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Narcisse Kouokam, l’Ayatollah de l’humour, s’en est allé

Le rideau est tombé sur l’une des figures les plus marquantes de l’humour camerounais. Narcisse Kouokam, surnommé l’Ayatollah de l’humour, est décédé le 10 août 2025 à l’âge de 63 ans, des suites de complications post-opératoires. Après 18 jours passés dans le coma au CHU de Yaoundé, l’artiste a rendu son dernier souffle, laissant derrière lui un héritage artistique inestimable.

Des débuts précoces sous le signe du rire

Né le 29 mars 1962 à Bafoussam, dans la région de l’Ouest, Narcisse Kouokam découvre très tôt sa vocation. Dans les années 70, alors élève à l’école publique de Tsinga à Yaoundé, il fait sensation lors de la fête de la jeunesse avec son sketch L’homme pressé. Le public est conquis. C’est le point de départ d’une carrière qui durera plus de quatre décennies.

Un humoriste au style unique

Ancien volleyeur reconverti en humoriste, Kouokam passe des studios radio aux plus grandes scènes nationales. On se souvient de ses chroniques Roue libre ou de ses sketchs acérés comme Le match d’or de l’année, où il tourne en dérision la scène politique camerounaise des années 90.

Avec lui, pas de longs discours : quelques phrases suffisaient à déclencher des rires en cascade. Son humour, à la fois satirique et plein de malice, pointait du doigt les travers de la société tout en restant accessible au grand public.

Des œuvres qui traversent les frontières

Des titres comme Appelez-moi honorable ou Téléphone circulaire lui valent une popularité au-delà du Cameroun. Ses créations, mêlant critique sociale, satire politique et observation fine du quotidien, séduisent autant sur les scènes africaines qu’à l’international.

Une carrière saluée et célébrée

En mai 2019, Narcisse Kouokam fêtait ses 35 ans de carrière à Yaoundé, devant un public conquis. Ce soir-là, il confirmait qu’il était plus qu’un comédien : un témoin de son temps, capable de faire rire et réfléchir d’un même geste.

Un héritage qui perdure

Ces dernières années, l’artiste se faisait plus discret, mais préparait encore des projets entre théâtre et musique. Sa disparition laisse un vide immense. « Tu nous fais tellement pleurer pour ne plus jamais nous faire rire », écrit l’activiste Bergeline Domou, rendant hommage à celui qui a marqué plusieurs générations.

De L’homme pressé à Le match d’or de l’année, de la scène politique aux anecdotes du quotidien, Narcisse Kouokam a prouvé qu’un éclat de rire pouvait aussi être une arme douce mais redoutable. Aujourd’hui, son humour reste gravé dans la mémoire collective, comme une ode à la joie et à la liberté de parole.

Va et repose en paix, Narcisse !

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Danielle NGONO

Rédactrice chez Declik Group

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