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Hervé Maboma : « le spectacle est le meilleur salaire de l’artiste en ce moment vue que le marché du disque ne donne plus… »

Bassiste et manager d’artistes en même temps, le Faser poursuit tranquillement sa passion, non sans y observer idylle et rencontres professionnelles qui stimulent assez bien son désir de réaliser ses rêves. Manager de Sanzy Viany, il nous parle de son actu…

Ton implication dans la vie et la carrière de Sanzy Viany n’est plus à démontré, aujourd’hui on n’a plus qu’à constater les progrès qu’elle a fait. Quels sont tes premières impressions relativement à cette avancée ?

C’est un sentiment d’immense fierté, parce qu’il m’a rarement été donné  jusqu’aujourd’hui de rencontrer quelqu’un regorgeant autant de talent comme c’est le cas chez Sanzy Viany. Pour certains je peux paraitre pas objectif du tout dans ce que je dis. C’est un fait aujourd’hui, la voix de Sanzy Viany est reconnue au Cameroun et même à l’international, c’est pour nous une consécration parce que ce n’est pas facile d’évoluer artistiquement dans notre pays, pourtant nous avons des aînés qui font la fierté du Cameroun à l’extérieur. Alors, si Sanzy peut elle aussi être compté parmi les meilleurs, c’est une satisfaction, on ne peut que lui souhaiter bon vent.

Il faut peut être rappelé aux uns et aux autres que dans la famille, vous êtes trempés musicalement parlant, ton grand-frère Serge Maboma et toi ; dis-nous à présent comment est-ce que sont menées les répétitions avec Sanzy dont la carrière est plus ou moins bien gérée ?

Vous faites bien de parler de Serge Maboma car au niveau de la guitare il m’a tout appris, pareil pour ce qui tourne autour de la musique ; c’est-à-dire, organisation des spectacles, comment mener les répétitions… et là je dois avouer que je ne regrette rien, je n’ai d’ailleurs raté aucun cours de ce côté-là (rire), du coup, aujourd’hui c’est relativement facile pour moi car je me suis entouré de ce qu’il y a de meilleur de ma génération en terme de musiciens. Ce qui fait que les répétitions se passent bien, il nous arrive parfois de prendre du temps, c’est parce que les musiciens généralement ont besoin de sentir que les choses sont bien acquises. Sinon, je peux me targuer du fait d’avoir des gars qui peuvent facilement préparer un spectacle en moins d’une semaine.

On ne dit que du bien de Sanzy, du moins du point de vue caractériel mais aussi comportemental ; mais entant que Manager dis-nous lui arrive t-il de perdre confiance en elle ou de craquer lors d’une scène ou d’une répétition ?

Non, jamais ; perdre confiance pour Sanzy c’est presqu’impensable. Et quand on est camerounais, on sait très bien qu’être un « Eton » c’est avoir une très forte personnalité, un très fort caractère pour ainsi dire. Néanmoins il peut lui arriver d’être découragée ou de sentir un relâchement par rapport aux musiciens ou à l’environnement qui l’entoure, mais qui n’est pas toujours manifeste. Mais elle se ressaisie très vite parce que nous sommes toujours là pour lui rappeler qu’on est avec elle, et le reste suit dans le bon  sens.

Tu as en quelque sorte contribué à ta façon à la production de l’album du rappeur Juddah, donc tu as une vague idée sur la production, on remarque que le dernier album de Sanzy sera une nouvelle fois une autoproduction. Pour un tel talent, qu’est ce qui explique le désintérêt des producteurs à son égard ?

Vous savez, le processus de production est un domaine assez compliqué au Cameroun. Permettez-moi de revenir un temps soit peu sur mes rapports avec Juddah ; il a été coproduit par l’Uni Art dont il est le leader et par Mapane Records. Moi je n’étais que son manager et nul autre que celui qui a accompagné sa carrière de manière à ce qu’elle explose. Aujourd’hui nous ne travaillons plus en étroite collaboration mais il reste toujours mon petit que je prônerai partout. Comme pour dire que sur toutes les scènes où on me demandera un rappeur, je penserai à lui en premier. Pour revenir à la production de l’album de Sanzy, les termes de production au Cameroun ne sont pas toujours à l’avantage de l’artiste. En même temps on peut comprendre que le producteur veuille rentrer dans ses frais, car c’est du business. Les producteurs ne souhaitent pas rouler à perte, pour le moment certains artistes se tournent vers l’autoproduction, de manière à ce que les dates de spectacles suivent car c’est le meilleur salaire de l’artiste en ce moment vue que le marché du disque ne donne plus.

Alors, on reste objectif ?

Forcement, il faut le rester. Et nous espérons que les choses changeront au Cameroun, car c’est un super pays, et de toutes les manières tant qu’on vit il y a espoir. Maintenant, est ce que les camerounais c’est des bons citoyens ? Ça c’est un autre débat…

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