
« La mort ce cadeau de vie », c’est son nouveau documentaire que la réalisatrice présente à la 24ème éditions du festival Ecrans noirs. Madeleine Autet revient sur les circonstances de la réalisation de ce projet.
Je m’appelle Madeleine Autet, je suis productrice, réalisatrice et scénariste du film documentaire « la mort ce cadeau de vie » qui est le projet que je présente aux Ecrans Noirs à la catégorie documentaire Afrique Centrale. C’est vrai que j’ai fait d’autres productions, mais c’est pour ce projet que je suis au Cameroun.
Parlez-nous de ce documentaire « La Mort ce cadeau de vie » ?
C’est un projet qui m’a été inspiré par un corbillard que j’ai vu garé chez le voisin de ma tante. Et je voulais en savoir plus sur le choix de faire ce métier. Et aussi apriori des gens qui pensent qu’il faut être mystique pour être chauffeur de corbillard. Et j’ai découvert des personnes qui faisaient ce métier purement pour gagner de l’argent et d’autres par passion. J’ai une amie qui voulait faire ce métier dès l’enfance, Mais comme vous le savez depuis mon premier film j’ai été toujours passionné par ce qui est tradition, promouvoir ce qui est socio-culturel et la transmission du savoir. C’est pour cela que dans ce documentaire je parle de religion ; de l’islam, du catholicisme et du vaudou et des problèmes de société.
Sachant que les sujets qui parlent de la mort sont pratiquement tabou, pourquoi avez-vous trouvé la nécessité d’en parler ?
J’ai voulu sensibiliser les gens sur ce sujet-là parce qu’ils sont nombreux qui ont pris peur quand je leur ai dit que j’allais faire un documentaire sur la mort. Je suis tellement têtue que j’ai décidé d’y aller. C’était aussi un moyen de vaincre mes peurs personnelles, mais aussi d’amener les gens à croire qu’il y a une vie après la mort.
Vous avez été à fond dans ce projet au point, on vous voit faire certains rites pour atteindre votre objectif. Est-ce que cela été vraiment nécessaire ?
Je dirais que ce film aussi c’est un voyage dans le monde des morts parce que c’est mon initiation en fait. Le film commence par moi et fini par l’amazone, cette dame qui danse à la fin du film c’est moi en quelques sorte qui est initié, qui grandi et qui danse. Parce que je fais un voyage au pays des morts, je vais parler aux morts, je vais demander des réponses. Les rites en fait c’est parce qu’on accepte de me montrer comment on enterre un dignitaire Vaudou. Déjà c’est quelque chose qu’on ne montre pas à tout le monde. Mais j’ai eu la chance de pouvoir vivre et faire certaines choses qui pour moi est une énorme chance. Et je ne pouvais ne pas le faire Car ils m’ont ouvert leur porte, ils ont vu que je ne venais pas avec les mauvaises intentions, alors ils ont décidé de m’offrir ce cadeau, en me montrant leur rite. Et je ne pouvais que leur dire je vous fais confiance.
En participant à cette édition des Ecrans Noirs avec ce projet, quels sont vos attentes ?
Mes attentes en priorité, c’était de faire voir le film au maximum de personnes. Et j’ai été surprise parce qu’il y a eu deux projections qui se sont bien passées au point où j’ai eu deux salles pleines. La deuxième projection c’était hallucinant parce que les gens se marchaient dessus, il y avait plus de place, il a fallu qu’on arrête de faire entrer les gens. Montrer le film au maximum de personnes c’était cela mon objectif. Et quand tu as un enfant de 13 ans qui te dit qu’il n’a plus peur de la mort, quand tu as une jeune de 17ans qui te dit j’aimerais que ce film soit diffusée dans nos universités parce que ce film apporte plus d’information, je ne peux qu’être heureuse.
Propos recueillis par Sara Eliane Nématchoua
Commentaires
0 commentaires