Alain Bomo Bomo : « J’ai le talent certes, mais je l’ai renforcé dans une école spécialisée »

Là nous assistons à un atelier sur le jeu d’acteur, c’est ça ?

Oui c’est cela, merci déjà d’avoir pris la peine de venir vers moi, j’en suis très honoré. C’est un échange avec les jeunes acteurs ou encore ceux qui se lancent dans le cinéma. On essaye de leur donner des notions basiques du métier d’acteur de façon pratique.

Et ça consiste à quoi cela renvoi-t-il exactement ?

Tout part d’abord d’une demande sur le terrain : vous savez quand nous travaillons, beaucoup de gens voudraient être comme nous, faire ce que nous faisons, sauf que ce que nous voyons aujourd’hui dans nos télés n’est en rien le métier d’acteur. Nous avons donc voulu apporter quelque chose de nouveau. Dire et montrer que jouer devant la caméra ce n’est pas un hasard, ça relève aussi d’un aspect scientifique au-delà du talent. Construire son personnage, l a posture devant la caméra, la conduite devant le réalisateur, tout cela entre ligne de compte si vous voulez devenir un acteur digne de ce nom ; alors qu’on arrête de penser qu’on a ça dans la peau et qu’on n’a pas besoin d’être formé pour.

Mais vous non plus n’êtes pas passé par une école pour vous lancer dans le métier ; vous l’avez fait plus tard…

C’est exact, j’ai commencé je n’avais pas fait d’école ; mais, comme vous l’avez dit tantôt, je suis allé me former parce que c’était une nécessité. Beaucoup ne le savent pas, mais il y a un langage codé et purement technique pour parler du métier d’acteur. C’est ce que je suis allé apprendre au Centre de Formation Professionnel de l’Audiovisuel (CFPA) sous la direction de Daniel Ndoh. J’ai appris le métier d’acteur, j’ai à construire mon personnage.

Qu’est-ce qui a changé fondamentalement en Alain Bomo Bomo ?

Aujourd’hui beaucoup trouvent qu’Alain Bomo Bomo joue bien qu’il joue différemment ; j’avais peut-être ce talent quand je me lançais dans le métier, mais je suis allé renforcer mes connaissances dans une école spécialisée. Et aujourd’hui je viens apporter cette vision à la jeunesse, comme l’a fait le Papa Daniel Ndoh pour moi. C’est très important à notre niveau, nous la jeune génération d’acteurs camerounais, il faut savoir faire le distinguo entre acteur de cinéma et acteur de théâtre : c’est comédien de théâtre et acteur de cinéma. Comment se comporter sur un plateau de tournage et dans la vie quotidienne. Beaucoup estiment que parce qu’ils passent dans des chaines de télés, ils doivent se prendre la tête, mais je suis désolé c’est pas ça qui détermine votre talent ; il faut savoir rester concentré, humble et respectueux. Parce que ceux qui te mettent au devant de la scène sont ceux qui te construisent. Si à un moment donné tu décide de n’en faire qu’à ta tête, ils te ramèneront au point de départ, pour ne pas dire point zéro.

Et comment se sont retrouvés ici, ces apprenants ?

Je les ai choisi moi-même pour les avoir vu jouer ; j’ai tenu à ce qu’ils prennent conscience d’un certain nombre de choses sur le métier. Car ça comptera pour la suite de leur carrière.

Peut-on encore parler de carrière d’acteur au Cameroun ?

Bien sûr, j’ai commencé il y a de cela 10 ans certes, mais aujourd’hui je tourne dans le monde, je fais des castings en Afrique comme en Europe. Il y a une évolution, alors si Alain Bomo Bomo a pu, pourquoi pas les autres…