Moan Yesus : l’âme Ekang sur le podium de Douala

Le 23 septembre 2025, l’Institut Français du Cameroun à Douala a offert sa scène à l’un des talents les plus singuliers de la mode camerounaise : Moan Yesus. Dans le cadre de la Mboti Week, le styliste a présenté sa nouvelle collection Akuma, un voyage entre mémoire et modernité. Pendant près d’une heure, le public a découvert une série de silhouettes aux coupes audacieuses et aux matières nobles, inspirées du patrimoine Ekang.

Les mannequins ont dévoilé des pièces où peaux de panthère, étoffes artisanales et coupes contemporaines fusionnent dans une harmonie spectaculaire. Ce défilé n’était pas seulement une présentation de mode : c’était un manifeste culturel. Les applaudissements nourris du public traduisaient l’émotion collective et l’envie de voir la mode africaine s’imposer sur les podiums internationaux.

Pour Moan Yesus, récemment certifié par LVMH, l’objectif est clair : réhabiliter et réinventer les matériaux traditionnels camerounais. « Nous avons choisi la culture Ekang parce qu’elle reste méconnue et sous-représentée sur la scène culturelle », explique le créateur. La collection Akuma se veut donc une passerelle entre l’héritage et l’innovation, entre le sacré et l’esthétique contemporaine.

Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large : mettre le Cameroun et l’Afrique au centre de la conversation mondiale sur la haute couture. À l’image du ndop bamiléké ou du toghu du Nord-Ouest, Moan Yesus milite pour que les symboles Ekang deviennent des références. Il ambitionne de montrer que l’élégance africaine n’est pas seulement une inspiration, mais une force capable de structurer de nouvelles tendances mondiales.

Avec son atelier niché à Deido, Moan Yesus façonne bien plus que des vêtements. Il construit un récit où identité, fierté et audace se rencontrent. En exposant l’Afrique sous un nouveau jour, il redéfinit les contours de l’élégance et place la mode camerounaise dans un dialogue direct avec Paris, New York et Milan.
La collection Akuma, présentée à Douala, est donc plus qu’un défilé : c’est un acte de transmission et une affirmation de l’identité Ekang. Un pas de plus pour que la mode camerounaise rayonne au-delà des frontières et contribue à renforcer l’estime de soi collective.