Dans leurs pays ou à l’échelle du continent, voire du monde, elles sont actrices du changement et utilisent leur notoriété acquise sur scène et en studio pour faire avancer leurs idées. Au moment où le monde entier célèbre la journée internationale des droits des femmes la rédaction de Culture Ebène se penche sur ces femmes qui illuminent le paysage culturel en Afrique.
Charlotte Dipanda (Cameroun)
Elle est devenue au fil des années, une personnalité de premier plan sur la scène musicale africaine. Membre du jury de l’émission de télévision The Voice Afrique francophone en 2017, elle a annoncé l’ouverture de sa fondation destinée à favoriser la scolarisation des jeunes filles de son pays. À l’occasion de l’édition 2024 de la Journée internationale des femmes, elle s’est exprimée en ces termes sur sa page Facebook : « La journée internationale des droits de la femme. Le chemin est encore long et nous devons prêcher par l’exemple. Comprendre que les violences en tout genre faites aux femmes sont un fléau à dénoncer avec la dernière énergie. Que les femmes se doivent entre elles beaucoup de respect et de bienveillance. Bonne fête à toutes les reines. »
Angélique Kidjo (Bénin)
Il y a quelques heures, Angélique Kidjo a encore écrit l’histoire lors d’un vendu sydneyoperahouse. Habituée à se produire dans les événements internationaux et à faire entendre sa parole forte, la chanteuse béninoise aux trois Grammy Awards qui rêvait d’être avocate pour défendre les droits de l’homme s’engage sur tous les fronts. Ambassadrice de l’Unicef, militante d’Oxfam et distinguée par Amnesty International, elle agit aussi depuis 2006 à travers sa fondation Batonga destinée à aider les jeunes filles et femmes en difficultés en Afrique. Le magazine Forbes l’a fait figurer sur la liste des 50 femmes de plus de 50 ans les plus influentes au monde en 2022.
Oumou Sangaré (Mali)
Lorsqu’Oumou Sangaré fait entendre sa voix à la fin des années 1980, c’est pour défendre les droits des femmes, en dénonçant notamment la polygamie, et attirer l’attention sur leur condition. Récompensée par le Prix de la musique de l’Unesco, ambassadrice de bonne volonté pour la FAO, la chanteuse du Wassoulou défend sans relâche son engagement en faveur des plus démunis, finançant un orphelinat, soutenant l’Association des mères et enfants du Mali. Ses succès comme femmes d’affaires nourrissent également sa notoriété : compagnie de taxis, hôtel, ferme… Sa réussite au Mali a valeur de modèle.
Yemi Alade (Nigeria)
Il y a quelques années, le magazine Forbes Africa, classait Yemi Alade parmi les 30 personnalités de moins de 30 ans capables de faire changer les choses en Afrique : en une demi-décennie et cinq albums (2014 : King of Queens ; 2016 : Mama Africa ; 2017 : Black Magic ; 2019 : Woman of Steel ; 2020 : Empress), la reine de l’afropop s’est imposée bien au-delà du Nigeria et des États voisins. Celle qui cherche à faire évoluer les regards portés sur son continent et encourage les femmes à prendre toute leur place ne cache pas son admiration pour Miriam Makeba (son deuxième disque s’appelait Mama Africa) ainsi que pour Angélique Kidjo.
Barbara Kanam (République démocratique du Congo)
Elle a très souvent été récompensée par l’industrie musicale. Si ces nombreuses distinctions viennent souligner ses qualités de chanteuse, celle qu’on qualifie de « diva » s’est illustrée aussi pour récolter des fonds contre le virus Ebola, lutter contre le cancer de l’enfant ou en allant à la rencontre des femmes victimes de viol dans son pays. À travers la Fondation Kanam, elle veut soutenir les enfants affectés par les conflits armés en RDC, interpeller l’opinion et encourager les efforts de paix. L’artiste s’est aussi lancée en politique en se présentant aux élections législatives nationales de décembre 2018.
Suzanna Owiyo (Kenya)
Elle est souvent comparée à Tracy Chapman pour son timbre vocal, mais Miriam Makeba occupe dans son univers une place centrale, tant par les hommages qu’elle lui a rendus en chansons que par ce sens du militantisme qu’elle a fait sien. Ambassadrice de bonne volonté du Programme des Nations unies pour l’environnement, impliquée dans de très nombreuses campagnes de sensibilisation ou pour récolter des fonds à des fins humanitaires, elle a également mis en place en 2010 l’ONG Suzanna Owiyo Trust.
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