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Vincent Nguini : « Je suis vraiment prêt à aider la jeunesse ».

A peine arrivé au pays pour un court repos et la collaboration avec votre jeune sœur Lady Ponce, mais il vous faut déjà rejoindre l’orchestre de Paul Simon dans lequel vous évoluer depuis les années 1990 ; qu’en est-il ?

C’est vraiment dommage c’est vrai ; je suis venu pour un petit repos et soutenir le projet de Lady Ponce mais je dois repartir pour finaliser l’album de Paul Simon puisque de tout l’orchestre je suis le seul qui enregistre en studio avec lui.

Vous sortez pourtant d’une tournée…

Oui, nous étions en Australie, en Nouvelle Zélande, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, bref c’était une très longue tournée voilà pourquoi j’ai décidé de prendre un petit repos chez moi, comme j’ai d’ailleurs l’habitude de faire dès que l’occasion se présente.

Il faut reconnaitre que c’est assez ressourçant que de revenir au bercail…

Justement, ma plus grande inspiration je la tire ici, que ce soit au marché ou à la maison, l’ambiance qui règne etc. Tout ici m’inspire.

Aujourd’hui la musique vous a propulsé aux sommets, mais il faut rappeler que votre première passion c’est la boxe ; qu’est-ce qui vous a finalement poussé à faire le choix de la musique ?

(Rire) Pour vous dire la vérité, si on m’avait dit il y a trente ans que je serai où je suis aujourd’hui grâce à la musique, j’aurais mis ma main à couper. Mais je crois que c’était ça ma vraie vocation… J’ai tellement aimé la boxe, mais je garde de meilleures relations avec pas mal d’amis qui sont des grands champions notamment Evander Holyfield ou encore Lennox Lewis, et à part la musique, la boxe reste une préférence, mais la musique en première position (rire) ; quand j’étais encore marié, ma femme me disait tout le temps que je battais les mains et je chantonnais pendant mon sommeil (rire).

Des perspectives ?

Je dirai plutôt que j’ai un but que je n’ai pas encore atteint dans la vie et que je compte réaliser ; notre musique n’est pas reconnu à l’échelle mondiale, et je ferai tout pour qu’elle le soit, j’y tiens plus que tout. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’accompagne Lady Ponce aujourd’hui et demain d’autres suivront, pour qu’ensemble nous puissions ériger notre musique au rang international, au rang mondial. Tenez par exemple, nous n’avons même pas un ballet national, ce que nous appelons ici ballet national excusez-moi mais c’est la rigolade. Un ballet digne de ce nom devait être en ce moment en tournée d’été un peu partout dans le monde, sur invitation ou pas. Les sénégalais, les nigérians ou encore les maliens et les guinéens le font pourtant, c’est dommage car à l’époque on avait les minis bafias etc, mais depuis, plus rien.

Quel espoir pour la musique camerounaise selon vous ?

Je crois qu’avec toutes les structures qui sont entrain d’être mises en place notamment ce studio MO’ Records où j’enregistre avec Lady Ponce qui répond véritablement aux normes internationales, ça promet. Il faut que les jeunes travaillent, c’est tout.

Mais on parle beaucoup de « programmation », est-ce que la technologie aujourd’hui tue vraiment l’originalité de notre musique ?

Ça c’est un point que vous faites bien de soulever ; honnêtement, je pense qu’il faudrait savoir allier les deux. Vous savez, on ne  peut faire autrement, la technologie est là, on ne saurait rentrer en arrière. Vous savez, j’enregistre avec des grands aux Etats-Unis, à l’instar de Paul Simon, Sting, entre autres, voyez-vous on est revenu en analogue c’est-à-dire aux bandes. Donc quand on fait les rythmiques, quand on enregistre les batteries et la basse, c’est sur bandes. En conclusion, la programmation c’est bien, mais il faut aussi que les musiciens s’expriment, et l’outil le plus important c’est la batterie, car tous les grands groupes du monde s’en servent encore aujourd’hui, donc…

Alors à quand les ateliers de formations pratiques avec des jeunes d’ici pour, pourquoi pas, leurs passer le témoin et s’assurer que notre musique ne mourra jamais ?

Je les ferrai ça c’est sûr, j’ai toujours voulu en faire mais c’est le temps et les contretemps (rire) qui dictent encore ma vie ; mais ça viendra, et surtout il faudrait bien que les gens s’y intéressent ça je le précise, le ministère des arts et la culture et autres… De toutes les façons je me fais toujours aborder par d’autres musiciens qui voudraient en apprendre plus, et c’est volontiers que je leurs accorde mon temps, donc tous ceux qui désireraient me rencontrer je suis à votre disposition. Je précise aussi que je ne suis pas que guitariste, je maîtrise également les arrangements, l’orchestration, bref un peu de tout dans le domaine.

Et d’où vous viennent tous ces savoirs ?

J’ai commencé par faire 6 années de conservatoire, puis j’ai enrichi ces connaissances au biais de cours privés avec des professionnels et professeurs qualifiés pendant longtemps. Donc je suis prêt à partager cela avec la jeunesse, mais il faudrait que les gens viennent vers moi car je ne pourrais les chercher moi-même, et que je jauge leur intérêt pour la musique, sinon c’est peine perdue.  Je suis vraiment prêt à aider la jeunesse.

Et comment vous rencontrer ?

Je suis très ouvert, c’est vrai que quand je suis au pays je vais directement à Obala car j’y ai construit, mais c’est juste à 30 minute de Yaoundé. 

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