GAËL FAYE, l’architecte des mots

Né en 1982 au Burundi, d’une mère rwandaise et d’un père français, Gaël Faye est artiste-compositeur-interprète au sein de Milk Coffee & Sugar, groupe de hip-hop dont le premier album est sorti le 10 mai 2010.En 1995, à treize ans, il quitte malgré lui son pays natal, en proie à la guerre, pour rejoindre la France. Cette étape de sa vie marque la naissance de ses premiers poèmes. Animé par une envie constante de lire et d’écrire, il rejoint la maison de quartier la plus proche de chez lui pour y suivre des ateliers de rap et des rencontres « Open Mic ». Ainsi repéré par le label Squate Sqy, il participera, les quatre années qui suivront, à de nombreuses mixtapes et concerts. II assurera notamment les premières parties des groupes Saïan Supa Crew, Neg Marrons et La Rumeur. Ces expériences le confortent dans l’envie d’enregistrer un album solo, très instrumental, dans lequel il veut se raconter en musique, en accordant une place importante aux thèmes de l’exil, du métissage, et plus généralement de la société qui l’entoure. Peu importe quand, Gaël sait déjà qu’il atteindra cet objectif, qu’il se fixe du haut de ses vingt ans, en compilant idées, mélodies, maquettes et textes.

Ses études de finances le mèneront à Londres, où il travaille près de deux ans. Mais dès qu’il peut, il s’échappe de La City pour regagner Paris et ses studios d’enregistrement, ses concerts, ses scènes slam. Il remporte ainsi devant Grand Corps Malade, la finale d’une compétition officielle de slam parrainée par la Ligue des Droits de l’Homme. En 2004, pour les dix ans de la commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, Gaël coécrit une pièce-slam sur le même thème et intègre le collectif slam « Chant d’Encre ». Il rencontre l’auteur/interprète Edgar Sekloka. Leur complicité et leur complémentarité les poussent à lancer leur groupe de rap : Milk Coffee &Sugar, alias MC’S. Ils quittent pour cela leur emploi respectif pour autoproduire et défendre à plein temps leur premier album éponyme. Avec MC’S, Gaël écume plus d’une centaine de scènes nationales entre 2010 et 2011 et touche un public grandissant (1ères parties d’Oxmo Puccino, Beat Assailant, Tumi & The Volume, Blitz The Ambassador, Ben l’Oncle Soul, Hocus Pocus etc…). Il est accompagné sur scène par Guillaume Poncelet (trompettiste/pianiste, réalisateur de l’album de Ben l’Oncle Soul, et de Michel Jonasz en 2010, et membre de l’Orchestre National de Jazz depuis 2008) et Arnaud Renaville (batteur du groupe Electro Deluxe et deFredrika Stahl). Élu «découverte Hip Hop du Printemps de Bourges 2011», MC’S a également participé en 2010 au tremplin Zebrock, et a été unanimement nominé aux Prix des Voix Urbaines, par un jury composé de professionnels de la musique et de journalistes. Gaël s’y fait remarquer pour la précision de sa plume avec des morceaux tels qu’Alien ou Hope Anthem, véritable hymne à l’espoir, interprétée avec le chanteur Jali. Avec ce titre qui marque aussi son goût pour la guitare, il s’inscrit dans une nouvelle façon d’entrevoir le rap, avec une rythmique et une mélodie véritablement au service de l’interprétation. Transition toute trouvée avec une volonté vieille de dix ans d’écrire un album autobiographique, il proposera en mai 2012, avec une équipe soudée au sein de son label 6D Production, un opus de 15 titres dans lequel il raconte avec nostalgie, indignation et tendresse, son enfance entre le Burundi et la France, son rapport au hip hop, ses amours et ses combats. Réalisé et arrangé par Guillaume Poncelet, cet album se nourrit d’influences musicales plurielles : du rap bien sur, teinté de soul et de jazz parfois, du semba (voyage entre Cap Vert et Angola), de la rumba congolaise, du sebène… Autant de mélodies jouées live sur l’album (sans aucune programmation), qui portent la beauté des textes et les révèlent. Une sortie à suivre au printemps 2012.