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Sango’a Mboa : « Mon album « Yoh Loh » est une innovation qui apporte le Hip Hop à la tradition »

Sango’a Mboa arrive avec le bâton du flow savamment concocté dans son expérience farouche. Il est un aîné pour de nombreux rappeurs, lesquels le respectent comme un réservoir d’inspirations et d’histoires. Voici l’entrevue avec Sango’a Mboa réalisé le dimanche 22 décembre dernier lors du déjeuner, la dégustation musicale préparée par son label Red zone.

Salut Sango’a Mboa, comment vas-tu ?

Yo pàpâ ! CulturEbene je suis là my man…

Nous sommes ensemble ce soir pour célébrer en même temps la sortie de ton premier album. Mais il faut le rappeler, tu es l’un des soldats de la première heure du Hip Hop au Cameroun. Merci de nous raconter ton parcours depuis tes plus jeunes années à aujourd’hui.

Je fais la Zik, ça fait 21 ans déjà ! Donc, comme pour dire que je suis là pour l’évolution de la race humaine.  C’est un peu ça mon concept. Etant amoureux de la vérité et je pense que c’est bien de laisser quelque chose de positif à notre progéniture. Les gens meurent tous les jours, les gens souffrent, ils ont faim et je pense que c’est tout ça qui régit mon concept quotidien. Ce que je déballe dans ce que je fais depuis plus de 21 ans.

On retient donc que ton expérience est majeure mais quelles sont tes sources d’inspiration dans ce que tu fais musicalement ?

On peut dire que le Rap est arrivé au Cameroun en 1985 et précisément à Douala. Donc, on se dit qu’on est à plus de 25 ans de Hip hop chez nous. Donc, ma source d’inspiration vient de Dieu, c’est-à-dire que je me suis inspiré du rap en général. Mais j’ai aimé à mon époque des grands frères comme Caresse One, Lucas Bombata, du real Hip Hop, du Underground Hip Hop. C’est un peu ça qui m’a poussé à le faire. Je me suis inspiré du rap qui vient des Etats-Unis, plus précisément de New York. Mais je le fais avec la force et le langage africain. Je représente la culture africaine à travers ma musique.

Ton premier opus parait donc ; mais pourquoi le sortir maintenant ?

Vous voyez quand je dis que je fais du Rap depuis 21 ans, il y’a eu trop de compilations, trop de trucs mais vu que le marché de notre musique en Afrique a des problèmes, donc on ne peut pas s’aventurer à sortir un album s’il n’y a pas de base parce que c’est le fond qui fait la forme. Alors, j’ai pris le temps pour innover avec tout ce qui se dit dehors, il faut apporter un plus à la société. C’est pour ça que j’ai pris ce temps, 21 ans après. Je pense que les puristes comprendront que depuis très longtemps, il faut faire les choses pour évoluer parce que si on regarde ce qui se tourne autour de l’Afrique, le Cameroun est derrière. Quand je parle de Positive Black Soul, Oumar Sibiem, Sarkodie, des gens qui font du Rap depuis des années 90 et qu’on découvre aujourd’hui au Cameroun ! Pourtant, c’est là depuis parce que la culture camerounaise ne veut pas innover, pousser les jeunes qui travaillent, qui sont là pour élever le travail. Ce fait que franchement, il fallait prendre du temps pour faire quelque chose de bien. C’est pour ça que grâce à Bobby Shahmahn de Red Zone qui a cru en ce que je fais, aujourd’hui je suis là et je demande juste au peuple de kiffer la vibe. Ou na enjoy moutoumbou repé, na true talk !

Pourquoi tu l’as intitulé « Yoh Loh » ?

« Yoh Loh » parce que tout le monde a le droit d’être fier ! Il y’a la fierté négative et la fierté positive ! C’est le deux sens du terme. Alors, Yoh Loh ça veut dire ris mais alors ris positivement. Tu n’as pas le droit de te moquer de ceux qui apportent un plus dans ta vie. On ne se moque pas des hommes inutilement. Donc, c’est dans ce sens que mon album est intitulé Yoh Loh, ris, mais il faut savoir rire par exemple, c’est philosophique !

Quelles sont les autres influences qu’on retrouve dans ton album, en dehors du Rap pur et dur?

Mon album, c’est une innovation. Il vient réveiller la culture camerounaise c’est-à-dire que je fais du Hip Hop à la base mais au fond, je fais de la musique. Donc, il y’a des musiques qui sont typiquement dans la culture traditionnelle camerounaise. Et dans cette tradition, j’apporte le Hip Hop. C’est vrai, nous sommes colonisés… Mais il y’a plus de 250 langues dans notre pays. Alors, on fait une forme de musique qui peut apporter une forme d’éducation à la culture, à l’humanité entière.

Ton nom sonne comme une sorte de symbole, Sango’a Mboa que veut-il dire ?

En fait Sango’a Mboa c’est un peu un modérateur, un pacificateur, un unificateur… Sango’a Mboa ça veut dire un père de famille. Et un père de famille, c’est celui qui unit, celui qui est positif, celui qui apporte un plus. Je l’ai eu déjà par rapport à la longévité de ce que je fais. Donc, j’ai connu beaucoup de générations qui sont passées devant moi, dont beaucoup de jeunes. Que ces jeunes qui passent auprès de moi, ont eu comme bonheur, les conseils, la réussite, le calme, pas le mépris. Respecter l’aîné, respecter le système… « Donner à César, ce qui appartiens à César » ! Mais adorer Dieu par-dessus tout…

Bonne chance pour la suite de ta carrière.

Je pense que CulturEbene pourra décortiquer mon album dont le concept c’est le quotidien ; ce qu’on vit tous les jours en tant que témoin, acteur…

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