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Proverbe : « Dans mon slam, je partage des leçons de la vie »

Il devient ainsi, le médecin du slam made in Cameroun. Proverbe est jeune et apprend au chevet du temps, les multiples techniques pour s’imposer dans son registre. Nous avons eu l’immense honneur de goûter goulument à la plume incisive de Proverbe et, il serait avare de ne pas partager avec vous, ces quelques minutes d’entretien avec lui, à la suite du concert de Danielle Eog Makedah à l’IFC de Yaoundé.

Là tu viens de faire la première partie de Danielle Eog. Ce n’est pas donné d’introduire une aussi grande star de la soul camerounaise. Quel effet cela te fait-il ?

D’abord, c’était une opportunité assez spéciale et j’avoue que j’ai eu un peu le temps de discuter avec Danielle, de la connaitre avant. C’est une femme vraiment qui a un grand cœur. Et donc, ça m’a fait vraiment plaisir de partager cette séance là avec elle. Et surtout c’est un privilège, comme vous dites hein, de pouvoir faire son entrée. Parce qu’elle m’a demandé de la présenter. Pour moi les mots ne suffisent pas hein, je dirai tout juste, merci qu’elle m’ait fait confiance et puis euh c’est tout !

Ça nous laisse un peu pantois, ton nom Proverbe, d’où vient-il ce nom d’artiste là ? Pourquoi l’avoir choisi, au lieu de Prose, Vers, etc ?

Je suis partie sur la base que le slam en général, c’est vrai que tout le monde voit le slam comme de la poésie pure. Mais au-delà du terme de la poésie,  le slam c’est aussi le partage. Et dans ma vie de tous les jours, je prends les événements que je vis comme une occasion de prendre une leçon de la vie. Alors, comme le proverbe en fait, c’est une leçon de la vie, qui n’est à personne. Comme une citation, c’est une leçon de la vie ! Je me suis dit si de chaque moment de ma vie, je peux tirer un Proverbe, pourquoi je ne ferai pas de mon art, en fait de ce que je vais partager dans le slam, un proverbe ? C’est-à-dire, toujours donner des leçons de la vie aux gens, voilà ! Partager en fait…

Donner des leçons c’est un peu prétentieux peut-être ?

Bon, là ouais, peut-être que je me suis mal exprimé. (Rires) disons euh donner ma vision du monde sur certaines choses, voilà !

Ça fait combien d’années que tu effectues dans le slam ?

C’est vrai que j’ai commencé par la poésie depuis la classe de 3ème. Et puis, j’ai commencé à écrire les textes de slam, depuis la 2ème année de fac’. Donc, je dois être à environ 7 ans de slam en tant que tel.

Comme une certaine marque, qu’est-ce qui t’a inoculé le virus du slam ?

Comme je disais, à la base j’étais quelqu’un d’introverti. Alors, je ne m’exprimais qu’en écrivant. Je me suis rendu compte avec le temps que la poésie était quelque chose d’assez carré, avec des règles toujours bien établies, et puis quand je découvre le slam, je me rends compte qu’on est un peu plus libre. Et on peut vraiment sortir de la déontologie poétique classique pour vraiment s’exprimer d’abord. C’est comme en fait qu’en écoutant, c’est vrai j’ai commencé par écouter Grand Corps Malade, comme beaucoup… J’ai découvert également qu’on pouvait s’exprimer également par le slam de manière plus ouverte et plus seulement en écrivant. Mais également en déclamant, ce qu’on pense. C’est comme ça en fait que je me suis lancé dans le slam.

Quelle est ton activité quotidienne quand on sait le slam au Cameroun et ailleurs même, ce n’est pas le premier art sur lequel on braque les projecteurs au jour le jour ?

En fait, moi à la base je suis médecin ! Et donc, on est justement entrain de travailler avec le collectif dans lequel je suis pour vraiment faire la promotion du slam au Cameroun. C’est le collectif « 237 Paroles » qui donne des ateliers à l’Institut Français, tous les samedis après-midi, de 14h à 18h. Donc, on va travailler déjà à partir du début de 2014 pour vraiment faire la promotion du slam au Cameroun et pour que les jeunes s’approprient vraiment la chose.

En même que toi ou avant toi, il y’a des slameurs comme Ebene, etc, qui font dans ce registre là. Je ne vais peut-être pas te demander l’appréciation que tu as d’eux. Mais est-ce que tu travailles avec eux par rapport au développement du slam au Cameroun ?

C’est vrai que travailles surtout avec Stone qui est aussi un slameur vraiment reconnu ici. Et puis, il y’a Phatal à un moment qui nous a soutenu pour les ateliers de slam. Ce sont des grands frères qui nous ont montré la voix hein en fait, qui nous ont également fait profiter de leur expérience. Et puis aujourd’hui, il y’a d’autres personnes, même pas seulement des slameurs. Comme Ayriq Akam et autres qui viennent et qui nous disent voilà, vous êtes des jeunes. Il y’a certains qu’on ne connait pas. On va vous aider vraiment à le promouvoir.

Est-ce que tu prépares un album entre temps ?

Je prépare un album pour l’année prochaine. Un album que je vais faire avec un autre slameur qui s’appelle Charly le Petit Garçon d’Afrique. On va commencer par un maxi, certainement pour février ou mars 2014. Et puis, on verra pour la sortie de l’album juste après. Mais déjà, on aura beaucoup de spectacles à partir de l’année prochaine. Beaucoup de spectacles chocs et les gens seront au courant.

As-tu un message que tu voudrais faire passer ?

Le message en fait c’est tout ce qu’il y’a d’universel hein, l’amour, le partage, la sincérité. Ce qui est bien avec le slam, parce que les jeunes devraient vraiment le connaitre. Le slam a cette notion là d’humilité. L’humilité, le partage de sa propre personne, de la manière la plus simple possible. En fait, je crois que c’est la vie. Il n’y a rien de plus simple que ça. 

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