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Fargass Assandé a presenté « La mémoire assiégée » au public de Yaoundé

Des lumières tamisées diffusés par des projecteurs, des clients assis en groupe de six autour des tables où trainent encore des bouteilles et des verres de bières ou de jus de fruits ornaient cet espace à l’allure austère. Une mise en place spéciale effectuée à l’occasion de la représentation de la pièce « La mémoire assiégée » de Fargass Assandé. Une pièce d’une soixantaine de minutes qui met en scène un homme, la cinquantaine, qui essaie d’oublier son passé triste et douloureux. Vêtu d’une veste usée de couleur noire, d’un pantalon blanc à bretelles, raccommodé au fessier, d’une chemise blanche avec des rayures rouges et bleu, la paire de chaussures abimée et coiffé d’un vieux béret marron, l’homme fait irruption dans un bistrot. Il commande une bière alors que la télévision passe en boucle, des informations sur le pays qu’il a fui à cause de la guerre qui y sévit.
Ce pays, c’est le sien, le Maya, autrefois libre et prospère. Et qui aujourd’hui,  sombre dans le chaos à cause d’une classe politique corrompue. L’homme, sa femme Malika, la quitter à la suite de la mort de leur fils unique, un gamin de sept ans tué par les balles La représentation, s’ouvre sur un dialogue entre l’acteur et le public et ne s’arrête qu’à la fin avec la standing ovation que ce dernier va offrir au maitre de la soirée. Le jeu est interactif. L’acteur échange, répond, s’étonne, rigole et pleure devant les répliques des spectateurs et plante ainsi son texte. « Le public de ce soir a vite capté le jeu. Il est vrai qu’en général, il ne réagit pas de la même manière à chaque représentation. Alors j’ajuste  mon texte au fur et à mesure en fonction de la réceptivité de celui-ci » a-t-il confié. Souffrance C’est que, Fargass Assandé a ému. Il su joué avec le public le faisant intervenir sans cesse dans sa pièce, pour qu’ensemble ils partagent sa douleur. Pleurs, regrets, souffrances, c’est le mal être que l’acteur va faire transparaitre. C’est un cri de cœur, une indignation face à un monde où guerres et divisions des fratries servent des intérêts égoïstes. Les questions qu’il se pose font de sa pièce, une œuvre fascinante où le quotidien des masses anonymes se conjugue au désespoir. C’est une pensée envers les politiques névrosées des conflits mesquins. Une interpellation des politiciens prédateurs pour qui, démocratie et pensées plurielles deviennent des prétextes de divisions meurtrières. « La mémoire assiégée », c’est l’histoire d’un homme, forcé  à l’exil, mais qui ne peut échapper où qu’il aille à son passé.

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