L’artiste Gospel Odile Ngaska rend hommage à la légende Nkembe Pesauk décédée

Nkembe Pesauk est décédé le 20 juin 2022 aux Etats Unis, l’artiste-producteur a contribué au succès de plusieurs artistes, parmi lesquels, l’artiste Odile Ngaska qui a tenu à lui rendre un vibrant hommage via son compte facebook officiel.

« Le 20 juin 2022, le monde entier a perdu un génie, le corps de Christ perd un Homme de Dieu d’exception et moi, je perds un coach, un ami, un frère.

Ma rencontre avec Nkembe Pesauk date de 1996, je suis alors une choriste qui réfléchit à la possibilité de faire un album solo. À cette époque, je cherche à m’entourer des meilleures personnes pour faire décoller ma carrière encore embryonnaire. Sa renommée est déjà grande. Il avait déjà connu le succès avec le célèbre groupe d’adolescents » Les Rumtah » Le rencontrer était donc une grâce et une chose assez impressionnante.

Quand j’arrive dans son studio d’enregistrement, je me rends tout de suite compte que j’ai à faire à un homme exceptionnel. Il joue à plusieurs instruments, sa connaissance de la musique surpasse de loin celle de tous les musiciens que j’avais rencontrés jusque là et ses qualités humaines sont uniques. Son humilité et son goût pour l’excellence forgent sa légende. C’est un homme patient qui se donne à fond pour encadrer les artistes afin de leur permettre d’explorer l’entièreté de leur talent. Je peux dire sans hésitation que la chantre que je suis a été « fabriquée » en bonne partie dans les studios de Nkembe Pesauk. J’avoue qu’au début de ma carrière, je trouvais ma voix rocailleuse et désespérée. Même comme je voulais servir le Seigneur dans le chant, je me disais qu’à la limite, je pouvais être une chanteuse ordinaire, je n’avais pas confiance en ma voix.

En 1996, quand nous sortons l’album « Dieu tout puissant » je realise que je suis passée entre les mains expertes d’un « faiseur » de miracles.

L’album est salué par tous les critiques, la qualité de la production brise les barrières des préjugés qui empêchaient à la musique chrétienne d’être écoutée dans les médias grand public. C’est une vraie révolution ! Toutes les stations FM nous diffusent en boucle et le gospel passe de musique dite médiocre à musique respectée. Il faut dire qu’à cette époque, la musique chrétienne est considérée comme monocorde et monotone exclusive aux veillées mortuaires. Nous l’avons donc sorti des « cimetières » pour la présenter à un public plus large, au monde des « vivants ».

Comme tous les génies, Kembe Pesauk était aussi incompris, car en avance sur son temps! Son sens élévé de la rigueur et sa sincérité ne plaisaient pas forcément. Je l’ai vu plusieurs fois renvoyer des artistes parce qu’il estimait qu’ils avaient encore beaucoup de travail à faire, à ses yeux, ils n’étaient pas prêts pour entrer en studio. Nkembe Pesauk était un grand enseignant, un coach qui avait en horreur la médiocrité. Il disait que « le talent » n’était qu’une petite avance et que c’est le travail qui faisait toute la différence. Contrairement à la majorité des techniciens de studio, il avait son mot à dire tant sur la forme que sur le fond des productions musicales auxquelles il participait. Je me souviens que j’étais arrivée dans son studio avec mon titre « soleil de ma vie » et il a dû rajouter sa touche personnelle au texte dans son studio pour lui donner la texture finale que tout le monde connaît.

Avec la disparition de ce grand homme, nous perdons un homme de Dieu aimant qui embrassait tout le monde et qui, même quand il lui arrivait de reprendre, le faisait avec amour. Il était épris du service du Seigneur et avait un grand respect pour ses leaders spirituels. Je l’ai entendu célébrer Madeleine Yombi (sa mère spirituelle) à plusieurs reprises.

C’est un privilège pour moi d’avoir été formée dans son moule.

Il me sera difficile de me remettre de cette grande perte même si je sais que le frère Nkembe Pesauk a rejoint le Seigneur….

Je lui suis énormément et éternellement reconnaissante.

Odile Ngaska. »