliance française qui nous accompagne comme elle peut. Nous sollicitons aussi de rares partenaires comme les Brasseries du Cameroun qui malheureusement ne peuvent pas s’occuper de tout le monde. Est-il encore nécessaire de rappeler que le ministère de la Culture a le plus petit budget des structures de l’Etat ?  En somme, on se bat comme on peut avec des amis.

Si vous avez un message à faire passer aux artistes du septentrion et aux élites du nord… qu’est-ce que vous pouvez leur dire ?

Un message ? C’est plutôt un appel aux mairies. Celles-ci, avec la décentralisation, devront investir davantage dans ce domaine en construisant des maisons de la culture et en soutenant financièrement les opérateurs culturels.

Aux artistes, je leur dirai de s’armer de beaucoup de volonté et de patience. Ces derniers doivent produire des œuvres de qualité avec une véritable originalité ; c’est la seule voie susceptible de provoquer un intérêt réel auprès des grands bailleurs de fonds pour la culture et auprès de l’élite locale, première consommatrice de ces œuvres. C’est dur, mais avec la passion et ensemble, nous avancerons.

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