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Portrait: Koffi Olomidé

Koffi Olomidé a vu le jour au coeur de l’été 1956  dans la ville du nord-est de l’actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre) que l’on appelait alors Stanleyville, rebaptisée Kisangani. Son père y effectuait un déplacement pour affaires, mais habitait la capitale, alors Léopoldville devenue Kinshasa, où le chanteur et sa famille résident encore aujourd’hui.

Le 13 août 1956 se trouve être un vendredi, d’où le nom de Koffi donné au petit Antoine par sa mère, selon la coutume du pays de son géniteur, le Sierra Leone, concernant les natifs de ce jour de la semaine. Comme si le signe du vendredi 13 ne suffisait pas, la légende veut qu’au sortir du ventre de sa mère l’enfant ait eu la main collée à la joue, symbole de tristesse.

De fait, il semble émaner des circonstances de la naissance de l’artiste une sorte de malheur diffus. Le sentiment d’abandon provoqué par le fait de mettre son enfant au monde loin de chez elle est accentué pour la maman par l’absence de son mari. Le chanteur apprendra qu’à l’époque, son père aurait envisagé de quitter sa femme pour une autre. Le premier jour, ne parvenant pas à allaiter son nouveau-né, la mère doit s’en remettre à une voisine. L’enfant paraît si chétif que l’on n’a peu d’espoir de le voir vivre bien longtemps.

« Antoine Makila Mabe » (« Antoine mauvais sang ») est son surnom d’alors. Mais il s’accroche à l’existence et l’énergie vitale qui lui donne cette force est sans doute la même qui va nourrir sa ténacité et lui permettre de persévérer dans la création musicale jusqu’à la réussite internationale que l’on sait. Des signes manifestes de ce difficile départ dans la vie marquent l’inspiration, souvent pessimiste et tourmentée des textes de Koffi Olomidé. Quant à sa thématique de prédilection touchant aux sentiments liés à l’amour brisé et aux peines de cœur, elle pourrait bien avoir été élaborée autour des réminiscences liées aux premiers regards jetés par l’enfant sur ce monde de douleurs et de joie dans l’amour.

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« Soso Ameli Ngando »

Le jeune Antoine grandit à Kinshasa dans un milieu relativement aisé mais pas spécialement musical. « Je sais seulement que la musique a toujours été dans mon sang, explique-t-il. Ma tante, la petite soeur de mon père, raconte que lorsque j’étais petit, vers six ou sept ans, j’avais un refrain que je chantais tout le temps : « le coq a avalé le crocodile ». C’est devenu mon surnom : (il chante) « soso ameli ngando ». Je n’ai jamais su d’où ça venait. C’est peut-être l’expression de ma façon très particulière de voir les choses « .

Plus tard, il s’amuse à transformer les chansons qu’il entend, y apportant ses propres paroles et des mélodies qu’il invente. Au début, il puise exclusivement dans le répertoire de Tabu Ley Rochereau, pour lequel il voue une immense admiration. Puis, d’autres artistes comme Mongali et Zato de Los Nickelos alimentent la source de son inspiration. Touché par ce talent en herbe et la fascination de l’adolescent pour la guitare, un voisin guitariste enseigne les secrets de la guitare six cordes au jeune Koffi.

Brillant lycéen à Kinshasa, Koffi Olomidé obtient un bac scientifique. Son père lui permet alors de poursuivre des études supérieures de commerce en France à l’université de Bordeaux, dont il sortira diplômé en 1980. Pourtant, dès l’âge de dix-huit ans, le jeune homme, mû par sa passion, ressent une forte attirance pour l’art de la chanson. « Mais selon l’éducation de mon père, on estimait que les gens qui font de la musique n’étaient pas très recommandables. Il a donc fallu forcer les barrages » explique-t-il. Dans cette entreprise, son frère sera son meilleur soutien et le poussera même à se professionnaliser.

1977, « L’étudiant le plus célèbre du Zaïre »

Koffi Olomidé commence à se faire remarquer au sein des milieux musicaux zaïrois dans la seconde moitié des années 70. « Onia » fait partie de ses premières chansons. Mais le peu de succès qu’elle recueille à l’époque incitera le chanteur à en reprendre le thème plus de quinze ans après dans « Tsiane », l’un des hits de l’album « Pas de Faux Pas ». En 1977, sous la pression de son frère, Koffi profite de ses vacances au pays pour enregistrer au studio Veve de Kinshasa ses premières chansons, « Asso » et « Princesse Ya Senza », qui consacrent la grande valeur de la femme. « C’est à cette époque qu’on a commencé à me surnommer « l’étudiant le plus célèbre du Zaïre ». J’écrivais des chansons pour des artistes de renom. Je n’avais pas de groupe, mais je collaborais avec beaucoup de chanteurs qui en avaient », explique Koffi Olomide.

Il travaille notamment pour Zaïko Langa Langa, mais se distingue surtout avec Papa Wemba et intervient à la guitare dans son groupe Viva La Musica. « Anibo », 45 tours qu’il enregistre en duo avec Wemba, vaut à Koffi le titre de « meilleure vedette de la chanson zaïroise » en 1978. Cette proximité a été et continue à être la cause de malentendus avec la presse, prompte à vouloir tracer une filiation directe entre les deux artistes.

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C’est la cause d’un certain agacement chez le plus jeune, souvent contraint de réaffirmer que s’il a composé de nombreuses chansons pour le groupe et son leader, il n’a jamais été salarié dans Viva la Musica. Il admet néanmoins considérer Papa Wemba avec le respect dû aux aînés, même si, poussé à mettre les points sur les i, Koffi peut affirmer que Wemba aurait mieux profité de l’apport de ses chansons que lui-même n’aurait bénéficié de l’aide de Wemba. Quoiqu’il en soit, quand les deux hommes enregistrent en duo l’album « Wake Up », en 1996 environ vingt ans après leurs premières collaborations à Kinshasa, ils affichent une conviviale confraternité.

1983 : « Ngounda »

L’année 1983 va constituer un tournant décisif dans la carrière de Koffi Olomidé, avec l’enregistrement de son premier album, « Ngounda » (l’Exilé). Il a lieu en Belgique sous la direction de Roland Leclerc, qui l’initie aux réalités de la technologie des studios modernes. « C’était ma première expérience dans un véritable studio professionnel », dit le chanteur qui découvre un monde dont il a longtemps rêvé. À vingt sept ans, il est plus que jamais déterminé à réussir dans la chanson. Mais le chemin à parcourir semble encore long, d’autant qu’à Kinshasa, il doit s’associer à des formations existantes s’il veut se produire sur scène et enregistrer. Il publie ainsi deux disques en duo, « Olomide et Yakini Kiesse » et « Olomidé et Fafa de Molokoi ». Cette situation qu’il vit comme une contrainte, ne peut durer indéfiniment.

C’est ainsi qu’en 1986, il fonde son premier groupe de scène, Quartier Latin, un collectif de musiciens de chanteurs et de danseuses qui va donner au personnage de Koffi sa véritable dimension d’homme de scène et de créateur à part entière. Suivant l’exemple de Papa Wemba, il va bientôt pouvoir enregistrer tour à tour sous son propre nom et sous celui du Quartier Latin. Un procédé qui lui apporte le triple avantage de donner du travail régulier à son personnel musical, de valoriser les talents des jeunes musiciens du groupe en tant qu’auteurs, compositeurs et interprètes, mais aussi d’accélérer le rythme de sortie de ses productions et de ses oeuvres.

Grâce au travail avec son orchestre, il peut commencer à chercher un son plus accessible à d’autres publics que les seuls Zaïrois et Congolais : une évolution naturelle pour un artiste qui partage sa vie entre Paris et Kinshasa. Toujours à l’écoute des sons nouveaux appréciés par le grand public, Koffi Olomide est impressionné par l’impact de Kassav’ et par le tour de force de son leader, Jacob Desvarieux, qui a su créer une véritable machine à danser à partir d’éléments puisés aux sources des traditions antillaises. Cette démarche va lui montrer la voie et Koffi reconnaît volontiers l’influence de Kassav sur son travail.

Golden Star

Après dix ans de carrière et d’expériences musicales diverses, l’artiste est à présent entièrement tendu vers le désir de réussir au plan international. Concentré vers ce but, il se jette dans le travail, à corps – et à coeur – perdus. Ceux qui n’avaient pas encore perçu son extraordinaire potentiel artistique vont bientôt découvrir en Koffi Olomidé un créateur incroyablement prolifique. « Kiki Ewing » et « Ngobila », deux chansons enregistrées au cours de l’année 1987 paraissent encore sur des petits labels kinois. Elles n’atteindront les circuits internationaux que cinq ans plus tard, reprises sur l’album « Diva ».

C’est en 1988 que démarre véritablement l’ère des grands succès, avec « Henriquet », chanson en hommage à Miss Congo, tirée de l’album éponyme publié aux éditions Kaluila/Gefraco. Koffi Olomidé porte le nouveau surnom de « Golden Star », apposé sur l’album qui sort l’année suivante chez le même éditeur. Sa chanson titre, « Elle et Moi », est dédiée à Minou, première et seule fille du chanteur.

Sa naissance le bouleverse et il laisse éclater sa joie à travers ces paroles : « Enfin elle est là, plus belle que toutes les femmes, que toutes mes illusions ! Minou, Minou comme un fruit mûr, sucré jusqu’au noyau, chaque nuit elle et moi c’est le carnaval. Qui donc viendra nous prendre en photo ? Minou dans mon coeur et dans mon âme comme le lait dans du café. Tu me recrées, fillette ! »

Dans cet enregistrement parfaitement maîtrisé, Koffi dévoile ses qualités de multi-instrumentiste à la guitare et à la basse. Il signe les arrangements et la production avec Manu Lima, as des claviers reconnu par ailleurs comme l’un des plus talentueux sorciers des studios parisiens où s’élabore l’alchimie du nouveau son africain. Koffi a bel et bien conscience d’approcher de ce son du troisième millénaire qu’il recherche inlassablement. Il a saisi toute l’importance des claviers numériques et de la programmation informatique dans le travail de studio. Alors qu’un bon spectacle nécessite la prestation d’un minimum de quinze musiciens et l’intervention torride des danseuses, il sait aussi que les équipements ultramodernes des studios permettent une économie de moyens humains, tout en offrant un plus à la création, si tant est que l’on sache les utiliser à bon escient.

Le « Rambo » des années 90

S’il a bien essayé, en 1989, l’expérience d’un disque sur son propre label, Tchatcho, avec « Petit Frère Ya Jésus » (chanson reprise sur l’album « Golden Star dans Stephie »), Koffi Olomidé comprend que s’il veut parvenir à ses fins, il a besoin du concours d’une structure plus solide et mieux implantée sur les marchés internationaux. Enregistré en 1990 chez KS production, « Les Prisonniers dorment » (rebaptisé « L’Orfèvre » au catalogue de Sonodisc) sort en janvier 1991. C’est une vraie déception pour son public. Celui-ci espérait une suite à « Elle et Moi » et ne trouve qu’un retour au soukouss des années 70.

Entre temps, la maison de production Sonodisc manifeste un véritable intérêt pour l’artiste. Le contrat qu’ils signent ensemble va être salutaire à sa créativité ainsi qu’à sa carrière. De plus, Koffi Olomide inscrit son nom sur le plus prestigieux des catalogues de musique congolaise, scellant du même coup un pacte implicite de fidélité avec la maison de disques, qui ne s’est jamais démenti pendant treize ans.

Entrant de plain-pied dans les années 1990, l’artiste peut enfin peaufiner ce genre de « soukouss-love », baptisé du terme exclusif de « Tcha-tcho », jusqu’à une perfection jamais égalée. Il décrit ce style comme « l’école du bon goût, du chic et du charme », mais aussi comme une façon de vivre les plaisirs de la danse, les chaudes ambiances des rythmes, avec une touche de romantisme.

On ne peut s’empêcher d’y voir la marque de la S.A.P.E. (Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes) qui à l’époque s’est répandue dans le monde entier grâce à l’entremise vertueuse de son « pape », Papa Wemba.

De 1990 à 1994, la carrière de Koffi Olomidé connaît une ascension fulgurante. Son succès fait pâlir ceux des plus grands noms de la scène zaïroise, ce qui lui vaut le surnom de « Rambo ». En l’espace de quatre ans, il publie sept albums, soit sous son nom, soit sous celui du Quartier Latin : « Golden Star dans Stephie » en 1991, « Diva », où il porte son nouveau surnom de Gangi ya film, « Pas de faux pas » avec le Quartier Latin et « Haut de gamme » en 1992, « Noblesse oblige » en 1993, « Magie » avec le Quartier Latin et « V12 » en 1994.

Tcha-tcho international

L’heure de la consécration est enfin arrivée. Début 1992, l’animateur de la télévision zaïroise Lukunku Sampu présente l’artiste comme « la plus grande star actuelle de la musique zaïroise moderne ». Un jugement qui va se confirmer au cours des années suivantes et notamment avec le formidable succès de « Noblesse oblige », qui devient disque d’or (plus de 100.000 exemplaires vendus). Déjà des légions de fans, baptisés par l’artiste « koffiettes » et « koffiphiles », suivent avidement ses prestations publiques et les moindres événements de sa vie.

Le 31 octobre 1994, le chanteur obtient un premier grand triomphe parisien pour son spectacle au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Fin novembre, Koffi Olomide et le Quartier Latin apparaissent à la sixième place des ventes de la Fnac Forum à Paris, devant des poids lourds du rock, comme Nirvana, et du rap, comme MC Solaar. Le 10 décembre 1994, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire à Abidjan, Koffi Olomide reçoit deux distinctions aux Africar Music Awards : celui du meilleur chanteur et celui du meilleur clip. Enfin, Koffi termine l’année en apothéose, faisant danser ses fans toute la nuit de Noël au fameux Aquaboulevard de Paris. Les chansons de « V12 » seront également déclinées en vidéo sur une cassette de onze clips.

On le sait, le succès attire souvent les jalousies et provoque même les calomnies. Koffi Olomidé l’apprend à ses dépends. Le 17 février 1995, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, il répond à la presse zaïroise qui le malmène sur plusieurs sujets. Beevens, l’animateur du Quartier Latin est accusé d’avoir plagié celui de Wenge Musica, l’un des orchestres les plus en vue de l’époque. On reproche à Koffi d’avoir congédié l’une de ses danseuses, Scola, et d’avoir laissé Babia, l’un de ses accompagnateurs de talent, aux prises avec la justice française pour défaut de papiers d’identité. Sommé de répondre, l’artiste se défend avec une belle ardeur. Cela fait partie du jeu et il aime bien jouer. Mais afin de couper court aux ragots sur sa prétendue rivalité avec Papa Wemba, et aussi pour son propre plaisir, il enregistre l’album « Wake Up » en duo avec son aîné. Ce CD fera partie des événements discographiques de l’année 1996.

1998, sur les traces de Jacques Brel

En 1997, deux nouvelles bombes tcha-tcho parviennent sur le marché : l’excellent « Loi » de Koffi Olomidé et « Ultimatum » signé avec les membres du Quartier Latin. Avec des titres comme « Papito charme » ou « S.O.S. », celui que l’on compare à Julio Iglesias ou à Barry White renforce encore le succès obtenu auprès de son public à 80% féminin. Paré de ses plus beaux atours, il répond en masse au rendez-vous du concert exceptionnel donné par son héros à l’Olympia de Paris dans la nuit chaude du 29 au 30 août 1998.

Avant de faire son entrée sur la scène du music-hall mythique, Koffi Olomide ne peut cacher son exaltation : « l’Olympia, c’est quelque chose de fabuleux. J’en rêvais depuis cinq ou six ans et, il y a encore quelques mois, je n’osais croire que ça se ferait. L’idée que je vais chanter sur la même scène que Jacques Brel, qui a toujours été un dieu pour moi, me transporte. « Ne me quitte pas » m’a inspiré une bonne vingtaine de chansons. J’aime me faire peur, pouvoir me dire que j’ai vraiment gagné. Pour mon premier Olympia, j’ai tenu à envisager les choses avec beaucoup plus de sérieux et de discernement que d’habitude. »

Les cinq enfants de la star n’ont pas eu à rougir de leur père, comme on peut le constater sur l’album et la vidéo « Live à l’Olympia », sortis à peine deux mois après ce merveilleux concert. Les 1.800 places du temple de la variété n’étaient d’ailleurs pas suffisantes pour contenir toutes celles et tous ceux qui voulaient participer à cette nuit de fête. Ils sont conviés le 7 novembre 1998 au Zénith de Paris, où le Quartier Latin de Koffi Olomidé rivalisera dans une folie de danse avec les Haïtiens de Tabou Combo. Un très beau match en perspective, en attendant « Droit de veto », le nouvel album de la star zaïroise qui sort en 1999.

Succès toujours

Six mois après sa sortie, le 12 avril, ce dernier album reçoit un disque d’or (100.000 exemplaires vendus). Quelques jours plus tard, il est l’invité de Passi et son collectif de rap congolais Bisso na Bisso sur la scène parisienne du Zénith.

Infatigable, Koffi Olomidé remet ça en 2000 avec l’album « Attentat » qui donne lieu à une énorme et inhabituelle publicité en Europe pour un album africain. Il est vrai que cette année-là, le chanteur s’illustre en étant le tout premier Africain à tenir la vedette sur la scène de Bercy, la plus grande salle parisienne, en février.

Toujours très attendu, Koffi se produit une nouvelle fois à Paris au Zénith le 14 juillet 2001 avant de partir pour une tournée de quelques dates aux Etats-Unis avec son groupe Quartier Latin. Il fait une prestation très remarquée à New York le 16 juillet au Lincoln Center pour le Africa Out Loud music festival. Même le quotidien The New York Times s’en fait l’écho. En décembre 2001, sort un nouvel album de la star congolaise intitulé « Effrakata », ‘effraction’ en lingala, deux CD de 16 chansons en tout. On y trouve entre autres les Antillaises de Zouk Machine.

Au cours de la tournée qui suit cet album, Koffi Olomidé passe le 14 février 2002 à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Distinctions en tous genres

A l’occasion de la cérémonie des Koras Music Awards qui se déroule début novembre 2002 à Johannesburg, Koffi Olomidé devient le premier artiste à obtenir quatre Koras lors de la même édition. Il remporte les prix du meilleur artiste africain, du meilleur artiste d’Afrique centrale, du meilleur clip vidéo ainsi que la « récompense spéciale des juges ».

Quelques mois plus tard, en janvier 2003, c’est au tour de la presse congolaise de donner quatre distinctions au Quadra Kora Man, comme il aime à se faire désormais appeler. Il est désigné meilleure vedette de l’année 2002, son groupe Quartier Latin est élu meilleur orchestre, sa chanson « Washington » est le meilleur titre de l’année et enfin son album « Effrakata » est désigné meilleur album de l’année.

Un concert de réconciliation entre Koffi et Papa Wemba devait se dérouler le 8 février au Zénith de Paris, mais sera finalement annulé. Le duo, qui avait fait merveille lors de l’album « Wake Up », n’a pu trouver un accord pour ce concert de prestige.

2003 : « Affaire d’Etat »

Fin mars 2003, sort le nouvel album du Quadra Kora Man. « Affaire d’Etat » est un double album composé de 18 titres qui sort chez Next Music. Enregistré à Paris, deux titres seulement sont en fait interprétés par Koffi Olomidé (« Piwawa » et « Affaire d’Etat »). Les autres titres de ce double album permettent à chacun des chanteurs-animateurs de Quartier Latin d’intervenir. Fofo le collégien, Fally Ipupa »Di Caprio », Roi Soleil Wanga « de Bodinat » (nom de l’ancien patron de leur maison de disques), Chef Felly Tyson , Geco Bouro Mpela « Ronaldhino », Deo Brando et les sept autres membres du groupe viennent chacun « ambiancer » sur un titre.

Pour fêter la sortie de ce nouvel album, Koffi donne un grand concert au Zénith de Paris le 12 avril 2003. Le 3 mai 2003, le concert qu’il donne au stade de l’Amitié à Cotonou, au Bénin, tourne au drame : quinze spectateurs trouvent la mort dans une bousculade. Peu de temps après, il se lance dans une nouvelle tournée nord-américaine qui passe entre autres à Houston, Boston, Dallas, Los Angeles aux Etats-Unis ainsi que dans quelques villes canadiennes. En 2004, il se produit sur les scènes africaines : au Kenya, au Burkina, au Gabon, au Congo-Brazzaville…

En juillet, lors d’un concert à Bruxelles un journaliste congolais – fils du chanteur Tabu Ley Rochereau – est violenté par les services de sécurité. En représailles, les médias de Kinshasa décident de ne pas diffuser les chansons de la star pendant 45 jours. Cette même année, il est invité par le rappeur français Rohff pour un duo sur l’album “La Fierté des nôtres” et par le chanteur ivoirien Meiway sur l’album “Golgotha”. Il participe également, avec dix-sept autres artistes africains de renom, à la chanson “Nous sommes les tam-tams” destinée à recueillir des fonds pour lutter contre le sida et la pauvreté en Afrique.

 

« Monde arabe »

Annoncé pour décembre 2003, l’album « Monde arabe » de Koffi Olomide sort en réalité en décembre 2004. La maison de disques avec laquelle il collaborait depuis près de quinze ans ayant fermé ses portes, l’artiste s’est donc autoproduit, enregistrant en grande partie les dix-huit chansons de ce double CD à Paris. Le développement du « libanga », cette pratique qui consiste à payer un artiste pour qu’il cite le nom d’une personne dans une de ses chansons, constitue une source de financement sur laquelle Koffi s’est appuyé, quitte à se retrouver dans une position délicate lorsqu’on découvre qu’il fait l’éloge du chef de file des rebelles ivoiriens, Guillaume Soro, dans sa chanson « Riziki ». En mars 2005, il est à l’affiche du Royal Festival Hall de Londres, puis au Festival Music Ebène à Dakar en avril et à la cinquième édition du Fespam, le festival panafricain de musique organisé en juillet sur les deux rives du fleuve Congo.

Koffi Olomidé fait de la provocation en prenant en 2005 le surnom de Benoît XVI, alors que ce dernier vient juste d’être élu à la tête de l’Eglise catholique. La Conférence épiscopale nationale du Congo condamne alors « avec force » ce qu’elle estime être un manque de respect vis à vis du souverain pontife.

L’artiste, mégalomane pour certains, très fantasque pour d’autres, ne tarde pas à changer de sobriquet : il se surnomme « Décakoraman » depuis qu’il a été décoré du Trophée Kora 2005 de l’Artiste africain de la décennie.

2006 : « Danger de mort »

A la fin de l’année 2005, on voit Koffi et le Quartier Latin sur plusieurs scènes européennes. Le 29 avril 2006 on le retrouve à Paris, à l’Elysée-Montmartre. En octobre, le chanteur sort un nouvel album intitulé « Danger de mort ». Fin décembre, le groupe Quartier Latin fête ses 20 ans d’existence en compagnie du « patron », à Kinshasa puis à Brazzaville.

En octobre 2007, il revient au Zénith de Paris où « Les Mineurs », nouvelles recrues de son orchestre, connaissent leur baptême du feu. Quelques-uns font faux bond au moment de repartir à Kinshasa. Les soucis se poursuivent en Allemagne pour Koffi, où l’un de ses concerts est annulé in extremis bien que l’artiste soit sur place, ce qui crée une situation rocambolesque. Ses prestations prévues en Grande-Bretagne au début de l’année suivante font à leur tour polémique. Opposants au régime en place à Kinshasa, très actifs en Europe, ceux qui s’appellent « Les Combattants » multiplient les initiatives en tous genres pour nuire aux intérêts de Koffi Olomide, coupable à leurs yeux de soutenir le chef de l’Etat congolais.

Cette même année 2008, celui qui a ajouté à sa liste de surnoms, celui de « Sarkozy » revient avec un double album baptisé par son public « Bord Ezanga Kombo », en raison de l’absence d’un titre officiel. Chacun des deux CDs débute par un duo, l’un avec Youssou N’Dour et l’autre avec Lokua Kanza. On y trouve également plusieurs chansons avec Cindy Le Cœur, jeune artiste congolaise que Koffi Olomide a pris sous son aile. Elle est d’ailleurs dans son équipe lorsqu’il repasse par le Zénith de Paris en 2009. Leur relation artistique se matérialise par un spectacle donné à Kinshasa en février 2010, intitulé « Cindy chante Koffi », décliné ensuite en CD.

La formule fonctionne si bien que le patron du Quartier latin enchaîne de son côté par « Koffi chante Tabu Ley ». Les trois concerts qu’il donne au Cameroun à cette période rappellent que l’homme n’ose plus vraiment sortir du continent africain : en France, plusieurs choristes et danseuses ont porté plainte contre lui pour viol et séquestration. En février 2012, il est mis en examen dans cette affaire tandis que son nouvel album « Abradacabra » est victime de piratage intensif avant même sa sortie, une action que l’entourage du chanteur attribue au collectif des Combattants.

En août, le chanteur comparait à Kinshasa sous l’accusation de coups et blessures volontaires sur son producteur. Pour ce fait, il est condamné à trois mois de prison avec sursis.

Retour aux affaires artistiques avec la parution de l’album « 13e apôtre » le 13 octobre 2013 (13/10/13) à 13h13, selon le souhait express de Koffi Olomidé. Ce 20e album sort simultanément en France et en RDC sur son nouveau label, Koffi Central. On peut y entendre de nombreuses collaborations comme celles de Cyndi R ou de Ferre Gola.

Malheureusement le sexagénaire fait à nouveau parler de lui après un fait divers navrant en juillet 2016. En tournée au Kenya, il frappe une de ses danseuses. La scène est filmée et fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Il est expulsé du pays. De retour en RDC, il est emprisonné le 26 juillet à Kinshasa après son inculpation pour « coups et blessures volontaires », une plainte ayant été déposée par un député choqué par l’attitude du chanteur.

Après 4 jours de détention, il est libéré sous caution mais reste poursuivi par la justice.

 

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