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Defo Chretien : « Je ne vois pas de challenger cette année »

Une fois de plus, on vous retrouve au Salon International de l’artisanat du Cameroun…

C’est vrai ; je suis là dans le cadre du concours du SIARC 2014, en qualité de sculpteur vannier. Je vais compétir en vannerie avec le lion mascotte des Lions Indomptables pour le Mondial Brésil 2014.

Les parchemins accrochés sur vos murs en disent long sur votre sens de compétitivité ; dites-nous, quelle nostalgie cela vous évoque-t-il ?

Déjà, l’année 2008 ; je dirigeais alors le stand de la province du Centre. Je rappelle également que c’est depuis 1992 que nous compétissons. Et avec la création du ministère de l’artisanat en 2007, le ministère du commerce nous a reversé vers le ministère des petites et moyennes entreprises, chargé de l’économie sociale et de l’artisanat. C’est depuis ce temps que nous nous attelons à des concours pour faire la promotion de l’artisanat local.

Outre la sculpture, nous remarquons sur vous une tenue assez atypique ; pouvez-vous nous la décrire ?

En fait c’est nous qui confectionnons des tenues de Chefs traditionnels et habillons des comédiens. Pour confectionner cette tenue que j’arbore, il a fallu des écorces d’arbres, des graines et fruits sauvages, les fils de raphia, les ossements d’hippopotames, des morceaux de calebasses, et des cornes d’animaux.

Vous disiez être là pour compétir ; votre « mascotte des Lions indomptables » vous a pris combien de temps ?

Ça m’a pris deux semaines pour la fabrication et trois mois pour le séchage.  

Jusqu’ici, quels sont les compétiteurs qui vous font un peu douter de votre œuvre ?

Je ne vois même pas encore de candidats qui puissent me convaincre ; déjà moi, j’ai choisi un évènement grandiose et ponctuel, qui est la Coupe du Monde Brésil 2014. C’est en même temps un soutien aux lions Indomptables.

C’est quoi le nom que vous lui avez attribué, à cette mascotte ?

Je l’ai appelé « Me voici au Brésil », et c’est l’effigie du Cameroun.

Certainement, sa valeur ne se compte pas…

Bah, s’il faille le vendre, il coûterait trois millions de francs, parce qu’on ne saurait vendre l’image de marque du Cameroun moins chère. Et j’estime l’avoir fabriqué au format acceptable, car ceux qui viennent ici avec des objets gigantesques ne comprennent pas qu’ils ne pourront pas les commercialiser facilement. Donc ils peuvent même mourir de faim ici, car ils risquent ne rien vendre. Par contre, moi j’écoule plus rapidement les petites pièces que je fabrique, et en matière de comptabilité, j’ai déjà dépassé le seuil de rentabilité et je suis dans la zone de bénéfices.

Et vos trophées alors ?

A la première édition, j’étais 3ème dans la région du Centre avec une moyenne de 18,50/20 grâce à mon chasse-mouche traditionnel du Mbam.

Jusqu’ici, le SIARC a connu une réelle avancée selon vous ?

Il y a une nette évolution, seulement à ce rythme, certains vont abandonner parce qu’ils fabriquent des objets trop grands et trop lourds difficilement vendables, d’où le découragement, parce qu’un artisan devrait d’abord se nourrir.

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