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Prince Eyango évincé de la SOCAM par Ama Tutu Muna

Le nouveau PCA de la SOCAM, Monsieur Prince Ndedi Eyango a été élu dans un climat tendu et confus. Une nuit qui rentrera dans les annales de l’élection la plus mouvementée de ces dernières années.

Les faits remontent alors à ce 02 novembre 2013 lorsque M. Roméo Dika et les autres adversaires de l’élu se sont vus contraints, les larmes aux yeux, à fier à la réalité du verdict des urnes. Prince Eyango était l’élu. Des voix se sont ainsi levées pour brandir les tripatouillages et magouilles mais l’élection était bel et bien clean selon les observateurs.  Mais, la loi camerounaise exclurait toute personne ayant la double nationalité d’une quelconque élection ou d’un poste d’administration. Le cas échéant, le prince des montagnes serait à la fois camerounais, doublé d’une nationalité américaine qu’il aurait eu à la suite de son mariage avec sa femme américaine. Comme dit la chanson « c’est là que ça commence … » ! Les détracteurs se targuant de toutes les sciences possibles pour brandir ce pan de son élection et, grogné à tue-tête que le PCA aurait usurpé cette élection. Faisant fi du bruyant silence des autorités compétentes, le nouvel administrateur de la SOCAM pouvait ainsi rentrer dans ses fonctions et commencer à exercer de plein droit ses attributs.

Mais, au fur et à mesure que les jours s’égrainent, le MINAC fait croire que le PCA a été injustement élu et demande des justificatifs et la véracité de sa « non-double nationalité ». Le vendredi 20 décembre dernier, dans une correspondance qu’elle a adressée à Ndedi Eyango, Pca de la Socam, la Minac a relevé les irrégularités observées lors de son élection, le 2 novembre 2013. Elle y a d’ailleurs sommé Ndedi Eyango de se conformer dans un délai de 10 jours, sous peine d’être sanctionné : « Après le recoupement et l’examen quant au fond desdites dénonciations [des artistes, ndrl], je voudrais vous signifier formellement que votre élection est entachée d’énormes irrégularités notamment en violation de vos statuts et en particulier de l’article 4 du code électoral sur la nationalité camerounaise requise des candidats. Aussi je vous mets en demeure de trouver rapidement, et ce, dans un délai de 10 jours, le moyen de revenir à la légalité et permettre à la Socam de prétendre à un agrément sur la base d’un fonctionnement idoine de ses organes dirigeants », peut-on lire dans ladite correspondance.

 D’après une source qui a souhaité garder l’anonymat, l’ambassade des États-Unis au Cameroun aurait confirmé la citoyenneté américaine de Pierre Adolphe Ndedi Eyango, le vendredi 29 novembre 2013. Irène Wenang, la responsable des affaires juridiques au Minac, lors de la manifestation des artistes du 25 novembre dernier, avait annoncé que si la nationalité américaine du Pca venait à être confirmée, celui-ci serait convoqué par les services compétents pour faire un choix entre les deux. La lettre de la Minac fait sans doute suite à la réponse de l’ambassade américaine. Ainsi donc, si rien n’est fait très vite, l’agrément de fonctionnement ne sera pas octroyé à la nouvelle équipe dirigeante de la Socam. Et un nouveau chapitre sur le droit d’auteur au Cameroun sera aussitôt ouvert. Toutes les tentatives de joindre Prince Eyango sont restées vaines. Quant au chargé de la communication de la Socam, il n’a pas voulu en parler. En attendant, de nombreuses questions restent sans réponses.

Il y a une semaine exactement, Jean Calvin Abah Oyono, le président de la Commission permanente de médiation et de contrôle (Cpmc) des organismes de gestion collective du droit d’auteur au Cameroun avait été suspendu de ses fonctions. Celui-là qui a coordonné les dernières opérations électorales à la Socam a été démis de ses fonctions pour une durée de trois mois par le même ministre de la Culture, Ama Tutu Muna. La seule raison avancée par celle-ci, était « manquements graves à l’éthique et à la déontologie administrative dans ses fonctions ». L’épineux épisode avait déjà lancé son rouleau compresseur pour s’occuper du cas du PCA en personne.

Dans une décision rendue public ce lundi 23 décembre 2013, Ama Tutu Muna, ministre de la Culture a invalidé les décisions la dernière session du conseil d’administration de cet organisme en charge de la gestion des droits d’auteurs au Cameroun. Qualifiant ledit conseil d’administration d’ « illégal ». Ama Tutu Muna a conséquemment créé un comité ad hoc de redressement de cet organisme.

Ama Tutu Muna vient donc d’invalider le conseil d’administration qui a porté il deux mois, Prince Eyango au perchoir de la Société Camerounaise de l’Art Musical (SOCAM).

Longtemps perçu comme le messie de cette marmaille, le Prince des montagnes attend encore le verdict final de ce vacarme. Adoubé par ses pairs et respecté dans le domaine, Prince Eyango voit ici déchu des mois de dur labeur. Est-ce justement ou injustement ? La deuxième option n’est pas à envisager car comme dit l’adage « Dura Lex Sed Lex ». 

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