L’Ifc de Yaoundé a abrité samedi 04 avril dernier le concert « Live and Vibe ».

L’affiche promettait un show des plus mordants, du moins si on se limitait au potentiel individuel des différents groupes et artistes qui la composaient ; quand on réuni sur le même plateau, du Mbalè-Mbalè, du C-Minaire, une Fifi Negresse, une Joyce Naahtal ou encore un certain Moustik Charismatik, on peut alors s’attendre à un véritable spectacle à la hauteur de leurs expériences, tant sont-elles riches… Il convient tout de même de s’interroger sur un certain nombre de choses autour de cet évènement qui curieusement n’aura suscité grand intérêt auprès du public (presqu’absent…), ce d’autant plus que l’accès y était quasiment gratuit pour la gent féminine (un samedi soir de surcroît). Serait-ce : Dû à un souci de communication entre les membres de l’organisation ? A une promo très limitée ? Ou alors, les scènes urbaines, bien que jouées en live, n’achalande plus ? Bien sûr, nous préférons scotomiser cette dernière hypothèse qui parait plus euthanasique pour ses nombreux acteurs et fans… Une chose est sûre, pour ceux qui étaient au spectacle, il y en a qui dus déchanter (du moins ceux qui connaissaient bien le réel talent que regorgeaient les guests du soir) car les artistes (enfin, la grande partie) n’auront donné que les 40% de leurs potentialités en termes d’énergie, d’émotion, de chant même, ou encore de jeu scénique (on aura noté plusieurs ratés…) Une source nous confirmera pourtant que l’équipe se serait préparée durant des semaines pour l’évènement.

Heureusement, un soupçon de réalisme stoïque de la part de quelques uns aura eu le mérite de maintenir une certaine ambiance dans la salle, faisant oublier les peccadilles répétées du matériel (ou des techniciens…) de l’Ifc qui n’arrangeaient guère la situation.

Si les critiques s’attèlent à porter un jugement quelque peu corrosif sur ce spectacle, le public lui, ne sera pas moins indulgent : « C’était bien, j’ai aimé ; mais je sais qu’ils pouvaient faire mieux encore (rire) », nous glissera une spectatrice (souriante) à la fin du spectacle.

On aura quand-même connu des moments de chaleur grâce aux classiques du tandem Mbalè-Mbalè dont les voix restées fraiches berçaient mieux que les pas de danse, qui pour l’une des rares fois manquaient de synchro. Leurs cousins du C-minaire, Bad Djez et Boudah ont exécuté quelques titres de leur récent album « 4×4 Tout terrain » notamment Swali (en hommage aux héros de la Nation, tombés pour leur combat), Atombolo, Peuple Bassa ou encore L’envol C-Minaire (qui les aura révélé au grand public). Moustik le Charismatik, fidèle à son style, se chargera de la coloration humour, il ne se privera pas d’interpréter son fameux titre « La femme idéale » pour titiller les femmes ; ces dernières ne se lasseront d’ailleurs pas de rire. A 22 heures, c’est une interruption soudaine du signal des micros (visiblement de la part des techniciens) qui abrègera le concert… Quelle fin de show !