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Lettre de la culture urbaine aux Canal d’Or : nous méritons mieux que ça !

Depuis la création des Canal d’Or, personne ne peut nier que la culture musicale au Cameroun a fait un pas vers l’avant. Même si c’est un petit pas pour la culture camerounaise entière, cela reste un grand pas pour les organisateurs de cette prestigieuse cérémonie de récompense. Si bien que dès sa mise à jour, les canal d’Or se sont posés et imposés comme le plus grand rendez-vous de ce type au Cameroun. Le rêve de tous jeunes artiste, était alors de figurer dans la liste des nommés, même s’il ne remportait pas le prix. La formule restait toujours valable : l’important est de participer.

Mais le véritable problème, c’est que, ces jeunes artistes, qui sont de plus en plus nombreux, et forment tout un champ culturel qu’on baptise de « culture urbaine », vont attendre que ce jour arrive et il ne va jamais arriver. C’est que les Canal d’Or sont nés à un moment où la culture urbaine au Cameroun était encore en gestation. Elle n’attirait pas encore l’attention, et il n’y avait donc pas d’intérêt qu’on lui accorde un peu d’attention. Mais au fil du temps, les jeunes issus de cette nouvelle culture au Cameroun, vont gagner en extension et en expérience. Au point de titiller ceux qui y étaient établis depuis longtemps. Dans la sphère musicale bien entendu.

Les artistes issus des autres sensibilités musicales, les plus vieilles de notre culture, vivaient leur art autrement. Ils n’avaient aucun souci d’amélioration visuelle et aussi technique de leurs produits artistiques. Et c’est grâce à la culture urbaine, et à tous ces jeunes talents, que les choses ont pu atteindre ce niveau aujourd’hui. C’est la culture urbaine qui a apporté la révolution esthétique dans toute la culture musicale au Cameroun. Elle a été la première à suivre la voie de l’aggiornamento. Elle a amélioré la qualité de son des artistes du makossa, du bikutsi, du ben skin…amélioré leurs vidéogrammes. Ce qui fait que les artistes de ces styles peuvent répondre aux normes internationales, et être diffusés dans de grandes chaines. La culture urbaine a amélioré leur manière de communiquer. Car elle a été la première à utiliser internet, et reste celle qui l’utilise encore le mieux, pour communiquer. Via les animations graphismes, les pages officielles, les sites internet, les blogs….

Les autres artistes, makossa, bikutsi et autres, ne font que bénéficier des fruits des jeunes génies de la culture urbaine. Et s’ils ont aussi autant de visibilité, ce n’est pas seulement parce qu’ils font dans un style jugé populaire, mais aussi parce qu’ils ont les moyens de leur politique. C’est aussi parce qu’ils sont des hommes et des femmes d’un certain âge, et qui ont bénéficié d’une manière ou d’une autre des soutiens multiformes, des gens de leur génération. C’est aussi parce que, des jeunes journalistes culturels, sont toujours là à chacune de leurs sorties, pour communiquer à leur sujet. Les meilleurs sites culturels sont créés et gérés par des jeunes. Les journalistes culturels les plus productifs sont des jeunes issus de la culture urbaine. Et même durant toute l’année 2013 et 2014, c’est la culture urbaine qui, le mieux, a représenté la culture camerounaise. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. C’est elle qui a organisé les plus grands spectacles hors du pays (l’Olympia avec le X Maleya), elle a participé à plusieurs scènes internationales (Stanley, Gasha, One Love, Krotal…), en Europe, en Amérique, dans plusieurs pays en Afrique. Elle a remporté les prix les plus prestigieux. Elle a été nommée dans les plus grandes cérémonies (X Maleya pour les Trace Urban Awards, Stanley pour les Mtv Africa Music Award, pour les Afrimma, pareil pour Gasha). Elle a produit les plus beaux vidéogrammes (« hein Père » de Stanley, « tournez les reins » de Michael Kiessou…) Même lors de cette fin d’année, c’est elle qui a le plus participé aux plus grandes scènes (les concerts de P Square, Zaho, Kery James, les Ifest, Campus Tour, Singuila tour…). Celles qui rassemblaient à chaque fois des milliers de jeunes.

Mais hélas, depuis des années qu’elle travaille pour avoir sa place, une place qu’on refuse toujours de lui reconnaitre, elle n’a toujours droit à rien. Elle attend avec la même émotion l’arrivée des Canal d’Or, mais quand ils arrivent, même les billets pour participer en tant que spectateur elle n’a pas. La seule catégorie dans laquelle toute cette culture urbaine peut espérer être nommée, c’est au niveau du meilleur vidéogramme ou musique urbaine, où on profite pour tous les étouffer. Cette vieille phrase de Napoléon reste alors d’actualité et nous parle : « dans les révolutions il y’a deux types de gens, ceux qui la font et ceux qui en profitent ». Pas besoin de vous demander de suivre mon regard.

Il est nécessaire, que les Canal d’Or continuent d’œuvrer pour la culture camerounaise. Et c’est en faisant confiance en la jeunesse, en la relève, en travaillant sur le long terme, le futur, que le coup fort sera marqué. Les jeunes de la culture urbaine ne peuvent pas combattre sur le même ring avec les autres. Ils partent perdants, les armes sont illégales ! Il est donc urgent de donner assez d’espace à tous ces jeunes qui travaillent pour faire vivre cette culture. Que chacun, dans sa catégorie puisse participer, et avoir les mêmes chances de gagner que les autres. Que ce soit dans la chanson de l’année, meilleur artiste masculin ou féminin, meilleur site internet, meilleur journaliste culturel, meilleure révélation…qu’on puisse y voir figurer les jeunes.

Que vive la jeunesse, et longue vie aux Canal d’Or

Monsieur Buzz

 

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