
Francis Ngannou, l’une des plus grandes icônes des sports de combat de sa génération, envisage une fin de carrière hautement symbolique. Dans une interview accordée au média La Sueur, l’ancien champion du monde poids lourd de l’UFC a révélé son souhait de disputer son ultime combat en Afrique, sur la terre qui l’a vu naître.
« J’aimerais que le dernier combat de ma carrière se passe en Afrique », a-t-il confié, des mots simples mais porteurs d’une immense charge émotionnelle.
De Batié à Las Vegas : un parcours hors norme
Né en 1986 à Batié, dans l’Ouest du Cameroun, Ngannou a grandi dans la pauvreté, travaillant très jeune dans les carrières de sable. Rêvant d’un avenir meilleur, il a quitté son pays natal pour l’Europe dans des conditions extrêmement difficiles, traversant le désert et connaissant l’exil avant d’arriver en France, sans ressources mais déterminé.
C’est dans une petite salle parisienne que son destin a basculé. En quelques années, il est passé du statut d’anonyme à celui de champion du monde UFC en 2021, en battant l’Américain Stipe Miocic par KO. Sa puissance dévastatrice lui a valu le surnom de « The Predator », faisant de lui une figure incontournable du MMA mondial.
Une reconversion vers la boxe
Après avoir quitté l’UFC en 2023 pour rejoindre la Professional Fighters League (PFL), Ngannou a surpris le monde en se lançant dans la boxe anglaise. Son premier combat contre Tyson Fury, champion WBC, en octobre 2023, a marqué les esprits : malgré une défaite aux points, Ngannou a envoyé le « Gypsy King » au tapis dès le troisième round, prouvant qu’il avait sa place parmi les meilleurs.
En mars 2024, il a affronté Anthony Joshua à Riyad. Cette fois, le Camerounais s’est incliné par KO au deuxième round, un revers difficile mais qui n’a en rien entamé son aura. Son parcours atypique, entre MMA et boxe, continue de fasciner les fans à travers le monde.
L’Afrique, un symbole et un rêve
Le souhait de Francis Ngannou d’organiser son dernier combat en Afrique s’inscrit dans une logique de retour aux sources. Le continent, bien que riche en talents sportifs, reste encore en marge des grands événements mondiaux de MMA.
L’annonce résonne comme une promesse : celle de donner à l’Afrique un moment historique, à l’image du mythique « Rumble in the Jungle » de 1974, qui avait opposé Mohamed Ali à George Foreman à Kinshasa, au Zaïre (actuelle RDC).
Pour Ngannou, ce choix ne serait pas qu’un simple geste sportif, mais un acte d’hommage à ses racines et à tout un peuple qui l’a toujours soutenu.
Une image de héros en Afrique
Au Cameroun comme dans toute l’Afrique, Francis Ngannou est bien plus qu’un athlète : il est un symbole d’espoir et de résilience. Son histoire inspire une jeunesse souvent confrontée aux difficultés économiques et sociales. Le champion investit d’ailleurs régulièrement dans des projets communautaires, notamment à Batié où il a construit une salle de sport pour encourager la pratique des arts martiaux.
Ce rôle de modèle, Ngannou l’assume pleinement : « Si mon histoire peut donner de la force aux jeunes qui n’ont rien, alors je considère que j’ai déjà gagné », déclarait-il dans une interview précédente.
Un adieu qui marquerait l’histoire
Si son projet se concrétise, le dernier combat de Francis Ngannou en Afrique pourrait devenir un événement majeur, à la croisée du sport, de la culture et de l’identité. Plus qu’un adieu à la compétition, ce serait l’occasion de célébrer le parcours exceptionnel d’un homme parti de rien et devenu une légende mondiale.
En attendant, les regards restent tournés vers l’avenir immédiat du « Predator ». Une chose est sûre : qu’il s’agisse de MMA ou de boxe, son dernier rugissement résonnera là où tout a commencé — en Afrique.
Commentaires
0 commentaires