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Talla André Marie : « la musique camerounaise prend de l’eau… »

Véritable machine à tube, musicien-chanteur-auteur-compositeur, Talla André Marie  compte parmi nos légendes vivantes. Beaucoup n’étaient alors certainement pas nés quand il pondait son premier opus en 1972. « Je vais à Yaoundé », qui jusqu’aujourd’hui fait danser les mélomanes du monde. Notre reporter s’est rapproché de lui, alors qu’il sortait à peine du studio Tandeng Muna, où il bouclait son album.

Bonjour Talla André Marie, Ton dernier album « source de montagne » est sorti il y a de cela quelques années, pourquoi avoir mis prés de 7 ans pour un nouveau ?

Déjà parce que personne ne devrait se presser de sortir un album et aussi parce que la sortie d’un album fait dans de très bonnes conditions coûte extrêmement chèr, ajoutez à cela la « Piraterie » qui mine l’existence et tue la création. Donc il est devenu rare de nos jours de trouver quelqu’un qui puisse avoir du cœur pour investir sur votre projet. D’autre part, j’espère qu’ils sont nombreux qui savent qu’il n’est pas dans mes habitudes de sortir les albums chaque année.

Parle-nous de ce nouvel opus…

C’est un album acoustique, j’y ai travaillé avec pas mal d’artistes locaux qui sont des amis d’ailleurs, à l’instar de Thierry Sandjo, Rody, Jean Paul Lidjeu, Venan et des choeuristes merveilleuses… en fait à travers cet album j’ai voulu montrer au gars que nous avons sur place au Cameroun des musiciens excellents et qu’avec eux on peut réaliser des choses magnifiques. L’album comportera un peu plus de 12 titres et j’y interprète quelques uns c’est-à-dire, j’ai pris le risque par exemple d’interpréter Joe Dassin dans « Champs Elysée », c’est une chanson que j’ai beaucoup aimé. J’ai aussi interprété une chanson de Bob Dylan qui avait déjà été reprise par un français Hugo F « N’y penses plus, tout est bien ». Il y aura également des reprises de plusieurs de mes titres et étant donné que c’est un album acoustique, j’y joue beaucoup plus avec de la guitare sèche et j’espère pouvoir intéresser un genre de public qui aime ce style.  Très important aussi, vous verrez le titre « belle Paris » parce que j’ai remarqué que plusieurs artistes africains y résident mais ne l’ont jamais rendu hommage.

Après que tu aies bouclé cet album à quoi seras-tu porté les tout prochains jours ?

C’est bien que vous me posiez cette question, je suis entrain de réfléchir sur la mise en place d’un festival à Bafoussam dans quelques temps. Dans le cadre d’une association que je préside, le CEPAC (Centre d’Etude de promotion artistique et culturelle), je voudrai avec le concours de l’Etat Camerounais, créer une école de musique ; ce sera un espace où on pourra enseigner le solfège, le chant, le piano, la guitare et d’autres instruments, et ce avec le concours de mes enfants qui sont tous au conservatoire. Il y a la première qui entame sa 12e année et le second sa 7e année. Nous sommes une famille passionnée de musique, nous ne vivons que pour et par la musique.

Un sentiment peut-être, à l’endroit des musiciens ou de la musique camerounaise telle que vécue aujourd’hui ?

Je pense que la musique camerounaise est à l’image de tout le Cameroun, c’est-à-dire elle prend de l’eau… mais néanmoins il faut toute proportion gardée, dire qu’il y a eu des chanteurs qui se sont distingués et ont fait des choses admirables. Malheureusement partout quand il y a la crise, les gens cherchent à s’en sortir par tous les moyens, je pense que c’est ce qui pousse beaucoup à chanter du n’importe quoi. C’est d’ailleurs cet aspect qui m’inquiète et me pousse à mettre en place une école de musique. Un conseil que je donnerai aux fabricants de Balafons, qu’ils en fassent des chromatiques, car j’ai fait une étude tout récemment et j’ai remarqué que nos balafons avaient les mêmes sons, c’est parce qu’ils sont diatoniques depuis des lustres et chantent dans une gamme qui ne changent pas ; avec les balafons chromatiques, on a la facilité de passer d’une gamme à une autre.

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