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Portrait : Colonel Issiaka Ouattara dit Wattao Saha Bele-Bele (1967 – 2020)

Qui est le Colonel Ivoirien Issiaka Ouattara dit Wattao Saha Bele-Bele Decedé le 05 janvier 2020 aux Etats Unis des suites de maladie ?

Naissance, enfance et débuts dans l’armée…

C’est en 1967 dans la ville de Bouna précisément à Doropo (commune située dans l’extrême nord-est du pays) qu’Issiaka Ouattara pousse son premier cri. Né d’une une famille nombreuse et d’un père commerçant notamment, le petit Issiaka grandit sereinement auprès des siens.

Après un passage par l’école coranique, le jeune ivoirien poursuit un enseignement scolaire dit « de blanc » (l’école standard) et décide d’arrêter les cours en classe de 5ème. Une décision qui n’enchante manifestement guère son père, même si la raison invoquée est noble (épauler les siens concernant les charges familiales,

Très tôt, Issiaka « s’éprend » pour le corps militaire.

Une passion impulsée par certains visiteurs qui affluent généralement à leur domicile pour voir son père : les gendarmes.

Issiaka reste fasciné et émerveillé par leurs tenues, leurs képis et peu à peu l’idée d’être comme eux germe dans son esprit. Il apprend la mécanique et en 1986, par le concours d’un ami, il est engagé dans un garage militaire à Abidjan.

A 18 ans, il effectue son service militaire, son rêve de faire carrière dans l’armée ivoirienne ne le quitte pas… Soldat de 2e classe en 1988, la fin de son service militaire pour le retour à la vie civile le désarçonne.

Il ne veut pas en rester là…

Mutinerie en 1990, engagement dans l’armée et découverte du judo…

Fougueux et passionné, Issiaka, comme tous ses camarades qui n’ont pas été retenus après leur service militaire, engage avec ceux-ci une mutinerie qui leur donne au final gain de cause : presque tous sont engagés dans l’armée ivoirienne.

Dans cet univers, l’homme découvre le Judo ; Une discipline qui l’aide à canaliser ses débordements, le rend plus pacifique.

Son entraîneur à la Société omnisports de l’armée d’origine japonaise a bien du mal à articuler correctement son nom de famille (Ouattara). Il trouve donc un compromis et le baptise « Wattao ».

La descente aux enfers…

Quelques années plus tard, il fait partie d’un groupe de jeunes soldats menés notamment par Ibrahim Coulibaly dit IB qui soutient la prise de pouvoir du Général Robert Guéï lors du coup d’État de décembre 1999.

Wattao intègre la garde rapprochée du Général Gueï mais, proche d’Ibrahim Coulibaly évincé peu de temps avant, est accusé moins d’un an après, de vouloir renverser le Général.

Il est arrêté le 1er septembre 2000 et torturé (ce qui lui laisse de sévères séquelles), puis libéré le 25 octobre 2000.

En octobre 2000, à la faveur d’une attaque du camp, Wattao s’évade et s’exile. Les séquelles des tortures subies en détention le contraignent à abandonner le judo.

Une période marquante pour l’homme qui s’est confié (dans le temps) à propos dans les médias :

« Deux mois pendant lesquels j’ai été humilié et torturé. Beaucoup de nos camarades sont morts à ce moment-là, et j’en ai gardé des séquelles physiques. Je me suis promis que plus personne ne s’amuserait jamais avec ma vie. ».

C’est d’ailleurs dans cette période qu’il rencontre Soro Guillaume, membre activiste à la Fédération Estudiantine ivoirienne, La FESCI.

2002-2011… Rôle déterminant dans la vie politique ivoirienne

Issiaka Ouattara, qui a rallié Guillaume Soro et Ibrahim Coulibaly au Burkina Faso, participe à la tentative de coup d’État le 19 septembre 2002, dans les combats qui l’opposent à Abidjan à l’armée proche du président de la République d’alors, Laurent Gbagbo. Il rapatrie plus tard son unité Anaconda à Bouaké, alors que la Côte d’Ivoire se trouve désormais divisée en deux et en situation de guerre civile.

Proche du Secrétaire général des Forces Nouvelles Guillaume Soro, l’homme est nommé chef d’Etat-major adjoint et devient le bras droit de Guillaume Soro. En 2010, Wattao souhaitait jouer un rôle politique dans la ville de Doroko.

Au déclenchement des opérations militaires lors de la crise ivoirienne de 2010-2011, Wattao progresse vers Abidjan en suivant l’axe centre-ouest de Daloa et Gagnoa, en coordination avec les autres Comzones répartis sur trois autres axes.

En août 2011, il est nommé à titre honorifique Commandant en second de la Garde républicaine, avec pour supérieur Chérif Ousmane. Wattao a, en outre, contribué au déploiement du Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO) début 2013, sous le commandement de Youssouf Kouyaté, dont il devient le numéro deux. Il est élevé, avec la plupart des autres Comzones, au grade de Lieutenant-colonel au début de l’année 2014.

Seconde descente aux enfers…

En juillet 2014, il est simultanément démis de ses fonctions de commandant de la sécurité des quartiers sud d’Abidjan et de son rôle de chef des opérations du CCDO. Le 28 août 2014, il est envoyé au Maroc pour une formation d’une durée de dix mois à l’Académie royale militaire de Meknès, où il suit des cours d’Etat-major, ce qui est perçu comme une mise à l’écart pour plusieurs.

2017… Renaissance du Phénix

En 2017, Wattao ressurgit sur la scène politique ivoirienne, devenant le chef de corps de la Garde républicaine.

Ce qui est retenu de l’homme…

En dépit de toutes les controverses dont il a été l’objet de son vivant, toutes les personnes qui ont côtoyé l’homme ont pu voir au-delà du masque l’homme qu’il était.

Carole G / Abidjanshow.com

 

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