Severiano de Hérédia était fils d’esclaves affranchis. Ce franc-maçon, né le 8 novembre 1836 à la Havane, à Cuba, a marqué l’histoire de France des années 1870 et 1880. Tombé aux oubliettes de la IIIe République, bien que le site de l’Assemblée Nationale lui consacre une courte biographie, Severiano de Hérédia a été nommé le 13 avril 1873 au Conseil municipal des Ternes, avec un programme radical, avant d’arriver à la tête du Conseil de Paris en 1879. A l’époque, ce poste équivaut à celui de maire aujourd’hui.
Dans un livre qui retrace sa vie, Ce mulâtre que Paris fit maire et la République ministre, écrit par le professeur à l’université de Paris VIII Paul Estrade, on découvre que ce fils d’esclave affranchis a également accédé, le 30 mai 1887, au poste de ministre des Travaux publiques. « Il marchait aux côtés des défenseurs de la presse libre et il soutenait l’effort de la révolution industrielle. Il partageait aussi les idées de Jules Ferry pour la laïcité dans la vie publique », rappelle Paul Estrade.
De la naturalisation à la politique française
Riche propriétaire de plantations de cannes à sucre à Cuba, Severiano de Hérédia se fait naturaliser en 1871 et jongle entre ses activités commerciales et politiques. Il fut un membre influent de plusieurs associations vouées à la diffusion de l’enseignement populaire. Sa tentative infructueuse en 1876 comme candidat à la Chambre des députés ne fera pas de lui un homme malheureux puisqu’il atterrit le 21 août 1881, en tant que candidat républicain, dans la 1ere circonscription du 17e arrondissement de Paris, avec 4 368 voix sur 5 388 votants. Ce poste lui permet d’accéder au groupe de l’Union républicaine où il fut rapporteur des projets de loi sur la démolition des ruines du palais des Tuileries ou encore d’intervenir comme orateur dans les débats sur le travail des enfants dans les manufactures.
Aux élections du 4 octobre 1885, Severiano de Hérédia frappe un gros coup puisqu’il réunit dès le premier tour, dans le département de la Seine, 104 954 voix. Il est définitivement élu député de la Seine, au ballotage, par 284 133 voix. Un poste qu’il occupera de 1881 à 1889.
Sa participation aux débats notamment sur les questions maritimes et à la discussion du budget (Commerce et Industrie) lui permet, grâce à une attitude intermédiaire, de rafler le 30 mai 1887 le portefeuille des Travaux publics dans le cabinet Rouvier. Il sera à la tête du ministère jusqu’au 11 décembre de la même année, lors de la chute du cabine Rouvier.
Les deux derniers échecs de sa vie politique, aux élections générales du 22 septembre 1889 et à celles du 20 août 1893, l’entraîne à prendre sa retraite. Il décèdera huit ans plus tard à Paris, à l’âge de 64 ans.
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