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Murielle Ekotto – Mengata: «Les œuvres africaines ne sont pas que de belles décorations…»

Réunir trois jeunes artistes pour produire une si grande exposition, la première chose que l’on voudrait savoir c’est comment est né ce projet ? Et que vise-t-il ?
Ce projet est né d’une rencontre entre trois jeunes artistes africains Aza, Samuel et Kristine qui se battent avec peu de moyens depuis des années pour faire reconnaitre leur art et leur talent et quelques européens passionnés des arts , de l’Afrique et en contact avec les milieux artistiques, du commerce des œuvres d’art anciennes et contemporaines et de la mode. Ces trois artistes peintres ont en fait été sélectionnés par l’œil averti de spécialistes dont le but est de promouvoir ce qu’ils considèrent comme un vecteur de l’Afrique artistique en mouvement : la peinture contemporaine, qui n’est pour le moment pas du tout positionnée à sa juste valeur sur le marché de l’art international. Il en est de même d’ailleurs pour la sculpture contemporaine et un projet de même nature est en gestation de ce côté là. L’Afrique centrale et le Cameroun en particulier, porte des peuples dont l’art tribal a permis au monde de découvrir les fondamentaux de l’art moderne, véritable révolution dans la culture occidentale, il est donc tout a fait légitime d’aider les enfants de ces grands artistes à trouver la place qu’ils méritent dans le concert international. Chaque initié sachant l’importance que représentera ce continent à tous les niveaux dans l’avenir. De plus l’art est le message de paix et de rayonnement le plus formidable qu’un peuple peut envoyer à d’autres peuples, et l’Afrique fort de son formidable potentiel dans ce domaine se doit d’investir dans sa jeunesse pour exporter ce message. Les promoteurs des Kokoricos n’ont pas d’autres ambitions que d’aider à l’émergence de talents et de noms qui pourront devenir les moteurs de ce mouvement et il souhaiteraient que les amateurs d’art occidentaux ne regardent plus ces œuvres comme de belles décorations africaines mais comme des œuvres dignes de rivaliser demain avec celles de grands artistes contemporains européennes ou américains déjà reconnus. 

C’est quand même un lourd projet, qui a dû nécessiter de gros moyens financiers, qui est derrière ce projet?
Quant a l’importance du projet il faut relativiser. Cette action est importante par les valeurs qu’elle porte en elle, et si des moyens nécessaires sont importants pour atteindre l’objectif précédemment indiqué, les promoteurs comptent sur l’élan qu’ils donneront au démarrage pour que de nombreux mécènes d’entreprises et de nombreux amateurs de peintures et amoureux de l’Afrique et des peuples africains accompagnent ainsi le mouvement. Certes, et peut être malheureusement la notoriété s’accompagne toujours d’une certaine spéculation et donc d’une valorisation financière des œuvres, consacrant les artistes au fil du temps, il en sera ainsi pour les Kokoricos dont les dernières années de vie précaire ont été consacrées uniquement à leur art, ces trois artistes se soutenant les uns les autres dans les difficultés, choses très rare et très louable dans ce milieu.

Pourquoi avoir choisi de faire l’exposition du Cameroun dans un restaurant et non pas dans une galerie comme on s’y serait attendu?
Le choix du lieu « Le Restaurant LE BOJ », s explique par ce qui précède, il fallait montrer à la lumière de lieux de rencontres festifs et dans une ambiance et un cadre chaleureux et spectaculaires ces tableaux dont certains sont de haut niveau. La société fréquentant cet endroit pouvant déjà aider à la promotion des Kokoricos avant que la plupart de celles-ci soient envoyées et exposées dans d’autres cadres prestigieux en France et ailleurs. Les œuvres ont été exposées en avant première dans ce lieu majestueux qui permet de mettre en valeur ces toiles, ce qui n’empêchera pas d’organiser des manifestations dans d’autres lieux spécialisés du Cameroun avant leur départ.

Cette expo devrait faire le tour du monde dès l’année prochaine, quel est le programme?
Les programme d’exposition de ces œuvres à l’étranger est en cours de finalisation, un commissaire priseur et une responsable de galerie parisienne étaient au Cameroun en juillet pour voir les œuvres et rencontrer les artistes, la presse et les camerounais seront tenus au courant du programme dès que les galeries confirment les dates.

Le projet va-t-il s’étendre à d’autres artistes?
Le niveau de travail des ces trois artistes va automatiquement ouvrir la route aux autres artistes qui sont dans l’ombre. 

Que comptez-vous faire de ces trois artistes dans l’avenir?
Nous allons continuer à les aider, les encadrer pour leur permettre de côtoyer les grands peintres et les grands galeristes étrangers, car ils sont aujourd’hui prêts. Il suffit de regarder leur collection 2011. Car vous savez le monde de l’art est un milieu très fermé, et si notre action peut leur ouvrir les portes, nous allons continuer à travailler avec eux dans ce sens. La suite de leur histoire peut réserver des surprises avec peut être de grands parrainages qui permettront à ces artistes d’être connus plus rapidement du grand public.

Source : journalducameroun.com

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