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Francis Bomo : « Le problème que nous avons au pays c’est que les jeunes artistes sont pressés »

Merci de nous ouvrir les portes de ton bureau…

Bienvenue à vous culturebene.com et merci encore pour tout.

Nous allons tout d’abord revenir sur ton parcours avant bien sûr de parler de ton rôle au sein de l’IFC de Yaoundé…

Francis Bomo est un jeune camerounais de 35 ans, et ça va faire pratiquement 10 ans que je suis actif dans le milieu culturel où j’ai beaucoup travaillé avec plusieurs grands promoteurs culturels. Le premier projet sur lequel j’ai travaillé c’est avec l’association Piksso Black Show Biz Galaxy, en tant qu’administrateur ; avec Piksso Black, nous avons piloté la PBBiz Galaxie qui produit l’Emission de variétés et de spectacles télédiffusée ; Magic Afro Style l’Alternative. Et c’est en travaillant pour ce projet que j’ai eu la chance de rencontrer un homme qui a complètement changé ma vie ainsi que mon parcours, il s’agit de Tony MEFE qui est le promoteur de l’Association Scènes d’Ebène et qui a mis sur pied un festival de théâtre appelé les scènes du théâtre francophone qui aujourd’hui a subi beaucoup de mutations et est devenu depuis deux ans le festival Scène d’ébène. J’ai alors travaillé avec lui pendant 3 ans dans la coordination et la gestion de son projet ; donc pour vous dire que c’est lui carrément qui m’a formé et m’a appris l’ensemble de ce que je sais faire dans l’univers culturel camerounais. Après j’ai travaillé en tant qu’animateur culturel à la « Terre battue » (quand elle re-ouvrait ses portes dans les années 2009) où on a initié pas mal de projets intéressants. Après la terre battue, Je suis retourné travailler avec Tony Mefe (qui est mon parrain et mentor), pour mettre sur pied « La Centrale DIRAS » (Développement Information et Ressources pour les Arts de la Scène) au quartier Olézoa sis à Yaoundé, mais qui malheureusement, va fermer faute de subventions et pour d’autres raisons assez personnelles… Mais cela fut tout de même une belle expérience car c’est à la Centrale Diras que l’association Cultures Tous Azimuts que je codirige avec Landry Mbassi a vu le jour. Et depuis lors, autour de cette association, qui travaille dans l’accompagnement et le développement de projets culturels nous avons mis sur pied un certain nombre d’initiatives  intéressantes. Entre temps j’ai aussi travaillé comme consultant en politique et de développement culturel à la Fondation Solomon Tandeng Muna. Et je m’occupe entre autre de la production du Stand Up Night Show avec Valery NDONGO et Major ASSE autour de l’Association Africa Stand Up. Et maintenant, je suis l’Animateur Culturel de l’Institut français du Cameroun à Yaoundé.

Voilà un peu brossé mon parcours professionnel dans le domaine culturel ;

On va dire, excusez du peu…

Rire

Ceci dit, parlons à présent de ce qui constitue l’essentiel de ton travail ici à l’Ifc de Yaoundé ; c’est un énorme boulot que tu abats parait-il…

Énorme oui, mais l’avantage dans ce travail c’est que ce n’est qu’une continuité de ce qu’on avait commencé dans  notre association « Culture Tous Azimuts ». Ici à l’Ifc je m’occupe spécifiquement  de l’animation culturelle et il faut le rappeler, l’Ifc est la principale structure au niveau du Cameroun, qui travaille dans l’accompagnement des artistes. Donc je fais un travail de coordination, de programmation, et je propose les différents artistes et projets qui me semblent pertinents à mon Directeur qui décide ou non de les valider car je suis en fait assistant de programmation.

Pour la rentrée culturelle, nous avons initié un grand Comeback avec le groupe « Macase » et cela s’est très bien passé. En Octobre ce sera Kaïssa DOUMBE, et puis autour de ça il y a pas mal de projet que nous accompagnons ; notamment au niveau de la danse, il y a la troupe « X-trêm Fusion » qui va représenter le Cameroun à Johannesburg, avec 3 autres compagnies camerounaises qui nous représenteront lors de la biennale africaine de danse.

Les projets passent par toi avant validation de ta direction ; mais quels sont les critères  qui permettraient  à un artiste d’attirer  ton attention ?

Le premier critère est la qualité et la pertinence de la démarche, et bien entendu le talent. Le problème que nous avons au pays c’est que les jeunes artistes sont pressés, or nous à l’Ifc sommes essayons de faire au mieux. Vous savez bien que la seule salle professionnelle que nous avons à Yaoundé c’est celle de l’Ifc, et nous recevons toutes forme de sollicitations. Mais malheureusement nous ne sommes pas en mesure de dire oui à tous le monde.

Il est important que les jeunes sachent  qu’ils doivent s’appuyer sur les aînés qui ont déjà fait un certain travail. Ils doivent donc grandir et murir leurs projets avant de nous les proposer. Je reçois en moyenne par jour 5 à 10 dossiers de jeunes qui veulent être programmés mais qui ne connaissent même pas une gamme de musique ; ils sont entrés en studio, ont fait des programmations et estiment qu’ils peuvent jouer  à l’Ifc. Ce qui fait qu’il y en a à qui je donne des conseils, parmi eux certains prennent et d’autres pas, libre à eux.

Faudrait-il des structures d’encadrement pour limiter les dégâts, ou te vois-tu demain (avec ton expérience dans le milieu) créer un espace pour la formation de ces derniers ?

Vous savez, dans notre environnement chacun doit avoir un rôle précis à jouer ; moi j’ai choisit de travailler véritablement dans les conseils et l’accompagnement. Et je travaille avec beaucoup d’artistes dans mon association « Culture Tous Azimuts », que ce soit Just Woan, idylle Mamba, c’est nous qui avons écrit son projet « visas pour la Création » l’année dernière. J’ai aussi fait un voyage en suisse avec 2 danseurs camerounais pour une tournée d’un mois et c’était très intéressant. Honnêtement, le but pour moi n’est pas de mettre sur pied un espace lambda comme l’Ifc pour la diffusion ou les scènes, non. Moi je donne des outils aux artistes pour qu’ils arrivent à se vendre et à travailler de façon professionnelle.

Merci de nous avoir reçu dans le cadre de ton travail, Francis Bomo…

Je vous en prie ; c’est moi qui vous dis merci tout en rappelant quand-même qu’il ya un réel travail d’accompagnement et de présentation de différents programmes ici à l’Ifc. Et pour la fin de cette année 2012 y en a deux, très important qui concernent les artistes camerounais ; je souhaiterais donc qu’il y ait beaucoup d’artistes qui se rapprochent de l’Ifc afin de postuler. Il s’agit du programme « Visas pour la création » et « Les ateliers du monde ». Nous allons les accompagner et les aider à monter leurs projets de manière à ce qu’ils les présentent de façon pertinente, pour qu’ils puissent obtenir une bourse.

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