
La suprématie de la majorité sur la minorité dans nos communautés en Afrique et dans le monde est le sujet au cœur de l’histoire que raconte « Musa » de Derick Musing Tenn en compétition aux Ecrans Noirs 2020. Le réalisateur nous parle du projet et sa vision de l’art à travers cette interview.
Vous êtes à cette 24ème édition des Ecrans Noirs avec le Films Musa. Est-ce que vous pouvez nous parler de votre projet ?
« Musa » c’est un film qui parle de la minorité musulmane dans la région du grassfield du Cameroun où ils sont traités avec mépris comme si il n’avait pas droits aux mêmes privilèges que les autres communautés qui vivent dans cette ère géographique. Malheureusement pour les membres de cette communauté, la fille du roi tombe amoureuse d’un des bergers musulman. Elle est tellement passionnée par cet amour, et l’intensifie au point ou toute tentative de mettre fin à cette relation échoue. Maintenant qu’est-ce que la communauté fait puisqu’il s‘agit de la fille du roi. L’intrigue dans ce film c’est lorsque le prince héritier ; l’unique fils du roi meurt en essayant de mettre fin à cette relation. Ce qui crée un besoin d’avoir un fils héritier si cette famille ne veut pas perdre la royauté. Et comme le roi ne peut plus enfanter ; l’unique solution viendra désormais de la fille du roi pour sauver le trône. Et comme elle est passionné et amoureuse uniquement du berger musulman, comment résoudre se problème. Dont il y’a assez d’intrigues dans le film « Musa ».
Comment vous êtes venus l’inspiration de pouvoir mettre en scène une histoire de la supériorité chrétienne sur la minorité musulmane ?
Je veux dénoncer le fait que dans ce monde, il ya des groupes de personnes, de communauté ou d’ethnie qui pensent être supérieur aux autres. « Musa » comme personnage ne représente pas seulement la communauté musulmane ; mais toutes ces minorités marginalisé et méprisés à travers le monde. « Musa » c’est un personnage pour mettre en lumière ce sujet du mépris et d’abus de la majorité sur la minorité en Afrique et dans le monde. Comment te sentirais-tu si cette personne que tu regardes avec dédain et mépris est celui qui doit te sortir d’une situation ou qui doit sauver ta vie ou alors simplement changer positivement une situation. « Musa » c’est une métaphore de représentation pour notre société contemporaine.
Derrick Musing Tenn, vous considérez vous en tant qu’artiste engagé ou celui qui fait l’art pour l’art ?
Quand vous regardez les films que j’ai réalisé les années antérieures tels que « Kiss of Death », « Tenacity » et « Musa » et bien d’autres, vous allez vous rendre compte que ce que je fais n’est pas juste du divertissement. Je veux raconter les histoires qui peuvent éduquer les gens ; changer le monde et susciter des débats. La plupart des personnes sont focalisées sur les faits des mauvaises gouvernances, de corruption. Mais qui se lève pour en débattre et dénoncer ? La plupart des gens pensent que c’est le gouvernement qui doit toujours faire quelque chose à propos ou des particuliers ; Si nous créateur d’art ne pouvons pas raconter les histoires qui peuvent impacter les consciences. Dont je ne suis pas juste un réalisateur qui fait du divertissement. Je suis ce réalisateur qui veut éduquer les gens, je veux utiliser mon art pour changer le monde.
Vous êtes présent à cette édition des écrans Noirs 2020. Quels sont vos attentes ?
Je participe aux écrans noirs depuis 2008. Cela était un long voyage pour moi. Et je voudrais dire qu’une des choses que je fais de ma carrière en tant que réalisateur c’est participer aux festivals. Et je le dis sans faveur que Ecrans Noirs est l’un des plus grands festivals de l’Afrique central. Et chaque fois que tu viens aux Ecrans Noirs, tu es sur d’avoir des nouveaux contacts d’avoir des opportunités. Je voudrais féliciter particulièrement Bassek Bâ Kobhio parce que pour avoir fait 24 éditions de festival, cela n’est pas facile. Il fait bien les choses et je viendrais toujours pour acquérir cette expérience.
Propos recueillis Par Sara Eliane Nématchoua
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