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Boko Haram au Cameroun

    Alors que les pouvoirs publics mènent un combat acharné contre l’insécurité, le groupe boko haram quant à lui continue de sévir et de se faire un nom au Cameroun.  Contre toute attente, les extrémistes nigérians viennent encore de faire parler d’eux en prenant en otage une famille française en visite touristique au parc de waza. Pour les uns, c’est une surprise que de tels actes se produisent dans un pays dit de paix comme le Cameroun ; pour d’autres encore plus avertis cela était bien prévisible au regard des mouvements terroristes nés suite à l’intervention française au Mali. Nous sommes depuis alors témoins d’une aggravation de la psychose de prises d’otage avec notamment les enlèvements d’une centaine d’occidentaux en Algérie et d’un français en Somalie. Voici qu’aujourd’hui, c’est le Cameroun réputé pays de paix qui défraie la chronique des medias nationaux et internationaux au nom de ces 7 otages français enlevés le mardi 19 février 2013 au nord du cameroun.  

     L’esprit de prévision et de clairvoyance aurait effectivement voulu que les services de sécurité camerounais restent sur leurs gardes en mettant sur pied des dispositifs sécuritaires plus efficaces pouvant permettre de mieux assurer la protection des populations camerounaises d’éventuels actes de terrorisme de la part des groupes radicaux que sont aqmi, ansar aldine et notamment boko haram de Mohamed Yusuf qui opère depuis une dizaine d’années au Nigeria voisin et avec quelques tentacules en Afrique Centrale. Et plus particulièrement dans les pays limitrophes au Nigeria à l’instar du Cameroun et du Tchad pour ce qui est de l’Afrique centrale.

   Comment cette prise d’otage a pu s’opérer avec autant de facilité ?

       La réponse à cette question est évidente. Cela n’est pas un secret de polichinelle. La région du grand Nord notamment l’extrême Nord est le champ d’opération des coupeurs de route qui fluent  des pays voisins.

Dans un second temps, les services de sécurité camerounais ont fait preuve de mutisme et de peu de vigilance. Pourtant cette même région  a été victime en  février 2012, d’une invasion de chasseurs d’éléphants qui ont tué au parc naturel de Bouba Ndjida près de 500 pachydermes. Il avait alors fallu l’appui de l’armée américaine pour pouvoir mettre dos au sol ces braconniers venus du Soudan.  D’ailleurs les services de défense camerounais étaient il y a plus un an, accusés par leurs pairs nigérians d’être « passifs et tendres vis à vis des membres de Boko Haram présents à l’Extrême-Nord»

La politique de gestion des frontières camerounaise n’est-elle pas un problème ?

C’est effectivement une question sur laquelle doivent plancher les autorités camerounaises. En effet, au Cameroun demeure une mauvaise gestion des frontières et même une mauvaise gestion des étrangers.  Il faut pouvoir contrôler qui traverse les frontières camerounaises ; et pour cela, il faut à l’appui un fichier des étrangers qui paient annuellement et de manière bien structurée le séjour avec bien entendu un test de VIH SIDA tous les deux ans.  Le Cameroun est l’un des rare pays au monde où les étrangers sont gérés de manière traditionnelle. On peut même affirmer sans risque de se tromper que le Cameroun est l’un des rares pays au monde où les étrangers ont plus de pouvoir que les camerounais eux mêmes. Il suffit d’être témoin d’un conflit entre un camerounais et un étranger dans nos commissariats pour mieux appréhender cela.

L’insécurité au Cameroun n’est-il pas le résultât de la mauvaise gestion de l’état civil ?

Bien que la responsabilité du système de gestion de l’état civile dans cette prise d’otage soit accessoire, il convient tout de même de dire que sa non informatisation continue d’ouvrir la porte à la corruption qui entrave de manière accrue la gouvernance au Cameroun.  Au delà de cela, on peut aisément voir des étrangers titulaires de faux actes de naissances et de fausses cartes nationales d’identité.  Ces cartes d’identité sont établies par les services de police réputée pour leur corruption. Et c’est d’ailleurs à eux que revient la cote part de responsabilité dans l’attribution de la nationalité camerounaise à ces étrangers irréguliers parmi lesquels des éventuels membres de boko haram. Ou plutôt des terroristes potentiels. Et tel que les choses s’enjolivent, il faut dire que si rien n’est fait, des actes de terrorisme pourraient s’accroitre dans un Cameroun où le climat de paix, de sécurité et de stabilité politique sont de nature à favoriser l’investissement et à assurer par là même occasion un afflux de touristes ;ce qui contribuerait alors à rendre florissante l’activité économique de notre si beau pays le Cameroun.

Erick-Achille Nkoo

Ecrivain, Analyste de géopolitique arabe

Et spécialiste du monde arabe et islamique

erickachille@yahoo.fr

   

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