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Mony Eka : « Mon titre un Jour est inspiré d’une humiliation que j’ai vécu »

Il revient sur ses débuts dans les sans visas, son maxi single et surtout ce qui lui a inspiré le titre « Un Jour », véritable hymne de la jeunesse africaine et camerounaise en particulier. L’artiste déplore toute fois le manque d’élan patriotique chez certains operateurs culturels.

Mony Eka, tu faisais partie de la grande affiche de la dernière édition du festival couleurs urbaines à Douala, comment tu te portes déjà en cette fin d’année ?

Beh je me porte très bien. J’ai été ravi d’être aux couleurs urbaines accompagné d’autres jeunes comme moi qui ont pris l’initiative de mettre en place une plate forme d’expression artistique comme celle là, car on ne voit pas ça partout, on voit plutôt d’autres jeunes camerounais inviter les artistes étrangers. Personnellement quand je vois les jeunes camerounais comme Hans Mbong inviter d’autres jeunes camerounais, ça prouve qu’il y a encore la fibre patriotique.

Alors quand on te voit, il y a tout lieu de dire que tout va plutôt bien de ton côté ; selon toi, faut-il encore penser qu’un jour tu seras comme X ou Y ?

(Rire), bien sûr, je ne suis pas encore un Boss ; oui je continue de croire et je me bats pour qu’un jour je sois comme toi, comme lui, comme X ou Y comme tu l’as dit (rire).

Ce titre est un véritable hymne pour la jeunesse camerounaise aujourd’hui, ce qui nous emmène à te poser la question de savoir  ce qui t’inspire cette chanson ?

Ce qui m’inspire cette chanson c’est une situation dans la quelle j’ai été humilié ; pour la petite histoire, j’ai été invité à Bertoua (une ville camerounaise) pour un spectacle, à l’époque mon album n’était pas encore sorti et je n’étais qu’à mes débuts, donc pour vous dire que ce n’était pas du tout facile. Déjà à Bertoua, les conditions d’hébergement, cachet et nutrition étaient chaotiques, et après quand je reprenais le chemin de retour (la route n’était pas très praticable à l’époque), dans un car de transport en commun j’ai vécu le pire voyage de ma vie et je me suis dit si j’étais un artiste de renommée internationale on ne m’aurait pas fait vivre cet enfer là. Alors c’est comme ça que les mots me viennent à l’esprit, un jour un jour je réussirai et je serai comme tel ou tel. Donc pour vous dire que cette chanson part de mon histoire, d’une mauvaise expérience que j’ai vécu en tant que jeune artiste humilié et je suis sûr que ça a trouvé écho dans la vie de beaucoup de jeunes africains.

On va te donner l’occasion de nous conter une autre histoire ; comment est-ce que Mony Eka se retrouve dans les « Sans Visas » ?

Eh bien je faisais partie à l’époque des « sans visas Junior », puis en 1997 après le départ des grands-frères comme Jojo Moussio, Samy Diko, Njohreur et tous les autres, on nous a surclassé, c’est-à-dire qu’il a fallu qu’on prenne quelques éléments dans les « sans visas juniors » pour les intégrer chez les seniors. Ça a commencé avec les instrumentistes des « sans visas juniors » et puis un jour  alors qu’ils allaient aux répétitions, ils nous ont soufflé qu’il y aura des tests pour les chanteurs. Nous n’avons donc pas hésité, on s’y est rendu et arrivés chez le grand Maître Petit Pays Rabba Rabbi Effata, nous avons trouvé une grande foule à l’entrée de son palais et dés cet instant on a compris que ça n’allait pas être facile. Alors je suis allé voir le grand-frère Kaïssa Pakito pour lui dire que j’ai eu vent du recrutement et qu’il faille qu’il m’aide. Mais malgré le fait qu’il m’ait tenu la main, il a fallu que je prouve mon talent sur le micro, ce que j’ai fait avec brio et c’est comme ça que je suis recruté dans les sans visas de Petit Pays avec Mention très bien.

Le titre « un jour » a connu un tel succès que tu as décidé d’en faire plusieurs versions ; revenons dessus…

Oui, après mon premier album j’ai décidé de sortir un Maxi single de 6 titres qui sont des versions différentes de la chanson « un jour ». dans la première je chante seul, dans la 2e je suis avec le comédien Koulibaly système, dans la 3e je suis avec Carlos K, la 4e avec le grand maître Petit Pays Rabba Rabbi Effata, la 5e est une version hip hop avec Stypak Samo, Karnatox, Alberto les clés, Duc Z, Boudor, Franky P, Jay N et le clip sera dispo dans quelques jours. Ça prouve que d’autres jeunes ont pris le relais pour passer le message d’espoir, de persévérance et d’encouragement. La dernière et 6e version je l’ai faite avec un ivoirien DJ Fabrice et le traditionnaliste Eugène Patrick.

Merci Mony Eka de t’être prêté à nos questions…

Merci beaucoup à vous et surtout continuez dans la même lancée et s’il vous plaît valorisez notre culture sans cesse à l’international comme vous le faites si bien, parce que quand nous arrivons ailleurs on se rend très vite compte que c’est de la musique congolaise, ivoirienne et américaine qu’on joue. Il faudrait bien que les camerounais apprennent à soutenir leur culture.

A voir la derniere vidéo de Mony Eka (un jour feat Petit pays Rabba Rabbi Effata)

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