InsidePolitique

Thabo Mbeki : « Tony Blair m’a demandé d’aider la Grande-Bretagne à renverser Mugabe »

Les faits remonteraient à l’époque où de vives tensions opposaient le Zimbabwe et son ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, au sujet notamment de l’affaire des « fermiers blancs » et de l’opposant Morgan Tsvangirai, jadis soutenu par Londres.

L’Afrique du sud, puissance régionale, et voisin du Zimbabwe aurait donc été approché par le gouvernement de Tony Blair pour comploter contre le régime de Mugabe.

« Le problème était que nous avions des positions divergentes sur la question » a déclaré Thabo Mbeki. « Il y avait des personnes qui disaient : oui en effet il y a des problèmes politiques ainsi que des problèmes économiques et la meilleure façon de les résoudre est d’effectuer un changement de régime. Donc, Mugabe doit partir. C’était là notre désaccord. Eux ils ont dit “ Mugabe doit partir “, tandis que nous considérions que Mugabe faisait partie de la solution à ce problème ».

Thabo Mbeki a par ailleurs fait référence à une interview accordée par Lord Guthrie, un général britannique à la retraite, qui était le chef des forces armées au cours du premier gouvernement Blair.

« Il y a un chef des forces armées britanniques qui a dit qu’il avait dû résister aux pressions du Premier ministre d’alors du Royaume-Uni Tony Blair qui lui demandait de mettre en place un plan militaire visant à renverser physiquement Robert Mugabe. Nous savons cela parce que nous avons subi les mêmes pressions nous invitant à coopérer dans un tel schéma. C’était un schéma de changement de régime, qui devait éventuellement passer par l’utilisation de la force militaire ».

Dans cet entretien, Thabo Mbeki dit également se souvenir de sa réponse aux Britanniques : « Vous venez de Londres, vous n’aimez pas Robert Mugabe pour telle ou telle raison, et vous allez le destituer, ce qui signifie que vous allez placer quelqu’un d’autre à sa place (…) Pourquoi les Britanniques devraient-ils décider qui doit gouverner le peuple du Zimbabwe ? Donc nous avons dit : non, laissez les Zimbabwéens s’asseoir et s’accorder sur ce qu’ils font de leur pays ».

Des propos qui, s’ils sont confirmés, sont encore une fois à l’honneur de Thabo Mbeki, qui a par ailleurs joué un grand rôle dans la médiation de la crise post-électorale de 2008 au Zimbabwe.

Il faut rappeler qu’à l’époque Robert Mugabe, lui, s’était distingué par sa mémorable phrase lancée à Tony Blair lors d’un sommet de chefs d’Etats : « (…) Blair, occupez-vous de votre Royaume-Uni et laissez-moi m’occuper de mon Zimbabwe ».

Encore cette année, il a déclaré à l’assemblée générale de l’ONU : « Honte aux États-Unis d’Amérique ! Honte sur la Grande-Bretagne et ses alliés ! Le Zimbabwe est pour les Zimbabwéens, il en va de même pour ses ressources. Veuillez supprimer vos sales et illégales sanctions que vous avez imposées à mon paisible pays ».

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page