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Portrait : Sa Majesté Jean Rameau SOKOUDJOU – Fô des Bamendjou

Sa voix est à l’image de son imposante carrure athlétique; forte et puissante. Du haut de ses presque deux mètres et de ses 120 kg, SOKOUDJOU Mpoda Rameau Jean Philippe aurait pu être à la fois basketteur, videur; volleyeur … En effet, ce physique impressionnant lui aura permis de passer par beaucoup de sports dans sa jeunesse, avant d’être arraché à 13 ans de la quiétude de l’enfance pour succéder à son père le 26 Décembre 1953.

Jean Rameau SOKOUDJOU n’est pas seulement un éminent gardien des traditions BAMILEKE. C’est aussi un mythe vivant. Personnage singulier, qui étonne par la fraicheur de son allure, la vivacité de son regard et la vigueur de ses gestes. Les circonstances de sa venue à la vie résonnent aujourd’hui comme des prédictions d’oracle. C’est en effet très singulièrement qu’il arrive à la vie. Il passe 13 mois dans le ventre de sa mère contrairement au 9 mois ordinaires. Comme si les anneaux avec lesquels il nait sur les bras ne suffisaient pas à être les préludes d’un destin singulier, le jour de sa naissance, il faut encore qu’un chasseur Bamendjou capture une panthère dans le village. C’est dire si la providence s’acharnait à enfoncer les portes ouvertes des signes annonciateurs d’un thaumaturge. Les gardiens de la tradition tout comme les sujets éclairés de la chefferie, avaient déjà lu la naissance d’un Roi et garderont ces signes secrets.

Faut-il parler de quiétude pour cet homme qui à l’âge de 7 ans a fait le trajet Yaoundé-Douala-Yaoundé à pied! 600 km de marche puisqu’au retour, il s’arrête à AKONO, petite bourgade située à 40 Km de Yaoundé ou il est recueilli par un cheminot retraité, Simon Atangana chez qu’il apprendra la langue EWONDO, une des langues de la région. Après une régence de prêt de 10 ans et les rites initiatiques du LAAKAM (noviciat traditionnel), celui que l’on appelle ‘’FO’O SOKOUDJOU LE REBELLE’’ traine aujourd’hui 60 ans de règne à la tête de la chefferie Bamendjou, dans la très traditionnelle Région de l’ouest Cameroun. Entre temps, il aura connu les geôles coloniales au cours des luttes d’indépendance des années 1950; reçu par le pape Pie XII, inventé en 1970 les toits coniques bamilékés inspirés des donjons du Louvre à Paris… Dans une des ailes de son imposant palais, il possède un important musée ou en photos, par des objets d’art, des cadeaux, on peut également revivre l’histoire du Cameroun des indépendances à nos jours. Un musée ou on retrouve des photos rappelant les émeutes ayant déclenchés la guerre d’indépendance le 25 Mai 1955 à Douala, aux côtés de Um Nyobé, Félix Moumié (deux nationalistes assassinés).
Quant au jeune SOKOUDJOU, déjà chef traditionnel en pleine régence, il traversera le pont du WOURI. Dès 1957, il sera mis en résidence surveillée par un détachement de l’armée française, jusqu’en 1959, avant d’être transféré à la prison de Bafoussam ou il passe 18 mois.

Né en 1938, il aura donc vu, très jeune, mais de l’intérieur, le Cameroun arracher son indépendance sous la pression nationaliste à laquelle il apportera du sien; comme il verra aussi le pays s’ouvrir au pluralisme politique en 1990. L’immense personnage reste aujourd’hui un observateur averti de l’actualité camerounaise et panafricaine.
C’est que celui qui en 1959 continuait à suivre des cours par correspondance de l’institut des sciences politiques de Paris du fond de la prison centrale de Bafoussam, est devenu au fil des années et de ses prises de positions audacieuses, un leader d’opinion, au-delà de sa stature de chef traditionnel, de grand opérateur économique et paysan. Apolitique aux prises de positions incendiaires et politiquement incorrectes, il dit son pouvoir venir de DIEU et se prolonger dans la confiance de son peuple. Comme il le dit souvent selon son entourage, la démocratie serait Bamendjou!

Source : CIRICS

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