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2e lettre à Tony Nobody : sur les Mboa Awards

Il faut toujours avoir à l’esprit de dépasser ce qu’on a fait jadis aussi grandiose soit ’il. C’est pour cette raison que je voulais par cette lettre, soumettre à Tony et à toute son équipe, quelques propositions que j’ai jugé importantes dans le cadre des Mboa Awards.

Dans ma précédente « lettre ouverte d’un jeune artiste à Tony Nobody » publié l’an dernier sur kamerhiphop.com, je soulignais déjà le fait que les Mboa Awards doivent être classés parmi les facteurs les plus importants ayant favorisés l’avancée du hip hop au Cameroun depuis ces 5 dernières années. Car ce concept a été un stimulant pour tous les acteurs de la scène hip hop. Chacun se battait de son côté pieds et poings liés pour soulever un trophée lors de cette cérémonie de récompense. Cela a fait grimper comme je le remarquais déjà, le niveau des sons, des clips et de toutes sortes de production à un taux exponentiel. L’émulation que cherchait le hip hop au Cameroun a été offerte via cette initiative de Tony.

A mon avis, le plus humble qui soit, je pense que les Mboa Awards font au niveau de récompense ce que fait « Mboa come test » fait au niveau de la compétition. Tout ceci dans le domaine du hip hop. C’est ainsi que dans le « Mboa comte test », on retrouve des compétitions dans tous les domaines ou toutes les branches du hip hop. À savoir : la danse, le rap, le Djing, la mode… et chaque gagnant reçoit à la fin de la compétition sa parcelle de dotation selon la branche où il a eu à entrer en compétition.

C’est dans cette mesure que je supposais que le Mboa Award a été depuis lors un peu discriminatoire envers d’autres acteurs du mouvement hip hop au bled.  Il se limite juste aux rappeurs, et les styles associés comme le R’N’B, le rap fusion, le reagga…avec les producteurs de sons et les vidéo-graffeurs qui ont eu à intervenir dans ces différentes musiques. Je pense que plusieurs secteurs d’activités sont oubliés, bannis et bâclés de ces récompenses. Comme si eux aussi ne participaient pas entièrement au mouvement hip hop.

Le privilège accordé aux rappeurs, chanteurs, beat makeurs… fait croire que le hip hop au Cameroun n’a pas encore forgé son identité, n’est pas encore entier et identifiable. Pourtant dans l’ombre et à la lumière, travaillent et brillent les danseurs, qui représentent souvent le Mboa à l’extérieur, gagnent même les compétitions, nous avons les taggeurs, les habilleurs, les DJ, les animateurs radios et télé, qui donnent de la visibilité à ces rappeurs et chanteurs afin qu’ils puissent recevoir leurs prix, par la renommée acquise au préalable.

Il faudrait donc, que Tony et le génie créatif de toute son équipe restructurent le concept de cette initiative bonne et louable. Et faire en sorte que, malgré les moyens qui surement pourront faire défaut, chaque acteur de chaque domaine du hip hop puisse entrer en compétition et puisse recevoir le prix de ses efforts. C’est le même constat que nous pouvons faire au niveau du sport au Cameroun, l’accent est si mis sur le football que depuis 2003 on a oublié ce que c’est que de soulever un trophée. Le mouvement hip hop a du génie partout, et des gars qui bossent dur, et ils doivent être reconnus à leurs justes valeurs. Le développement séparé ou l’apartheid ne nous aidera pas à nous tirer de l’auberge.

Nous avons aussi des personnages qui ne sont pas nécessairement des acteurs hip hop, mais qui au fil du temps, s’intéressent au mouvement et y apportent leurs aides multiformes, ces personnes doivent être identifiées et récompensées. Les autres hip hoppeurs dans les autres villes en dehors de « l’axe douala-yaoundé » doivent être identifiés et récompensés. Les sites internet qui opèrent dans la propagande de ce mouvement, les blogueurs…doivent bénéficier du même traitement.

C’est vrai qu’au niveau des ressources tout ceci n’est pas possible totalement, et ce n’est pas par un décret que ces choses vont se concrétiser, mais seulement à y réfléchir, à se poser des questions et en cherchant des moyens pour les résoudre, on va finir par y arriver. Mais je pense que Tony, a déjà fait assez de choses extraordinaires, qu’on ne pouvait imaginer, que ce que je suis en train de proposer dans cette lettre, peut avec un peu de volonté de sa part atteindre l’état de réalité.

De ce fait, dans l’attente d’une suite favorable, pas à cette lettre, mais à ces propositions, je te prie cher Tony, d’accepter l’expression de mes sentiments les plus respectueux. Bien que des gens dans l’ombre et déguisés t’accusent de « manger » seul l’argent du hip hop au mboa, de te faire le beurre et le buzz en même temps sous le couvert du hip hop, bien qu’ils disent que tu bloques l’ascenseur, et renverse l’échelle. Je  ne vais point les juger parce que je ne sais pas sous quel angle ils se placent pour avancer de telles observations, mais j’aimerais dire que nous devons apprendre à reconnaitre ce que les autres qui ont pu faire quelques chose que nous n’avons pas pu ont fait. Sachons donner à César ce qui lui revient. Et je continuerais à la suite de Kéry James que « peu des nôtres s’en sortent, ça ne veut pas dire que peu des nôtres sont forts, mais le truc c’est que dès qu’il y’en a un qui fait un truc, on est les premiers à la briser la nuque ».  Alors bon vent à toi Tony, et que vive le hip hop au Cameroun, et pour tous les véritables qui le représente.

Cordialement

TATLA MBETBO Félix

Rédacteur En Chef à kamerhiphop.com

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