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Tekno chante l’exaspération nigériane

Le jeune chanteur raille l’incapacité du Nigeria, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, à fournir de l’électricité à ses habitants. Et vilipende la classe politique corrompue.

Lagos, c’est un sujet de discussion qui rend volubile, fait rire parfois et exaspère souvent : l’électricité. A chacun son anecdote, son expérience tragi-comique avec la défunte société publique, la NEPA, surnommée « Never Expect Power at All » (« ne pas attendre d’électricité du tout »). Incapable de fournir de l’énergie certes, mais toujours prompte à réclamer des factures délirantes.
La NEPA a disparu à la fin des années 2000, remplacée par la PHCN, qui a vite été caricaturée en « Please Hold a Candle Now » (« allumez une bougie maintenant »). Le service incarne le paradoxe du Nigeria, géant d’Afrique de l’Ouest devenu, au fil des années 2010, la première puissance économique du continent, sans pour autant avoir du courant. Les nantis dépensent des sommes folles dans de bruyants générateurs abreuvés d’essence. Les pauvres, eux, allument des bougies

La situation a inspiré Augustine Miles Kelechi, 24 ans, jeune homme branché que tous les jeunes de Lagos connaissent sous son nom de scène, Tekno. L’un des derniers tubes de cette figure montante de l’afropop, le titre Rara, réussit l’exploit de faire danser sur cette tragédie énergétique qui veut qu’un pays pétrolier de plus de 180 millions d’habitants soit contraint de se contenter de moins de 4 000 mégawatts, soit dix fois moins que l’Afrique du Sud, qui compte 55 millions d’habitants.
« Elle ne fournit pas de lumière/Je n’ai plus de batterie/(…) Mon téléphone est mort/Pas d’essence pour le générateur, situation de chaque jour », chante Tekno. « Ils se mettent l’argent dans les poches, et l’emportent à l’étranger. » Et Tekno de lancer un appel qui résonne dans tout le Nigeria, où une récession économique, depuis septembre 2016, creuse les différences sociales. « Investissez pour votre pays, faites-en un lieu meilleur », exhorte l’artiste de sa voix douce et puissante à la fois.

La situation a inspiré Augustine Miles Kelechi, 24 ans, jeune homme branché que tous les jeunes de Lagos connaissent sous son nom de scène, Tekno. L’un des derniers tubes de cette figure montante de l’afropop, le titre Rara, réussit l’exploit de faire danser sur cette tragédie énergétique qui veut qu’un pays pétrolier de plus de 180 millions d’habitants soit contraint de se contenter de moins de 4 000 mégawatts, soit dix fois moins que l’Afrique du Sud, qui compte 55 millions d’habitants.
« Elle ne fournit pas de lumière/Je n’ai plus de batterie/(…) Mon téléphone est mort/Pas d’essence pour le générateur, situation de chaque jour », chante Tekno. « Ils se mettent l’argent dans les poches, et l’emportent à l’étranger. » Et Tekno de lancer un appel qui résonne dans tout le Nigeria, où une récession économique, depuis septembre 2016, creuse les différences sociales. « Investissez pour votre pays, faites-en un lieu meilleur », exhorte l’artiste de sa voix douce et puissante à la fois.

Malgré son jeune âge, Tekno a décidé de s’écarter des clichés faciles, le temps d’un titre, et de porter une exaspération populaire nigériane dans toute l’Afrique. Dans le morceau Rara, certains croient voir planer le spectre du génial créateur de l’afrobeat, Fela Kuti qui, dans les années 1970, attirait les foules avec ses morceaux engagés.

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