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Blanche Bana : « Je suis tombée folle amoureuse du cinéma »

Les générations se succèdent et Blanche Bana étoffent le carnet d’adresses du 7ème art de l’Afrique en miniature par la richesse, la grâce et la classe de son talent. Comme un destin atypique, la fleur des plateaux cinématographiques s’est posée sur son chemin et l’a enlacée pour lui insuffler telle une cerise sur le gâteau de sa vie, la voie de la caméra pour les longs et courts métrages, etc. Un pas après l’autre, l’actrice enchaîne tout doucement les scénarii pourtant sa formation à l’Institut Africain d’Informatique l’a poussait évidemment à être une geek ! C’est donc le reflet de ses personnages qui actionne le micro de votre portail pour échanger avec Blanche Bana sur les points que vous découvrez ici.

Bonne année Blanche Bana, comment vas-tu ?

 Bonne année, je vais super bien.

Tu es une jeune actrice camerounaise depuis quelques temps, d’où vient cet amour que tu as pour le cinéma ?

Je débute dans le cinéma plus exactement en octobre 2012 ! Ça ne fait pas très longtemps, même pas deux ans ! Je commence vraiment sans conviction parce que j’ai eu une formation en Informatique à l’IAI… D’abord, je suis castée par un réalisateur et puis, qu’est-ce que je vais foutre là-bas, ce n’est pas trop ma chose. Moi je suis à l’école et ce n’est pas trop mon truc. Et du coup, premier clap, première séquence et puis, c’est parti ! Il y’a eu comme un déclic entre moi, mon personnage, les caméras, tout le monde qui était là. J’ai adoré, j’ai aimé…

Tu dis avoir commencé le cinéma sur un coup de tête, qu’est-ce qui a véritablement excité cette vocation là ?

C’est cet amour là que j’ai ressenti en moi. C’est un peu comme une femme qui enfante… Au début, on est heureux d’accord mais après quand on voit cet enfant, on dit waouh ! Je pourrai bien en faire un deuxième ou un troisième, ça ne dérange pas. On tombe très amoureuse de son enfant et puis c’est comme ça. C’est un peu ce qui c’est passé entre le cinéma et moi. Je me suis mise devant la caméra le premier jour et, j’ai aimé, j’ai vu mes images après, j’ai vu ce que j’avais fait… Je suis tombée folle amoureuse du cinéma et de moi (rires). Je ne suis pas narcissique (rires) !

Qui est celui qui t’as porté vers le 7ème art ?

En réalité, c’est le producteur Kamga Michel parce qu’il connaissait où le film va et puis, il avait besoin de certains profils. Ça s’est passé ici à l’IFC parce que chaque fois, je venais manger mes salades et tout le reste et puis, je repartais avec mes copines ! Et j’ai été casté pour son film et c’est parti comme ça.

Quels sont les films et/ou séries pour lesquels tu as été en tant qu’actrice ?

(Sourire) Waouh ! Déjà je commence avec « Le Colis ». Et pendant le tournage, il y’a d’autres réalisateurs qui me voient sur scène, viennent vers moi et puis ça s’enchaine… J’ai aussi joué avec Hervé Harding Ngueffo dans « Seul ceux qui aiment », le deuxième long métrage où je joue toujours auprès d’Etienne Eben et Jacoba Yaro. Ensuite les séries, euh il y’a « Lex Nostra » de Gérard Désiré Nguélé ; « Monsieur L’Abbé » de Serge Alain Noah ; « Au Nom de la Loi » de Dominique Bihina ; « Au Cœur de la forêt » de Clotaire Minka… Et maintenant, les pubs j’en suis à ma quatrième !

Quel est le film qui t’as le plus extasié ?

C’est surtout « Seuls ceux qui aiment » parce que là, j’ai senti en moi une femme qui a eu un amour blessé ! Je me suis sentie blessée dans ce film, trahie, bafouée même dans mon amour propre. En fait, j’ai fait ce que je n’avais jamais fait avant. Avec aussi « Lex Nostra », j’ai adoré, j’ai aimé. Je suis avocate, je m’exprime simplement. Et puis, c’est un rôle de composition aussi. D’un côté avocate et d’un autre, je suis une jeune femme qui fait trembler les cœurs. Mais sinon c’est « Seuls ceux qui aiment »…

Qu’est-ce qui fait la particularité de Blanche Bana quand on sait que les acteurs généralement se regardent et font leur autocritique. Forcément, tu te donnes une certaine ligne directive pour évoluer dans ton jargon de façon unique.

Bèh oui, ça c’est vrai. C’est vrai que je suis beaucoup sollicitée. Je suis toujours appelée… Déjà, ce que j’ai remarqué en moi, c’est la force dans mon regard face à l’écran. Ça c’est une chose que j’ai toujours remarqué, que j’ai toujours apprécié. Bon maintenant le reste ça s’accompagne. Et, nous savons que la force du cinéma c’est le regard. Et ça, je l’exploite vraiment autant que je peux. Maintenant, le reste  ça vient après. Maintenant la particularité qu’on me prenne ou non, je ne peux pas répondre (rires) !

N’as-tu jamais pensé à continuer dans une école de cinéma ?

Si si, j’y pense de plus en plus même d’ailleurs et j’aimerai vraiment le faire (sourire).

Tu as au moins participé à des ateliers de formation ou autres en rapport avec le cinéma ?

J’ai participé à un atelier de formation aux Ecrans Noirs 2013 avec Alain Bomo Bomo et c’est tout ! De temps en temps, je fais des lectures avec Gérard Essomba, on s’est croisé sur le plateau de « Lex nostra » dans ce cabinet d’avocat là. Et je suis d’ailleurs casté pour son prochain film.

Quand tu répètes par exemple un personnage, comment est-ce que tu fais pour te mettre dans la peau de ce personnage pour que le public se retrouve à travers ton jeu d’actrice ?

Déjà, mon scénario, quand je l’ai, je l’ai en entier même si j’incarne un rôle secondaire ! Il faut que j’aie mon rôle en entier. Ça me permet de comprendre psychologiquement mon personnage. En buchant mon scénario, je comprends mon personnage. Et puis à ce moment là, je vis comme mon personnage. Je deviens mon personnage. Tout ce que je fais, c’est une image ! C’est mon personnage qu’on voit ! Ce n’est plus moi…

Les rares fois où je t’ai vu, tu es toujours bien mise, fashion. Est-ce que c’est le fait d’être un personnage public qui t’oblige à être ainsi ou bien c’est un état d’esprit continu en toi ?

Non, ce n’est pas le fait que je sois dans le cinéma. J’ai toujours été comme ça. Déjà, à la maison, on me traite de narcissique (rires) ! Ils disent tout le temps que je condamne le miroir ! J’aime être bien mise en fait ; je suis comme ça depuis. Le cinéma vient juste ajouter de l’eau à mon moulin ! Sinon, j’ai toujours été comme ça.

Quel genre cinématographique préfères-tu ?

Juste les fictions !

Quels sont les acteurs et actrices que tu apprécies le plus, que ce soit au Cameroun ou ailleurs ?

J’apprécie particulièrement le jeu d’acteur de Gérard Essomba qui est un monument en jeu d’acteur. Et chaque fois que je le vois jouer, je me dis toujours qu’il faudra que je sois plus que Gérard Essomba ; pas comme lui, mais plus que lui parce que c’est un monsieur vraiment… Chapeau ! Bah en dehors de lui, il y’a également Alain Bomo Bomo que j’apprécie beaucoup. Son jeu d’acteur, la facilité avec laquelle il aborde son texte et tout le reste… Et puis, il y’a également des filles bien sûr. Notamment Valérie Duval Efouba que j’aime beaucoup et on s’entend très bien (rires) ; Thérèse Ngono. Au Ghana, Van Viecker et Ine Ado. Maintenant, ailleurs Sandra Bullock. En fait je suis plus attaché au cinéma africain. Aux Etats-Unis et ailleurs, c’est la perfection ! Du coup, je me dis mes idoles ce n’est pas trop là-bas. Mes idoles s’arrêtent naturellement chez moi par exemple…

Ça fait un an et demi que tu cours les plateaux. Quelles sont tes ambitions dans le cinéma ?

La production ! Oui, je voudrai produire moi-même mes films… D’abord, je suis à mon deuxième scénario long métrage, écrit. Peut-être pas la réalisation. Ce n’est pas mon affaire. J’aime être devant la caméra. Si je ne suis pas devant, je produirai.

Ah ok je vois le truc. Tu voudrais être une véritable femme d’affaires ?

(Rires) non ce n’est pas forcément ça ! Moi j’aime être devant la caméra, c’est tout ! Bon maintenant si à un moment je ne suis pas devant la caméra, moi-même je peux produire et puis, un réalisateur réalise.

Est-ce que Blanche Bana est mariée ?

(Sourire) Non, je ne suis pas marié ! Pas encore. Même pas fiancée… Mais je suis prise (rires) !

As-tu des enfants ?

Oui !

Ton point de vue sur le cinéma camerounais en ce moment ?

Sincèrement, je ne peux rien dire sur le cinéma camerounais en ce moment parce que jusqu’ici, je n’ai eu de souci avec personne ! Que ce soit les producteurs, les réalisateurs, on est toujours en bon accord. En ce qui concerne d’ailleurs notre ministère de tutelle, je ne suis jamais allée vers eux pour leur demander quoique ce soit. Donc du coup, je ne sais pas ce qui se passe. Ce qui m’intéresse moi, c’est d’arriver sur un plateau, signer mon contrat, qu’il soit régler et puis, je pars.

Ton mot de fin ?

Continuez à encourager les acteurs parce que je reste d’abord actrice même si plus tard je deviendrai producteur ou n’importe quoi d’autre. Je voudrai d’abord encourager les acteurs. Ce n’est pas facile chez nous au pays, ça on le sait ! Mais il faut qu’on rêve parce que ce n’est que par le rêve qu’on peut être ce qu’on voudrait être. Si on ne rêve pas, on ne peut rien. Il faut aller de l’avant. Continuer à bosser très dur pour pouvoir être des icônes de cinéma de demain. C’est un peu ça ma devise. Bosser, bosser, toujours bosser !

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