
Après dix mois de détention à la prison de Black Beach, Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », a comparu dimanche 29 juin, devant le tribunal de Malabo. L’ancien directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) est jugé pour détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et pour abus de fonction.
Accusé aux côtés de six autres anciens hauts fonctionnaires, parmi lesquels Carmelo Julio Matogo Ndong, Ireneo Mangue Monsuy Afana et Florentina Iganga Iñandji, Bello est soupçonné d’avoir orchestré un vaste système de détournement de fonds publics. Le ministère public a requis à son encontre une peine cumulée de près de 19 ans de prison, assortie d’une amende de plus de 910 millions de francs CFA et d’une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant la durée de sa peine.
Pourtant, l’affaire judiciaire avait jusqu’ici été largement éclipsée par un scandale d’un autre ordre : en novembre 2024, la fuite en ligne de centaines de vidéos à caractère sexuel mettant en scène Bello avait secoué l’opinion publique. Ce scandale, au-delà de l’embarras personnel, avait jeté une lumière crue sur les excès de certains membres de l’élite dirigeante.
En effet, issu d’une puissante famille politique, Baltasar est le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, actuel président de la Commission de la Cemac, et le neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Bello symbolise alors les liens étroits entre pouvoir, richesse et influence en Guinée équatoriale. Son procès, est perçu par certains comme un signal de durcissement du régime contre la corruption ; pour d’autres, il s’agirait plutôt d’un règlement de comptes politique. Une hypothèse que confirment les avocats de Baltasar Ebang Engonga qui rejettent les accusations portées contre leur client et dénoncent « un procès politique », pointant du doigt l’irrégularité des enquêtes et la faiblesse des preuves.
Le procès, prévu sur trois jours, se poursuivra avec les plaidoiries de la défense avant que la Cour ne rende son verdict dans les jours à venir. Affaire à suivre…
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