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Aline Zomo Bem: « Je trouve l’humour africain positif »

Bonjour Aline Zomo Bem, merci d’accorder cette interview à culturebene.com, en quelques mots pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
Je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer sur votre portail. Je suis Aline  Marie-Christine  Zomo-Bem alias « la comtesse du rire », je suis une franco-camerounaise de 44 ans, je suis humoriste depuis 2009 et je vis à paris depuis six ans. J’ai déjà fait une centaine de représentations en France, Belgique, Sénégal et au Cameroun. Les médias tant Africains qu’internationaux parlent de moi avec fierté et reconnaissance. Enfin je suis l’épouse d’un homme important et j’ai une vie de famille très épanouie.

Comment êtes-vous arrivée dans l’humour, quand on sait qu’il y a très peu de femme dans ce milieu ?

J’arrive dans l’humour parce que c’est inné, je dois rappeler que mon père, feu Abel Zomo-Bem était un brillant journaliste et écrivain qui a écrit pas mal de pièces de théâtres qui ont reçus des prix prestigieux comme celui de RFI. J’ai donc grandi dans cette atmosphère-là et le jour de mon anniversaire, le 20 janvier 2009 date de l’ascension du président Barak Obama, j’ai reçue un appel de prendre l’héritage de mon père et j’en suis très fière, je lui rends hommage parce qu’il m’a transmis ce don.

Vous avez déclaré il y a peu : « Il fonctionne comme l’unique et l’indémodable, je lui dis encore à cette tribune que je vais le déclasser parce que mon heure arrive, il a beau m’empêcher de passer dans les télés privées où il siège sur un trône, à paris il n’a pas ce pouvoir, c’est moi la comtesse du rire qui représente valablement le Cameroun… », à qui vous adressiez-vous particulièrement ? Pourquoi selon vous, existe-t-il des coups bas dans un milieu qui se cherche encore ?

J’ai fait cette déclaration à mes débuts parce que je me sentais menacée par les anciens. Aujourd’hui, j’ai fait mes preuves à l’internationale et Dieu seul sait, si c’est facile et du coup je suis passée de proie à prédateur. Je sais que mes détracteurs ont honte et je ne vais pas en dire plus, la puissance de mon talent à parler à ma place.

L’auteur se reconnait parce qu’à cette époque je le lui avais dit, pour moi le conflit est clos, j’ai gagné, j’ai fait exactement ce qu’il ne fera jamais en deux ans.

L’humour date de longtemps, les hommes ont toujours mené la barque, les embrouilles arrivent avec l’arrivée d’une femme, mais rassurez-vous, je sais me défendre et j’ai remis les pendules à l’heure, moi aussi je suis une camerounaise, je connais bien le système je n’ai pas peur, je suis une fille du pays.

Il se dit aussi que votre collaboration avec Mamane aurait provoqué des mécontentements de la part de vos collègues humoristes camerounais. Que vous reprochent-ils ?

J’ai été invitée avec Mamane à RFI pour une émission radiophonique pendant une heure où nous avons débattu entre collègues et avec respect .Vous savez quoi, on n’invite pas des idiots à RFI, je n’ai pas d’agent  c’est-à-dire que si je suis invitée quelques parts c’est via le net qu’on me contacte à moins qu’on ne soit camerounais et complètement maboule pour se dire encore je ne connais pas mon métier. Ce jour là j’étais très fière de m’asseoir où mon père a été reçu vingt ans plutôt, si ce n’est pas un signe de mon étoile qui brille que voulez-vous que je vous réponde ?

Mes collègues n’ont pas apprécié, est-ce qu’on a demandé leurs avis ? Comme je vous l’ai dit trop peu pour moi, les ronronnements, les aboiements, Aline Zomo-Bem je fonce je ne calcule pas et « je ne donne pas le lait » n’on plus, je reste à ma place.

En 2010, vous êtes passée au Sénat français et vous avez presté votre sketch (vidéo en dessous), comment vous avez été contacté ? D’où vient le tuyau comme on dit chez nous ?

J’ai été invitée au sénat français pour un colloque, ces sénateurs m’ont vu sur scène à l’hôtel de ville de Paris, je ne pouvais pas avoir de contacts important à cette époque, parce que les contacts ne sont pas faciles tout comme au Cameroun, c’est le même système, ça se passe entre les copains et basta .Aujourd’hui tout va mieux, les tuyaux sont réservés aux plombiers (Mdr )

Vous avez également participé au festival mondial des arts nègres en 2010 au Sénégal. Quel souvenir gardez-vous de cet événement qui avait réuni plus de 5000 artistes venant du monde entier ?

J’ai été au Sénégal à l’initiative de la Ministre des arts et de la culture du Cameroun, une femme digne et noble qui valorise les femmes. Heureusement, c’était un beau festival avec une multitude d’artistes  de tous les horizons, j’ai été subjuguée, ébahie d’être au Sénégal un pays tant vanté par les français et ce grand festival où l’écho ne retentit pas plus que ça. Avant ça j’étais invitée au RETIC au Cameroun la même année. J’ai aussi participé en 2009 à la manifestation en prélude au 20 Mai, j’ai côtoyé une pléiade d’artistes talentueux comme mes X-Maléya que j’adore.

Quelle place occupe aujourd’hui le stand up dans le paysage de l’humour et de la comédie.

Le stand-up a  toujours été présent dans l’humour ou la comédie, parce qu’un bon humoriste est celui qui a la détente et le jeu facile, il faut être vivace. Je pense que le jeu de jambe s’est amélioré avec le temps, on court, on danse, on fait de l’autodérision à genoux parfois.

Vous résidez en France depuis quelques année déjà, quelles relations entretenez-vous avec les comédiens d’origine africaine (Djamel, Nguidjol, Paston…).

Je n’ai aucun contact avec les humoristes hommes et pourtant j’ai eu à faire quelques passages au samba show sur 3A Télésud avec Patson et Phil Darwin. Avec quelques  femmes humoristes noires c’est différent, on se parle et on a d’ailleurs un projet ensemble.

Quel regard portez-vous sur l’humour africain en général et camerounais en particulier ?

Je trouve l’humour africain positif, il n’a rien à envier aux autres, mais je souhaite que nos dirigeants nous soutiennent, ce n’est pas le blanc qui le fera, faut pas rêver. Nous avons tout ce qu’il faut en Afrique, que nos dirigeants apprennent à partager équitablement notre richesse, les artistes galèrent avec leur potentiel et pourtant c’est la culture qui maintient un peuple en vie avec ses joies qu’elle transmet. La plupart de nos dirigeants ne sont pas culturels, au Cameroun c’est le même mal qui nous ronge, je vais me reconvertir certainement dans la politique…, n’importe quoi !!!!!!

Quelques conseils pratiques pour celles qui voudraient suivre vos pas ?

Des conseils pratiques pour se lancer dans ce métier, il faut de la détermination, de l’audace, et l’assurance en soi parce que personne ne vous jettera des fleurs, seulement de la merde parce qu’une femme c’est fait pour les fourneaux, un raisonnement caricatural. C’est révolu cette époque, on est au 21ème  siècle.

Quelques contacts utiles pour ceux qui souhaiteraient vous avoir en spectacle ?

Mes contacts sont: ookole@yahoo.fr et mon facebook.

Votre mot de fin ?

Je me résume en vous souhaitant encore une belle année 2012, que du bonheur surtout continuez à valoriser la culture africaine et camerounaise en particulier. Comme l’a dit le premier camerounais « un seul mot, continuez ». Si tout va bien, je serais bientôt en spectacle au Cameroun pour un bel Evénement, sinon je suis en spectacle le 9 février avec le groupe Abakuya au Saraaba dans le 18e, pas loin de château rouge, le mythique marché où toutes les wolowoss Camers vendent le bois fumé.

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