L’histoire se conte au passé et au présent. A Zilan village (Sud Cameroun), vécut Tita, grand-père d’Edima et garant de la tradition de son peuple. Là-bas, « la nature et l’homme vivaient encore en symbiose (…) l’être humain savait encore communiquer avec les arbres et les animaux, (…) l’environnement n’avait pas encore de grandes lois protectrices pour assurer son épanouissement et sa survie ». Extrait de « Lettre à Tita ». L’ouvrage est publié en deux volumes (I et II ; 116 et 85 pages) aux éditions Harmattan Cameroun. L’auteure, conseillère d’orientation scolaire, Jeanne Marie Rosette Abou ’ou, dans son récit, donne la parole à un Edima indigné.
Fils de Monetita, Edima veut établir un lien de communication avec son grand-père décédé. L’objectif est de lui donner des nouvelles du village où rien ne va plus. « C’est le désastre au village où la mort, la maladie, la famine et l’alcool sont aujourd’hui les collaborateurs inséparables des Zilanais (…) Les forêts n’ont plus d’animaux sauvages (…) », extrait du second volume. Et de poursuivre : « Te souviens-tu de l’oncle Bitoo ? Il a entrepris d’avoir dans son lit toutes les femmes de ses frères (…) Les buffets de deuils sont devenus des endroits de ravitaillement des familles (…) On a autorisé les individus de même sexe à se marier ».
Auteure engagée, l’écrivaine Jeanne Marie Rosette Abou ’ou utilise des images précises pour appeler à la préservation des valeurs traditionnelles, familiales, ancestrales. La narratrice a le sens du détail et utilise un langage simple, des figures de style et manie bien la langue pour crier haro. Haro à la perte des valeurs familiales, ancestrales et la tradition africaine. Dans sa fresque, Jeanne Marie Rosette Abou’ou met en regard les mutations d’un Zilan où l’africanité a su faire face à la mondialisation et un Zilan des fils d’Edima où « les mères d’enfants ne savent plus utiliser de l’huile de palmiste pour faire baisser la fièvre aux enfants, n’utilisent plus les os de gorille contre les fractures… ».
L’ouvrage est doublement préfacé (Pr Jacques Fame Ndongo et Pr Jacques Philippe Tsala Tsala). Pour Jacques Fame Ndongo, « Jeanne Marie Rosette Abou’ou va dépeindre la société de son temps à travers les méfaits de la mondialisation qui inclinent sa plume vers l’engagement, dénonçant ainsi l’absurdité de la modernité sur les traditions… » L’auteure milite également pour une redéfinition des objectifs de l’Afrique. « Lettre à Tita » est un dialogue entre le présent, le passé et l’avenir.
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