Qui est Simon Andigra, le meilleur jeune joueur de la CAN 2023 ?

Elu homme du match de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations qui opposait le Nigeria à la Côte d’Ivoire (1-2) dimanche 11 février, il a aussi remporté le trophée du meilleur jeune joueur de l’AFCON. Portrait de Simon Andigra, la nouvelle pépite de la Côte d’Ivoire.

Si le grand public a réellement découvert cette pépite ivoirienne durant la compétition. Jean-Louis Gasset, le sélectionneur ivoirien qui a démissionné avant les 8es de finale, savait mieux que quiconque que le jeune ailier avait du potentiel. Il avait réalisé un coup de poker en le sélectionnant alors qu’il était arrivé blessé de Brighton, au début de la compétition.

Né le 1^er janvier 2002 à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, Simon Andingra est un jeune footballeur international qui évolue au poste d’ailier gauche au Brighton 1&Hove Albion, en première league. Appelé en sélection ivoirienne pour la première fois, Simon aurait pu ne pas participer à la CAN à domicile car touché aux ischio-jambiers fin décembre avec son club de Brighton.

Il devait donc être éloigné des terrains pour cinq semaines. Mais Jean-Louis Gasset, l’a tout de même convoqué, et il a pu effectuer son retour lors de la débâcle contre la Guinée équatoriale (0-4), avec une entrée en jeu pour les dix dernières minutes. Après avoir eu droit à près d’une heure contre le Sénégal, il a sauvé la Côte d’Ivoire en égalisant à la dernière minute face au Mali en quarts de finale, avant de jouer 80 minutes contre la RDC dans le dernier carré puis l’intégralité de la finale.

Victime d’une arnaque à 12 ans

Lorsqu’il n’avait que 12 ans, Simon Andingra rêvait de percer dans le football. Il s’était malheureusement fait escroquer en acceptant de partir au Bénin en suivant un faux coach lui promettant de le former dans une académie contre 300 €.

« Gamin, je jouais dans la rue de mon quartier. Dès le plus jeune âge, le football était ma passion. Je voyais le parcours de grands frères comme Didier Drogba et je voulais les imiter. En me voyant jouer dans la rue, une connaissance m’a dit : ‘Simon, ce serait mieux que tu sois encadré dans un centre de formation.’ J’ai alors rejoint un centre d’Abidjan où je m’entraînais deux fois par semaine, les mercredis et les samedis, tout en continuant mon parcours scolaire. Puis un jour, un coach est venu voir mes parents en disant qu’il connaissait une bonne académie au Bénin qui avait besoin de jeunes talents comme moi. Mon père, qui est depuis décédé, a toujours voulu que je devienne footballeur et a accepté que je parte. Il fallait payer une somme d’environ 300 euros à ce gars, et je suis parti au Bénin avec neuf autres jeunes Ivoiriens », a raconté le footballeur.

« Sauf que ce gars était un escroc. Il avait tout inventé et est parti avec notre argent. Il n’y avait ni académie ni logement pour nous sur place. Nous étions tous les dix au Bénin, à l’âge de 12 ans, livrés à nous-mêmes sans l’aide de personne. Nous n’avions même pas d’argent pour nous nourrir… Il y avait alors deux possibilités : soit retourner en Côte d’Ivoire, soit attendre et voir si une opportunité arrivait. Nous avons décidé de rester tous ensemble et de faire des petits boulots pour commencer à gagner de l’argent. Nous lavions par exemple des assiettes dans des restaurants en échange d’un peu d’argent et de repas », a-t-il ajouté.

Et de conclure : « Un jour, nous nous promenions dans la rue et un type ayant fait ses études en Côte d’Ivoire a reconnu notre accent ivoirien. Il était étonné de retrouver une dizaine de jeunes Ivoiriens au Bénin. Nous lui avons expliqué la situation, et il a été scandalisé par les conditions dans lesquelles nous vivions. Il a tout fait pour nous trouver une autre maison et a eu l’idée de créer une petite académie de football avec les neuf jeunes et moi. Au fil du temps, d’autres joueurs ont intégré le centre et c’est devenu une réelle académie au Bénin. Un jour, il a vu sur Internet qu’un tournoi avait lieu à Accra, au Ghana, et nous sommes allés jouer là-bas. Je suis toujours en contact avec lui ; il est d’ailleurs venu me voir jouer lors d’Union-Zulte Waregem début février.

Pendant le tournoi au Ghana, des recruteurs de l’Académie ‘Right To Dream’ ont été charmés par mes prestations et m’ont proposé de faire un test de deux semaines au sein de leur centre de formation assez réputé. Là-bas, tout était très professionnel avec une belle organisation et des coachs diplômés, même si ce n’était pas facile pour moi au début, car je ne parlais pas anglais. Le matin, nous avions un moment de prière tous ensemble avant d’aller à l’école. L’après-midi, nous avions un entraînement. Je suis resté là-bas durant deux ans et j’ai joué avec Kamaldeen Sulemana, qui évolue actuellement à Southampton, ou encore Mohamed Kudus de l’Ajax (à West Ham actuellement). »

De cette triste expérience, il a su en tirer une grande force de caractère. Après avoir fait ses classes au Ghana, il a rejoint le club danois du FC Nordsjaelland en 2020 avant de partir découvrir la Premier League à Brighton en janvier 2021, contre 8 millions d’euros, après un passage remarqué à l’Union Saint-Gilloise (D1 belge). Dès sa première titularisation en Angleterre, le 12 août 2023, il inscrivait son premier but face à Luton. Désormais auréolé d’un titre à la CAN, Alingra va voir sa cote grimper en flèche.

Le champion d’Afrique fait don de 20 millions de Francs CFA à un orphelinat

Simon Andigra est un jeune qui a le cœur sur la main. Après sa performance XXL à la Coupe d’Afrique des Nations CAN 2023, Simon Adingra, en plus d’avoir été élevé au rang de Chevalier de l’ordre national, a reçu de la part du président Alassane Ouattara une somme de 50 millions et une villa au même titre que ses coéquipiers. La jeune pousse, conscient des difficultés que rencontrent les autres, a décidé de faire don d’une partie de sa prime.

20 millions de F CFA, c’est le montant qu’il a reversé à un orphelinat en Côte d’Ivoire. Plus qu’un grand footballeur, Simon Andigra est un Homme !