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Alain Ndanga (Quotidien Mutations) : « Je suis plus musicien que journaliste… »

Chef Desk Culture au Quotidien Mutations, Alain Ndanga est aussi artiste-musicien. L’ancien Lead vocal de l’orchestre de l’université de Dschang prépare quelque chose de Lourd pour le plaisir de ses fans. Il a bien voulu répondre à nos questions.

Bonjour Alain Ndanga, merci d’accorder cette interview à Culturebene, en quelques mots pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

Je voudrais à travers cette occasion, formuler mes vives et sincères reconnaissances au site web, Culturebene.com. D’abord pour avoir bien voulu m’accorder cette tribune si importante, ensuite pour son rôle dans le journalisme culturel au Cameroun depuis près de deux décennies et enfin l’ambition qu’il porte en perspective, pour la flamme du journalisme culturel soit toujours allumée.

Vous êtes chef Desk Culture au Quotidien Mutations, comment êtes-vous arrivé dans ce media ? Parlez-moi de l’aventure

La première des choses qui me frappe c’est facilité avec laquelle Mutations construit des titres incitatifs, avec des jeux de mots inspirants. L’aventure avec la rédaction commence en 2020. Je suis admis en stage académique, de 2e année à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic). La même épreuve se poursuit en stage de 3e année. A la sortie de l’école, j’intègre la rédaction en stage de pré emploi. Quelques temps plus tard, je signe sans plus mettre la mention stagiaire. De fil en aiguille, le directeur de publication me fait assurer le service éducation, en remplacement de ma collègue partie en congé d’un mois ; ensuite j’ai assuré les charges du service Tech et Web pour suppléer l’autre collègue d’alors en congé de maternité. Après l’indisponibilité de la cheffe du service culture, je suis nommé à ce poste. Je crois que jusqu’ici, les choses se passent normalement.

De manière générale, comment choisissez-vous vos articles qui paraissent dans le journal ?

Nous avons nos traditionnelles conférences de rédaction qui se déroulent les lundis et les jeudis. Au cours de ces instances, nous discutons des sujets pour leur trouver le meilleur angle de traitement possible. Nous planifions aussi les sujets à traiter en semaine. Les événements non programmés peuvent faire l’objet des traitements avec l’approbation du rédacteur en chef.

Comment se passe votre journée ? A quelle heure commence-t-elle ? Par quoi vous commencez ? A quelle s’achève-t-elle ?

Je commence la journée par faire le monitoring de l’actualité nationale et internationale. Je fais le tour des réseaux sociaux, pour voir ce que les influenceurs ont dit dans leur page officielle. Des informations données qui sont sensibles, je vérifie la véracité par le factchecking. Je vais en conférence de rédaction si l’on est lundi ou jeudi. Le reste des jours, je vais en reportage et je construis les pages pour envoyer à l’édition. Quand je retourne à la maison, je refais le tour des chaines de télévisions nationale et internationale, pour avoir une idée globale de l’actualité mondiale. Quand la fatigue n’est pas vive, je parcours mon répertoire à l’aide de ma guitare.

Quel regard portez-vous sur la culture camerounaise ?

La culture camerounaise est intensément diversifiée. De la manière que le Cameroun a plus de 250 ethnies, il faut compter autant de cultures et de patrimoines. Sur le plan des expressions artistiques, tous les types d’arts sont représentés, avec des artistes des créent des contenus. Ces contenus dans sa grande majorité manquent d’originalité camerounaise. Des acteurs de la promotion de la culture qui l’ont compris, militent pour un art identitaire camerounais ; à travers lequel l’on pourrait se retrouver. Il s’agit donc de tout importer même la musique, la danse ou le cinéma. Nous avons à cœur d’entendre parler de la musique camerounais, du cinéma ou du théâtre camerounais.

En plus d’être journaliste, vous êtes aussi artiste-musicien, vous jouez à la guitare, vous chantez… c’est un pan de votre vie que beaucoup ignorent…

(rires) Oui je dirai que je suis plus musicien que journaliste. De fil en aiguille, le journalisme prend le pas. Je suis fier de savoir que je contribue à la mise à disposition de l’information. Je m’en suis engagé et je m’en réjouis. Je travaille aussi actuellement à donner un peu de l’espace à la musique. Je retouche mes chansons pour leur imposer ma vision de la musique captée des techniques du journalisme. Il est question d’écrire les textes simples et les mélodies simplifiées qui permettront de retenir aussi vite une chanson et que ça reste dans les cœurs. Beaucoup ignorent que je suis musicien. Le journalisme et surtout le média presse écrite m’ont appris la modestie et la discrétion. Mais il est impossible d’échapper le fait d’être vu par le public quand on est musicien. Je suis juste dans une espèce de La’akam, parce que je prépare quelque de très lourd. (Rires…)

On peut espérer revoir Alain Ndanga sur scène ? Sortir des singles, des albums ?

Ma signature de journaliste c’est Alain Ndanga, et mon nom d’artiste c’est tout simplement Ndanga. Parce que ma musique inspirée de mes racines camerounaise et africaine. Avant d’entrer à l’Esstic en 2018, j’ai réalisé un maxi single intitulé « Yalo ». Je suis en train de le peaufiner pour lui donner plus de saveur, et qu’il ne soit pas trop éloigné de ma plume de journaliste. Je voudrais bien qu’il sorte d’ici la fin d’année et ensuite je sortirai l’album.

Aujourd’hui être journaliste au Cameroun est chose facile ? Quand on a connu pas mal d’assassinats des hommes de médias ces derniers temps…

Le journalisme est perçu dans le monde comme le quatrième pouvoir. Qui détient donc les médias détient le pouvoir. Mais il s’agit d’un pouvoir institué qui a tendance à jouer un rôle transversal dans les pouvoirs constitué d’un Etat (exécutif, législatif et judiciaire). Il est autant important que c’est le journaliste qui a la charge, le seul d’ailleurs habilité de rendre compte de ce qui se passe dans le monde. Ses informations sont aussi l’épée de Damoclès posée sur sa tête. Les gens ont peur des journalistes. C’est pourquoi certaines personnes utilisent d’autres moyens pour les faire taire. Oui c’est un beau métier, mais aussi très dangereux. La chose à faire c’est de le pratiquer dans le strict respect des règles déontologiques et éthiques, et surtout en tenir compte des lois du pays où il est pratiqué.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier ?

Les difficultés sont nombreuses et sous plusieurs ordres. Mais à partir du moment où on décide d’être journaliste, il faut lisser les difficultés et donner le meilleur de soi. L’accès aux sources est l’une de choses difficiles que rencontrent des journalistes.

Quelques conseils à l’endroit des jeunes qui veulent embrasser le métier de journaliste ?

C’est d’abord de considérer le journalisme comme une passion et en avoir la vocation. Si le choix est fait, il faut se former aux techniques inhérentes à la profession. Pour des jeunes qui exercent déjà, la meilleure pratique recommande l’humilité. Il faut savoir écrire une brève, beaucoup lire et écouter les chaines d’informations.

Quelques contacts utiles ?

WhatsApp 696209634

Courriel : hallyno@yahoo.fr

Votre mot de fin ?

Je remercie une fois de plus Culturebene, pour son engagement dans l’information culturelle au Cameroun. Je formule le vœu que des décideurs camerounais en matière de culture écoutent les acteurs des différentes expressions artistiques, les accompagnent et définissent avec eux la politique culturelle du Cameroun. Le rayonnement de la culture dépend de nous tous, mais surtout de la volonté que nous portons.

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