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Valsero : « Je suis le Snoop Doggy Dogg du Hip hop Camerounais »

Valsero qui d’ailleurs a été plébiscité pour être le Parrain de la 4ème édition du festival Woïla Hiphop, est aussi devenu entre-temps un ambassadeur particulier, depuis la mise sur pied de son projet Jeune & Fort dont les actions se résument à la communication citoyenne, la sensibilisation de proximité, la lutte contre la corruption en milieu scolaire et en milieu jeune. Voici le résumé de son entretien avec culturebene.com

Valsero, merci de nous recevoir.

Bonjour et merci surtout à vous d’être venus jusqu’ici, malgré les embouteillages (rire).

Nous allons tout d’abord nous pencher sur votre participation en tant que guest au 4ème rendez-vous du Festival Woïla Hiphop ; on va dire que pour vous c’est une première, sinon, que savez-vous de cette destination ?

J’avoue que j’y suis jamais allé, mais j’en ai beaucoup entendu parler ; il y a mon frangin Boudor qui m’en a dit long, puisqu’il y était l’année dernière comme parrain de l’évènement. Sinon, je suis très content d’y être cette année, parce que tenir 4 années, cela relève d’une certaine détermination mais aussi d’une bonne organisation, surtout qu’il s’agit du mouvement Hip hop dont personne n’ignore les réalités au bled. Donc le facteur longévité m’a beaucoup motivé, en même temps je suis heureux de compter parmi ceux-là qui permettront au Woïla Hip hop de vivre peut-être une 5ème édition.

Le thème cette année est axé sur l’activisme ; un sujet qui vous parle, on imagine bien…

Bien sûr ! Moi je fais du Rap Politique, pour moi c’est important de me servir de ma musique pour porter un message de citoyenneté. Vous êtes sans ignorer que le problème du message vient très souvent du langage et du canal de diffusion ; or le hip hop parle aux jeunes, c’est un langage qu’ils comprennent le mieux.

Beaucoup vous connaissent comme artiste, mais vous enfilez désormais une autre casquette, celle d’un ambassadeur de la jeunesse à travers vos actions menées dans le cadre des missions de votre structure Jeune &Fort

Oui, Jeune & Fort n’est encore qu’un bébé ; l’initiative est partie d’une idée pour aujourd’hui arriver à ce qui va désormais devenir une Marque de fabrique, un concept générationnel, une manière générationnelle et globale de penser. Aujourd’hui, on (la jeunesse) a décidé premièrement de ne plus baisser les bras, et ensuite de ne plus laisser les autres (les aînés) faire à notre place le travail qu’on devrait faire. C’est ça Jeune & Fort, une philosophie de vie qui emmène les gens à comprendre qu’on n’est pas jeune que pour faire des conneries, il est aussi fort probable que notre état de jeunesse soit une solution à 50% pour la résolution de « nos » problèmes, parce que c’est quand on est jeune qu’on a la force nécessaire de faire plusieurs choses en même temps et prendre des risques. En même temps la jeunesse peut elle-même se prendre en charge, ainsi que son éducation à la citoyenneté, à la responsabilité, à la santé et à la protection…

Ce qui vous a conduit sur terrain l’an dernier aux fins de sensibiliser les jeunes scolaires sur les risques de pandémies comme le SIDA ainsi que leur devoir citoyen qui est celui de VOTER ; c’était la première grande expérience de Jeune & Fort…

Vous savez, je dirais juste que nous sommes entrain de créer quelque chose qui commence à prendre forme petit à petit ; l’idée aujourd’hui est d’influencer les gens, même dans leur manière de vivre et leur manière d’être. En Europe ils ont ce qu’ils ont appelé le SOLIDAYS, une sorte de mobilisation sur une période bien déterminée pendant laquelle les jeunes matérialisent leur citoyenneté par des actes bien précis, par une attitude participative forte. Donc cette première édition nous a donné la force afin de nous préparer mieux pour la prochaine. En ce moment on est véritablement chargé d’énergie ; on rentre à peine d’une mission de 3 jours à Douala. Culturebene aura d’ailleurs la primeur des images de cette magnifique expérience.

A quand la prochaine expérience ?

Jeune&Fort se prépare pour une semaine d’activités à Douala, du 02 au 09 Février 2014. Sept jours de vie commune, de communication citoyenne, de sensibilisation de proximité avec l’appui du Ministère de la Santé et du Comité national de lutte contre le Sida (Cnls). Ce sera une double campagne car nous allons également nous attarder sur la lutte contre la corruption en milieu scolaire et en milieu jeune. Ça a été une longue pédagogie, parce qu’il a fallu créer tout un lexique pour ce qui est de la lutte contre la corruption en milieu scolaire, puisque jusqu’aujourd’hui on n’avait jamais entendu qu’un jeune scolaire avait été entendu au tribunal pour affaire de corruption. Je n’oublie pas le côté concert qui ira sur 3 jours au Stade Marion sur un podium de 80 m, ce sera énorme.

Pour revenir à Valsero l’ « artiste », où en est-il dans sa carrière ?

Ecoutez, en ce moment on est sur ma dernière trouvaille, L’appel du Peuple qui tourne toujours et qui, selon moi, est le meilleur album de rap que j’ai jamais écrit ; je suis d’ailleurs surpris que ça ne soit pas où je m’attendais, mais je suis très satisfait quant à sa qualité. Vous savez, aujourd’hui on ne fait plus du rap pour être une star ; on le fait parce qu’on est « Born To Do It ». Et on fait du rap pour faire évoluer la société aujourd’hui, alors je ne peux pas me contenter de n’être qu’un chanteur de rap, je veux être aussi une « personnalité » avec des actions que je mène. C’est un challenge plus énorme que de se limiter à vendre un CD. Sinon, pour parler de mon actualité en tant qu’artiste, je suis entrain de me rendre au Woïla Hiphop pour sa 4ème édition, je reviens à peine de Bafoussam, la semaine d’avant j’étais à Bafang, bien avant j’étais à Nkongsamba… Je reste persuadé que je suis le mec qui tourne toujours le plus, donc t’inquiète frangin, je suis toujours au top. Je ne suis plus une surprise ; Valsero, les gens connaissent déjà, à moins qu’on ne leurs annonce ma mort ; là ce sera une surprise. J’ai l’habitude de dire que je suis comme Snoop Doggy Dogg à Los Angeles, mec. C’est-à-dire qu’il y a toujours des nouveaux artistes qui sortent, avec de nouveaux courants hiphop, mais Snoop reste Snoop à L.A.

A quand le prochain album ?

Rassure-toi cousin, je ferai encore du rap jusqu’à très longtemps, c’est-à-dire que, je vous promets qu’avant la fin de l’année prochaine (2014), mon prochain album verra le jour ; sinon, nous nous préparons pour une série de concerts en Mars prochain entre Douala et Yaoundé. Mais le plus important c’est de mener des actions concrets ; écoutez, l’image du rap a changé. Nous ne sommes plus dans les « wesh wesh ma gueule »… Bah, Barack Obama joue au golf avec Jay-Z ! ça veut tout dire…

Quelle est la relation entre Jeune&Fort, Master Of The Game et Les Enfants de la Révolution ?

Il n’y a aucune relation, cousin ; il n’y en a aucune. Jeune&Fort aujourd’hui « It’s The Brand », c’est une Marque. D’ailleurs mon souhait est d’y fédérer tout le monde afin que le mouvement puisse véritablement émerger. Jeune&Fort serait plus fort si en partenariat, on avait pourquoi pas, culturebene.com, kamerhiphop.com et tout le monde à nos côtés. On voudrait que toutes les entités jeunes s’y greffent, car pour l’instant c’est ma structure Free Pro et celle de mon frangin Jean Louis Moussinga, MD4. On a également contacté nos amis de la Fondation Roger Milla, qui nous ont rassuré de leur soutien, on va vers plusieurs formations jeunes comme celle de la marque Deïdo Boy qui fait dans du textile…

Merci Valsero.

Merci à vous et cool que vous soyez passés nous rendre visite.

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