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Zoom sur l’industrie du porno africain

L’article repris par le site DIRECT!CD qui se trouve du côté de la République Démocratique du Congo dresse un état des lieux documenté à propos du porno en Afrique. Plusieurs portes d’entrées sont présentées pour comprendre ce sujet également publié dans la presse française par la journaliste spécialiste des questions africaines Habibou Bangré.

Le phénomène concerne des personnes de différents pays. André, ivoirien, parle sous le couvert d’un prénom d’emprunt :  « Je rêve de devenir acteur de X depuis que je suis tout jeune. Je vis en Côte d’Ivoire et je suis à la recherche d’un producteur ou d’un réalisateur pour signer un contrat et jouer dans un film… Je compte sur vous pour réaliser mon rêve« . On apprend plus loin dans l’article qu’à ce jour il a uniquement reçu des réponses de pseudos réalisateurs qui lui demandent une photo de son pénis. Mais ils ne répondent jamais une fois la photographie envoyée. Quid de leur taille ? On ne le sait pas. Mais d’autres, comme par exemple l’actrice sud-africaine Palesa Mbau ou bien encore Alex [lui aussi veut rester anonyme], un Camerounais qui réalise des films, vivent une petite success-story dans cette industrie.

Un marché présent

L’Afrique-du-Sud se pose en poids lourd du domaine. Tau Morena, co-fondateur du réseau pour adultes Sondeza, précise que l’industrie du sexe représente un volume de 6,1 millions d’euros. Le chiffre n’a pas été vérifié par un organisme indépendant. Ce dernier pense aussi que le piratage est un frein au développement du porno : « Dans les années 1990, en Afrique-du-Sud, on vendait environ un million d’unités par an ; mais aujourd’hui, les pirates sont partout. On ne vend plus que 150 000 films par an en moyenne — et les chiffres ne cessent de baisser« .

L’Europe, pas forcément insensible aux charmes des femmes africaines, représente un eldorado parmi les nombreux postulants, mais le marché cherche aussi à se démarquer en créant du porno « fait par et pour les Africains ». Amély-James Koh Bela, militante africaine qui lutte contre la prostitution, précise que le secteur est en développement constant. Des villes camerounaises comme Douala, Yaoundé et Kribi sont des pôles de production X. Les personnes qui gravitent dans le milieu se vantent de leur profession. Palesa Mbau, 23 ans, plantureuse actrice d’Afrique-du-Sud est fière d’être dans un film « local » demandé par les internautes de Sondeza « parce que c’est un [film pornographique] noir. Il favorise l’émancipation de la communauté noire« .

Koh Bela tempère. L’auteur de Mon combat contre la prostitution raconte que « les rares films de bonne qualité qui mettent en scène des acteurs africains sont réalisés par des producteurs européens : ils sont souvent français, hollandais ou allemands. […] Les films produits en Afrique sont en général si médiocres […] qu’aucun producteur d’envergure n’accepte de les distribuer« . Avis aux amateurs : Koh Bela a visionné des centaines de ces films et ajoute que certains sont disponibles à Paris du côté de Château Rouge où réside une importante communauté africaine. Autre révélation croustillante de la part de Koh Bela : il existe à Douala et Abidjan en Côte d’Ivoire des jeunes femmes qui suivent des leçons pour découvrir les différentes techniques du porno. Et naturellement, les « instructeurs » n’hésitent pas à donner des cours pratiques aux femmes tout en évaluant  les capacités des hommes qui veulent être hardeurs.

Boosté par le numérique

Les lois de certains pays n’autorisent pas le porno, mais il est de plus en plus présent dans le quotidien des habitants du continent africain grâce au web, et les chaines tv étrangères qui diffusent les films X. Le Nigeria – qui possède aussi une actualité moins sordide que la guerre menée par Boko Haram (entre autres problèmes politiques) – est un pays plutôt dynamique sur le plan cinématographique avec sa fabuleuse nébuleuse dénommée Nollywood. « La demande est forte chez les classes moyennes supérieures et inférieures qui se sont équipées en matériel vidéo et en matériel de communication (PC, modems, webcams). Il existe également une demande internationale : le Nigeria, qui abrite l’une des plus importantes industries cinématographiques de la planète, exporte des vidéos et élabore différents types de contenus, qui sont diffusés en ligne sur divers portails Web« , explique le français Philippe Di Folco, auteur du « Dictionnaire de la Pornographie ».

Via : Direct.cd

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