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« Papa Guy Roux », l’OM, Domenech et les Bleus : Djibril Cissé refait sa carrière en 11 photos

A l’occasion de la sortie de son livre « Un lion ne meurt jamais », Djibril Cissé a rendu visite à la rédaction d’Eurosport.fr. Durant une heure, l’ancien international français s’est prêté au jeu des questions/réponses et, devant des photos de sa carrière, s’est livré à coeur ouvert. Témoignage.
Acte I : L’enfance
 » J’avais peut-être plus faim que les autres »

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« C’est un tournoi avec Arles. Là où tout commence. Le début de Djibril footballeur. J’étais petit. Enfin, un peu plus grand que les autres… A cette époque-là, tous les buts comptaient, même ceux qui n’en étaient pas : dès qu’il y avait une porte, deux poteaux, je shootais dans un verre ou une télécommande… Dès que ça rentrait, ça faisait but. J’en marquais 500 par jour. J’étais rapide mais pas encore puissant. J’avais peut-être aussi plus faim et la rage que les autres. Les copains avaient des situations correctes, de bonnes familles avec de belles maisons. C’est une période où le football n’était pas encore un business. Je jouais pour jouer. Après, je suis resté dans cet état d’esprit. J’ai eu seize ans de carrière, ça a été seize ans de vacances. Si je devais donner un conseil à cet enfant, je lui dirais de rester comme il était. Je ne regrette rien dans ma carrière. » Acte II : L’envol
 » Je ne devais pas jouer ce match… et il n’y aurait peut-être pas eu la suite… »

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« C’est le premier des quatre buts marqués ce jour-là (ndlr : première journée du Championnat de France 2001/2002, Auxerre gagne 5-0 à Rennes). Passe d’Olivier Kapo. Contrôle et plat du pied. C’est ce match qui lance le phénomène Cissé 2001. Après, j’enchaîne les bonnes prestations. Je mets à 8 ou 10 buts sur le premier mois… C’est d’autant plus fou que ce match à Rennes, je ne devais pas le jouer. Je revenais du Mondial des moins de 20 ans, je ne voulais pas spécialement rentrer mais le coach m’a appelé car il avait un souci de recrue. Il m’a fait passer pour un mec super, qui avait faim de ballon. C’est bien (sourire). C’est dingue car je devais louper trois matches. C’aurait fait six buts de moins sur l’addition : je n’aurais pas fini meilleur buteur de L1 et il n’y aurait peut-être pas eu la suite… » Acte III : Le grand monde
 » Qu’est-ce que je fous là ? »

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« Première sélection contre la Belgique. 18 mai 2002. Juste avant la Coupe du monde. Je fais une belle rentrée et je mets une tête sur la barre si je me souviens bien… Belle ovation du public et surtout premier match parmi les grands. Je n’arrivais pas à le croire. Je me retrouve avec des mecs que je regardais à la télé trois mois plus tôt : Titi, Zizou… Je discute avec Willy. Je me dis ‘qu’est-ce que je fous là ?' » Acte IV : Les grands frères
 » Ils auraient pu me faire la misère »

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« Sylvain Wiltord m’a pris sous son aile. De très important, il y a eu aussi Liza, Duga, Candela et Frank Leboeuf. Ils avaient déjà leur carrière, ils auraient pu me faire la misère. J’étais le petit jeune… Ils m’ont vraiment pris comme un petit frère. Zizou savait que j’étais du sud, on discutait souvent. C’était un groupe très familial. On était tous ensemble pour réussir. Je les en remercie. C’est grâce à eux que j’ai pu continuer en équipe des France. Avec les anciens, ça peut être dur. La Coupe du monde 2002 reste un très bon souvenir personnel, même si ça peut paraitre égoïste. » Acte V : Auxerre et la figure du père
 » Si j’avais besoin d’un maçon ou d’un électricien, Guy Roux en trouvait un »

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« C’est mon dernier match à Auxerre, en mai 2004. L’émotion. Ça faisait un an que je savais que j’allais partir. Je mets un doublé face à Mika (Landreau) contre Nantes. On voit Guy Roux qui me tape sur l’épaule, il sait que je suis très ému. C’est la fin d’une histoire. Ça le touchait de perdre l’un de ses fils. Une telle relation n’existera plus. Même à l’époque, il n’y avait pas d’entraineur comme lui. Peut-être Suaudeau… Le coach venait à la maison voir si tout allait bien. Si j’avais besoin d’un maçon, d’un électricien, il en trouvait un. Il connaissait tout le monde. Quand on regarde bien, Il avait une attitude de père. Il veut que son fils se porte bien. Il voulait même que j’ouvre un PEL… Je l’ai fait. De toute manière, il ne m’aurait pas lâché, et il savait tout : il se serait renseigné à la banque du club. Il voulait que je stabilise ma vie le plus vite possible, que j’achète ma maison. Un vrai papa. Il n’y a pas d’autre mot. » Acte VI : Les années red
 » Moi, j’ai déjà eu le brassard, je ne sais pas si j’aurais été capable de ça »

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« Istanbul la cette finale de Ligue des champions 2005, c’est le top de ma carrière (ndlr : Liverpool a battu Milan aux tirs au but après avoir été mené 3-0). J’ai eu de grosses émotions, mais à ce niveau-là… Aujourd’hui encore, je me dis parfois que ce n’est pas possible d’avoir réussir ça. On perdait 3-0 à la mi-temps et Gattuso faisait déjà tourner son maillot au-dessus de sa tête. On arrive à revenir à 3-3 : même si on avait perdu après, ç’aurait été énorme. Il y a cet arrêt de Dudek aussi en prolongation. Il sort le ballon je ne sais pas comment. Steven Gerrard a été formidable à la mi-temps. C’est lui qui nous fait gagner le match. Il se lève, fait sortir Benitez et le staff pour parler aux joueurs. Il a fait son speech de capitaine et d’homme, surtout. Il termine arrière droit en prolongation. J’aurais aimé qu’il marque le tir au but de la gagne. Ce match résume toute sa carrière. Je n’en connais pas beaucoup des capitaines comme lui. Moi, j’ai déjà eu le brassard, je ne sais pas si j’aurais été capable de ça. » Acte VII : La blessure, encore
 » Pat Vieira me dit ‘relève-toi’. Je lui réponds ‘ça va être compliqué’ »

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« Je ne devais pas être au Mondial 2006, c’est comme ça. J’ai terminé meilleur buteur de la qualif, j’ai fait beaucoup pour qu’on se qualifie. J’ai eu six mois pour me blesser et ça m’arrive la veille du départ en Allemagne. A ce moment précis, Pat Vieira me dit ‘relève-toi’. Je lui réponds : ‘ça va être compliqué, il se passe quelque chose de bizarre dans ma jambe’. Les soigneurs arrivent. William (Gallas) me regarde, je vois qu’il n’est pas bien, il appelle le changement. Titi (Henry) a compris, Flo (Malouda) n’est pas bien non plus. J’avais compris car je l’avais déjà vécu une fois (ndlr : Cissé s’était fracturé la jambe fin 2004 avec Liverpool). Je savais que je n’irais pas au Mondial. Ce n’est pas la blessure qui me dérange, c’est le moment. C’est le dernier match de préparation et j’étais titulaire avec Thierry Henry. » Acte VIII : Marseille, comme l’idole
 » Sans l’OM, ma carrière n’aurait pas été complète »

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« Dès le jour où j’ai signé au centre de formation d’Auxerre, je voulais rejoindre l’OM un jour ou l’autre. Sinon, ma carrière n’aurait pas été complète. Signer à Marseille en 2006, c’était énorme. En plus, j’ai le numéro 9, celui de Jean-Pierre Papin. JPP, c’est mon idole. Niveau pur avant-centre, il y a eu lui et les autres. Signer à Marseille, c’est énorme. C’est le club le plus dur dans lequel j’ai évolué mais j’ai un avantage : je suis de là-bas, je sais comment fonctionnent les gens dans la région. En dix minutes, l’humeur du public peut évoluer quatre fois. Quand on n’est pas du coin, ça peut choquer. Mais ça ne m’a pas trop marqué. Je me suis fait siffler autant que je me suis fait encourager. » Acte IX : Domenech, les bons et les mauvais moments
 » Raymond, je l’aime quand même »

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« Tous les mauvais moments que j’ai passés en l’équipe de France, c’était Raymond le coach (rires). Même en Espoirs avec mon expulsion contre le Portugal. Quand je me casse la jambe face à la Chine, c’est lui aussi. L’hélicoptère en 2008, c’est lui qui me renvoie. Et puis Knysna ! C’est peut-être lui le problème ! (rires). Mais je l’aime quand même ! Raymond Domenech est un entraîneur qui aime ses joueurs et les protège. Il fait le bouclier et est prêt à en prendre plein la gueule. En off, il est super marrant, c’est un blagueur. Mais il faut le connaitre. C’est sûr qu’en conférence de presse, on peut se dire ‘c’est pas terrible’ mais en privé, il est super. Avec de meilleurs résultats, les gens l’auraient sans doute comparé à Mourinho en un peu moins prétentieux. Avec Guy Roux, la grève n’aurait pas été possible. Il n’y aurait pas eu de conflit entre Nico et lui. Guy Roux et Raymond Domenech n’ont pas le même parler, les mêmes analyses. Knysna, ça reste une blessure, j’ai fini comme ça en équipe de France (ndlr : il a rejoué avec Laurent Blanc). On n’a pas réfléchi sur ce coup-là… » Acte X : Athènes, l’éclate totale
 » La Grèce, là où je me suis le plus régalé »
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« En Grèce, j’ai vécu des trucs… Encore aujourd’hui, j’ai de bonnes relations avec les fans. J’y étais la semaine dernière, le capo m’appelle et me dit : ‘passe me voir au bureau’. Ok, j’y vais. Route fermée, 1500 personnes et fumigènes, on se serait cru à un concert de rock. Ma fiancée ne connaissait pas, je lui explique la situation. Elle a flippé en voyant ça et ne voulait pas sortir de la voiture. Mais c’est à voir. Je me suis fait plaisir au Panathinaikos. Humainement, c’est là où je me suis le plus régalé. Et de loin. Liverpool, c’est beau, il y a le public, etc. Mais je n’avais pas cette relation avec les gens. J’ai été critiqué quand je suis parti en Grèce… mais je suis revenu en équipe de France car je marquais. Un buteur reste un buteur. Il marche à la confiance. C’est tout. » Acte XI : A écrire…
 » La suite ? Pas le temps de gamberger »
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« J’arrête le football. Une grosse partie de ma vie est derrière moi mais j’ai la chance de ne pas avoir le temps de gamberger. Je suis triste, évidemment, ça fait mal mais j’ai d’autres trucs à faire. Le livre, la marque (Mr Lenoir), je mixe également, je tourne en clubs. J’ai des choses à faire et ça m’occupe. » « Djibril Cissé, un lion ne meurt jamais » – Editions Talent Sport, 197 pages, 20 euros
Par Eurosport.fr

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