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Saliou Halirou Kouakou, producteur-réalisateur-animateur tv: «Le sahel camerounais n’est pas le maillon faible ! » 

Comment se porte l’émission Sahel Sur Scène ?

Sahel Sur Scène apparait aujourd’hui comme l’une des émissions mensuelles les plus régulières, diffusées sur la Crtv télé et produite entièrement en région. Cette émission qui fait partie de la grille des programmes tv de la Crtv, est un voyage au cœur de la culture et de la société sahélienne et de la savane du Cameroun et de l’Afrique. Elle a l’ambition chaque mois, de couvrir toute l’actualité culturelle immédiate du sahel et de la savane sur l’art, la littérature orale et écrite, le cinéma, la musique, les grands rendez-vous culturels et les thèmes de société… 100% couleurs sahel/savane !

Comment est née l’idée de ce programme ?

Sahel Sur Scène est née à mon retour de stage de formation effectué à l’Office de Radio Télévision du Mali (ORTM) et à l’Institut National des Arts (INA) de Bamako au Mali en 2006. Auparavant, c’était un de mes projets de stage à RFI à Paris, sous la houlette de Amobé Mévégue. Un séjour malien qui m’a beaucoup inspiré sur les productions locales et dont les réalités culturelles et le mode de vie sont très proches du sahel camerounais. Au départ l’émission était essentiellement musicale avec des clips. Mais depuis quelques années, Sahel Sur Scène c’est des  rubriques dans divers domaines.

Comment se porte la musique sahélienne aujourd’hui ?

Aujourd’hui la musique sahélienne du Cameroun, on peut le dire, se porte bien. Elle a déjà un nom, elle existe belle et bien. Sahel Sur Scène peut se féliciter d’être l’une des propagatrices de cette musique.  Nos artistes sont régulièrement sollicitées à travers le pays pour des prestations. Mais cela ne devrait pas seulement servir d’étiquette pour dire que oui, le nord est aussi présent. Les promoteurs de spectacles devraient l’intégrer en tant que musique camerounaise comme toutes les autres et d’arrêter de faire la confusion entre nos artistes et ceux de l’Afrique de l’Ouest notamment. Et nous, animateurs et producteurs radio et tv (public comme privé) devront davantage programmer nos musiques sahéliennes du Kmer. Aussi, nos artistes gagneraient à produire des chansons à thèmes, sortir des disques, au lieu de faire des éloges à des personnalités ou lors des mariages et meetings politiques.

Comment comprendre que les artistes de septentrion qui font dans la musique sahélienne tradi-moderne comme leur homologue d’Afrique de l’Ouest aient du mal à percé?

C’est tout simplement une question de visibilité. Nos artistes sahéliens du Cameroun ne sont pas toujours acceptés, programmés dans des émissions ici au pays. Certains considèrent que cette musique est tout simplement inappropriée pour leur programme et c’est dommage. Tant que nous ne donnons pas la même chance de diffusion aux artistes sahéliens du Cameroun par rapport à d’autres artistes camerounais d’autres tendances musicales qui passent en boucle, les artistes sahéliens du Kmer seront toujours méconnus.

Comment dès lors booster l’activité culturelle dans le Septentrion ?

Evidemment, le sahel camerounais n’est pas le maillon faible ! Au regard de tout ce qui est production musicale au Cameroun, la musique sahélienne devrait être l’un des maillons de cette diversité culturelle camerounaise. Pour se hisser au niveau de l’Afrrique de l’Ouest, les pouvoirs publics en premier et les promoteurs privés ensuite, devront,  par exemple, créer des véritables structures d’accueil, de création et de diffusion dans le grand nord Cameroun. Imaginez qu’au jour d’aujourd’hui, nous n’avons même pas une chaîne de radio FM urbaine, ni à Garoua, ni à Maroua, ni à Ngaoundéré. Aucune maison de la culture digne de ce nom pour ses milliers de talents que nous disposons. C’est inadmissible. Aucun véritable rendez-vous culturel dans le septentrion en dehors des festivals que chaque communauté organise ici et là. Le seul événement annuel qui faisait notre fierté, Yelwata Maroua 1er, est en berne depuis 3 ans maintenant à cause du contexte d’insécurité que nous connaissons. Dieu merci, il y a eu tout de même, la récente Fête des Bœufs à Ngaoundéré qui a été un grand succès populaire, culturel et touristique de dimension internationale.

A quand un festival Sahel Sur Scène pour la promotion de la culture sahélienne ?

Sincèrement j’y pense tous les jours ! C’est même un rêve pour moi. Mais je prends le temps qu’il faut pour organiser quelque chose de grandiose, un festival itinérant entre les trois capitales septentrionales. Je pense que nous devrons offrir à nos populations un événement, un festival de dimension international pour justement montrer que nous ne sommes pas le maillon faible. Nos élites, nos grands hommes devraient s’y impliquer pour que cela réussisse. C’est un appel de pied. Nous devrons montrer aux yeux du monde que la destination culturelle et touristique dans le grand nord, le sahel camerounais est toujours ouverte avec ses merveilles.

En tant qu’animateur Tv quel, est  ton top 5 des meilleurs chanteurs sahélien de 2016 ?

Je n’ai vraiment pas la prétention de connaître tous les artistes sahéliens du Cameroun, mais pour ce petit jeu de classement, mon Top5 de meilleurs chanteurs camerounais de l’année 2016 devrait être :

5ème : SUZANA EUSAPHNA (chanteuse Toupouri)

4ème : SANDA BORO (chanteur de Mayo-Darlé)

3ème : SADY HANAN (chanteuse de Galim)

2ème BANA (chanteur hiphop)

1er : BABBA SADOU (Banyo)

Propos recueillis par Ebah Essongue Shabba |© LOeilduSahel

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