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Paul Mahel : « Dans Sassayez Narcisse Pryze langoureux, savoureux mais surtout très technique »

Beaucoup vous connaissent comme présentateur télé, aujourd’hui nous vous recevons sous la casquette de communicateur parce qu’il faut bien dire que vous êtes chargé de la communication de l’artiste Narcisse Pryze ; est-il le seul dans ce cas ?

Il faudrait tout d’abord lever la nuance, je ne travaille pas pour Narcisse Pryze ; Narcisse est un très vieil ami à moi, c’est presqu’un frère, alors quand il m’a appelé pour me demander de l’aider sur le volet Com pour la sortie de son nouvel album je n’ai pas hésité parce que lui aussi m’a déjà rendu énormément de services. Donc je lui donne juste un coup de main dans cet exercice là (sourire), je n’aime pas trop le terme de « communicateur » parce que je l’accompagne et le soutiens, mais je ne travaille pas pour lui.

C’est le seul dans ce cas ?

Actuellement c’est le seul ; c’est vrai que j’ai beaucoup d’amis artistes, mais jusqu’ici personne ne m’a sollicité dans ce sens. Narcisse est le premier à le faire et c’est avec beaucoup de plaisir que je m’y attèle.

Parlant de cet album justement, on imagine bien que vous l’avez pré écouté, quelle analyse s’y dégage selon votre point de vue ?

Bien évidemment, quand Narcisse Pryze m’a fait la proposition, la première des choses était que je l’écoute même s’il n’était qu’à l’état brut ; par la suite je l’ai réécouté quand il était en semi-fini, et enfin en produit fini. Ce que je pourrais d’ores et déjà avancer comme impression c’est que les mélomanes  auront à découvrir un Narcisse Pryze qui est, j’ai envie de dire, égal à lui-même ; qui est resté dans la pure ligne du Makossa avec la touche personnelle qu’on lui connait (qui ne va pas dans les déviances), mais il faut également noter qu’on y retrouvera une nouvelle touche artistique, je vais dire des jeux qui vous donneront l’impression qu’il sort carrément du temps, qu’il sort de la note. Parfois vous sentirez même à la fin de la chanson qu’il va continuer (rire), bref, avec ces jeux il vous fait comprendre qu’il progresse, parce que Narcisse, il faut le dire, il passe d’une étape à une autre et c’est cette méthodologie et cette progression qui m’impressionne chez cet artiste dont le talent n’est plus à démontrer.

Votre description démontre que vous avez l’ouïe avertie…

(Il coupe) En fait, je peux vraiment me targuer d’avoir une bonne culture musicale, que ce soit la musique étrangère ou/et particulièrement la musique camerounaise, je n’avais pas beaucoup de talent (rire), je serais devenu artiste plutôt que journaliste, parce que quand j’étais très jeune j’ai joué dans des orchestres scolaires et plus tard dans des cabarets…

Vous jouiez de quel instrument ?

Je jouais un peu de batterie, un peu de basse et je chantais aussi, bon, je me suis très vite rendu compte que je n’avais pas assez de talent (rire) pour percer dans ce métier que je respecte énormément. Sinon, contrairement aux autres, quand j’écoute la musique je sais la différence entre une ligne de basse et une ligne de guitare, peut-être pas en tant que fin connaisseur mais plus en tant que mélomane, c’est la raison pour laquelle je dis que tous ceux qui vont écouter l’album « Sassayez » de Narcisse Pryze n’ont pas besoin d’avoir été musiciens pour se rendre compte de sa qualité, il suffit d’aimer de « la » bonne musique, parce que c’est ce que Narcisse fait ; je ne le dis pas parce que c’est un ami ou que je travaille avec lui, mais je pense honnêtement qu’ici au Cameroun quand on veut faire du « bon » Makossa, il faudra compter avec Narcisse Pryze, et ça tout le monde le sait. Dans cet album on retrouvera un Narcisse Pryze langoureux, savoureux mais surtout très technique.

Pour vous qui avez suivi l’évolution de ce projet, quels ont été ses couacs ?

Comme toujours, la conception et la réalisation d’un album comme celui-ci ne manque pas de couacs ; il y a eu quelques difficultés qu’on a rencontré puisque l’album a été travaillé à la fois au Cameroun et en France (pour ce qui est de certaines guitares et voix), et bien dans ces conditions c’est pas évident, surtout que l’artiste a pratiquement produit tout seul cet album. Mais je pense que le plus important c’est le résultat, les difficultés vous permettent d’aller au-delà. Narcisse savait exactement ce qu’il voulait, mais il a également su accepter les suggestions qui lui ont été faites avec beaucoup d’intelligence et d’humilité

Le produit est donc là, pouvez-vous déjà nous dérouler la suite des évènements ?

La suite est très simple ; on va tout d’abord présenter officiellement le produit à la presse ce Mercredi 30 Octobre au Hilton Hôtel de Yaoundé, la deuxième étape consistera à la réalisation des clips vidéo, pas mal de titres mériteraient être tournés mais nous en avons choisi trois parmi lesquels Mumi que je vous invite à écouter méticuleusement. Ma suite sera le planning des spectacles qui pour le moment n’est pas à l’ordre du jour, puisqu’on gère les urgences comme ils arrivent.

C’est quoi la particularité dans cette promotion qui démarre ?

Il faut noter que contrairement à certains, Narcisse a choisi faire sa promotion exclusivement ici au pays, dans les dix régions. Je vous promets qu’on ira dans des coins incroyables, parce que beaucoup estiment que le Cameroun s’arrête à Douala et à Yaoundé or il y a un public musical à Buéa, à Kumba, à Sangmélima, à Dimako, il y en a tellement dans l’arrière pays et nous comptons toucher le maximum.

Et comment comptez-vous gérer cet enchevêtrement, quand on sait que c’est une tournée pas du tout évidente ?

Ecoutez, aujourd’hui je travaille comme Directeur des Programmes pour l’Afrique Centrale à VoxAfrica et j’ai la chance d’avoir un patron très compréhensif et très indulgent, mais cette aventure avec Narcisse Pryze n’empiète pas du tout sur mon travaille, surtout qu’à Vox Africa nous sommes en pleine rentrée des programmes. C’est une activité légère, et dans la vie tout est question de planification.

On n’est pas loin de penser que vous vous découvrez là une nouvelle vocation, si ça marche, réitériez-vous l’aventure avec d’autres artistes ?

Ecoutez, je suis très exigeant professionnellement ; Narcisse a une qualité fondamentale que beaucoup d’artistes n’ont pas, c’est qu’il a l’humilité de se laisser guider quand c’est un domaine qu’il ne connait pas. Je me rappelle encore les discussions quand je lui disais ci ou ça, il me disait : « Paul, vraiment, là on parle de guitare, c’est mon domaine, laisses tomber… » (rire). Mais quand c’est pas son domaine, il prête une oreille attentive et se laisse driver, donc c’est facile de travailler avec lui. Moi, je suis ouvert, si un artiste pense que j’ai la compétence pour l’accompagner et s’il est lui aussi ouvert… Vous savez, je ne suis pas flagorneur ; donc si un artiste aime qu’on lui dise qu’il est le plus talentueux, le plus beau et tout, je ne marche. Avec Narcisse ça a marché parce qu’on se connait et on se respecte.

Paul Mahel, merci…

Merci à vous.

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