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Bertrand Lemix : «Je rêve que nos radios diffusent 95% de musiques locales »

Très connu du showbiz camerounais, Bertrand Lemix est avant tout un fils de DJ et a toujours été bercé par le son dans la discothèque de son père « Atlanta Disco » au quartier New-Bell à Douala. Il déplore aujourd’hui le fait que la musique locale n’occupe pas une place de choix dans nos radios.

Merci Bertrand de nous faire le plaisir de t’exprimer sur culturebene.com…

C’est un plaisir partagé, sinon plus grand encore pour moi que d’être interviewé par votre site ; c’est très rare d’ailleurs qu’on m’accorde des interviews (rire), donc c’est vous qui me sortez de l’ombre.

Très connu des grandes métropoles du pays, mais pour ceux qui ne te découvrent qu’aujourd’hui à l’international, qui est Bertrand Lemix ?

Pas grand-chose à dire, si ce n’est que Bertrand Lemix est originaire de l’Ouest-Cameroun, a grandi au quartier New-Bell à Douala et réside depuis pas mal de temps déjà à Yaoundé la capitale. C’est la discothèque « Atlanta Disco » située à Nkoulouloun (New-Bell) que tient toujours mon père d’ailleurs, qui a permis à ce qu’on me paye la scolarité jusqu’au secondaire et celles de mes petits frères jusqu’aujourd’hui. C’est donc cette discothèque qui me plonge dans le monde de l’animation.

Qu’est-ce qui motive ton déplacement pour Yaoundé ?

Je venais de passer mon Baccalauréat « C » au lycée Joss de Douala à l’époque, et je décide d’aller poursuivre mes études à l’Université de Ngoa-Ekélé qui était d’ailleurs la seule en ces moments là; Mais c’était à l’époque où les troubles faisaient rage, c’était l’année des révoltes de ce côté-là alors on a scindé l’Université en deux, c’est-à-dire Yaoundé I (Ngoa-Ekélé) et Yaoundé II (Soa). Mon vieux a voulu que je rentre à Douala, mais le climat de Yaoundé me plaisait tellement contrairement à celui de Douala qui est très chaud  (rire), alors j’ai refusé de rentrer. Pour ne plus dépendre financièrement de mes parents je décide d’abréger mes études (ayant commencé à Douala dans la faculté des sciences et de gestion appliquée  que j’ai d’ailleurs essayé de continuer à Yaoundé). Il me fallait apprendre un métier professionnel, et c’est comme ça que j’opte pour une formation en informatique et maintenance de réseau, et plus tard j’en ressors nanti d’un certificat.

Comment te retrouves-tu dans l’animation ?

Ça date de l’époque où je me formais encore en informatique, j’ai un jeune frère, Tchopo Simo David, qui avait en projet d’ouvrir un studio d’enregistrement numérique (c’était d’ailleurs le tout premier studio d’enregistrement numérique de Yaoundé). C’est lui qui me propose, avec mon niveau intellectuel, d’apprendre le métier du son professionnel ; c’est ainsi qu’il m’enverra suivre une formation au Studio Agon, une école d’assistants ingénieurs de son dans le Sud de la France.

Parles-nous de tes débuts à la radio ?

Nous avions mis sur pied une structure au nom de Info-Son-Vision, c’était un studio de production numérique audio et vidéo ; mais il y a eu quelques problèmes et le studio a dû fermer les portes, mais étant devenu un mordu du son j’ai viré à Magic Fm. Là nous sommes sensiblement vers les années 2004-2005.

Ton nom revient régulièrement lorsqu’on parle du Showbiz camerounais ; qu’est-ce qui explique ce fait, est-ce une histoire de réseau ?

(Rire) peut-être oui, peut-être non ; dans tous les cas, quand j’étais encore au lycée, je côtoyais beaucoup les artistes, j’ai également fait pas mal de stages de formation à la Crtv radio (Fm 105 à Douala), dans des programmes comme « Boulevard vacances », encadré par des grands-frères à l’instar de Jacques Logmo, Léonard Châtelain, Joly Nimgom, et j’en oublie beaucoup. Mais c’est une grande dame qui m’a poussé à être technicien du son, Mme Yvonne Ngo Ndog (l’une des rares techniciennes de la radio à l’époque) que je remercie profitant de votre micro… Pour la petite histoire, il n’était pas évident d’entrer dans la cabine à l’époque, les amis et moi rêvions alors qu’un jour on y entrera peut-être. Alors, Mme Ngo Ndog nous ayant aperçu, m’appela et m’envoya lui acheter un bout de pain à la boutique d’à côté. De retour au studio, elle me demanda ce que je faisais exactement dans la radio et je lui ai répondu que je n’étais qu’un vacancier soucieux d’apprendre ; alors elle me dit « Pour apprendre c’est ici que ça se passe…tu vois de l’autre côté de la vitre ? Eh bien si le monsieur lève la main, pousse juste le bouton que tu vois devant toi ». C’était là ma toute première leçon pratique en technique, et je crois que c’était ça le déclic.

On a remarqué qu’à chaque fois que le président Tchop tchop se déplace pour Yaoundé, tu es toujours à ses côtés ; quelle est la nature de votre relation, êtes-vous frères ?

Tchop tchop et moi c’est une très longue amitié, et la personne qui me met en contact avec lui c’est le feu comédien Tandadan. A l’époque j’étais encore stagiaire à la Fm 105 et nous faisions une émission qui était présentée par Jacques Logmo qui s’appelait Sucré-Salé-Pimenté, et dans cette émission Tchop tchop ainsi que des noms comme Kardinal Aristide 1er y  animaient des rubriques. Donc, le président Tchop tchop et moi nous connaissions depuis un bon bout.

Qu’attends-tu des radios camerounaises aujourd’hui, es-tu satisfait du travail accompli jusqu’ici ?

Vraiment, mon souhait le plus absolu est que nos radios puissent diffuser 95% de musiques locales…

Le fais-tu dans ta radio ?

Moi, personnellement, je ne diffuse que de la musique camerounaise ; à 90%, je ne vante que de la musique de mon pays.

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