Mariam, le retour bouleversant sur scène après la disparition d’Amadou

Cinq mois après le décès d’Amadou Bagayoko, son mari et partenaire de scène depuis plus de quarante ans, Mariam a fait son grand retour sous les projecteurs, samedi 6 septembre, à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts. Un moment chargé d’émotion, marqué par l’absence de celui avec qui elle formait l’un des duos les plus emblématiques de la musique malienne et africaine.

Initialement attendue en juin dernier pour un concert dédié au bicentenaire du braille, qu’elle avait dû annuler, Mariam a choisi ce lieu hautement symbolique pour offrir son premier spectacle sans Amadou. Entourée de son fils et de ses musiciens de toujours, elle a transformé cette scène en un véritable hommage, fidèle à la promesse faite à son compagnon : continuer à faire vivre leur musique partout dans le monde.

« C’est la première fois que je monte sur scène sans mon mari. Je suis un peu stressée, on n’a jamais fait ça. Mais comme mon fils est à côté de moi, ça me donne du courage », a confié la chanteuse, visiblement émue. « Beaucoup de gens m’ont dit : Madame, il ne faut pas arrêter, il faut continuer. Alors je suis prête. Bientôt, nous irons aussi aux États-Unis pour donner quelques concerts. On ne peut rien contre la mort… mais il faut continuer. »

Quand on l’interroge sur la force qui l’anime, Mariam répond avec simplicité et détermination : « Je suis toujours courageuse, je suis toujours une femme battante depuis longtemps. C’est pour cela que je monte sur scène. »

Ce retour signe aussi une nouvelle étape artistique. À l’automne 2025, Mariam dévoilera un album inédit, L’Amour à la folie, accompagné d’un documentaire diffusé sur Netflix. Un projet qui prolongera l’héritage d’Amadou et Mariam, duo inséparable né il y a près de 45 ans à l’Institut des Jeunes Aveugles de Bamako.

Dès les années 1980, le couple s’impose depuis Abidjan avec des cassettes qui circulent dans toute l’Afrique de l’Ouest. Leur ascension internationale débute véritablement en 1998 avec Sou Ni Tilé (Nuit et jour), porté par le tube « Mon amour, ma chérie ». Depuis, ils ont enflammé les scènes du monde entier, de l’Europe aux États-Unis, avec leur fusion unique de sonorités maliennes et modernes.

Aujourd’hui, Mariam se tient seule sur scène, mais son courage et sa voix perpétuent un message universel : l’amour, à la folie, ne meurt jamais.