
Sine autrefois appelé Sydney, a été vainqueur de la célèbre émission « Africa Star » en 2008. Avant cette télé réalité, il a remporté en 2003 avec le groupe C-Minaire, Lady B, Joe Patenzo et Wilfried, le concours « Coca Cola Dream ». Depuis 2015, Sine vit au Maroc, il nous parle de ses projets.
Parti du Cameroun en 2015 pour le Maroc, qu’est ce qui est à l’origine du départ de Sine Tum du Cameroun ?
Je suis né au Cameroun, j’ai grandi au Cameroun et j’ai fait mes études jusqu’à l’université de Dschang. J’ai fait beaucoup de cabaret au Cameroun. Quand j’ai participé à la télé réalité Africa Star et que j’ai gagné ; je suis rentré au Cameroun, les gens attendaient beaucoup de moi. Et c’était beaucoup de pression parce qu’à l’époque il n’y avait pas des infrastructures pour soutenir le genre de musique que je voulais faire. Je faisais déjà des sorties hors d’Afrique, en Europe, aux Etats Unis, mais je ne voulais pas quitter l’Afrique. Quand je suis arrivé au Maroc, le pays était plus développé en termes d’infrastructure et en tant que chanteur, je gagne bien ma vie. Alors je suis resté dans un marché qui me valorise et me donne plus d’opportunité. Mais je n’ai vraiment pas quitté le Cameroun parce que ma base est au Cameroun. C’est vrai que cela fait longtemps que je ne suis pas allé au pays, mais c’est parce que je voulais aussi assoir mon entreprise ici au Maroc. Cela a pris du temps, puisque une entreprise ne se fait pas en un jour.
Ce départ a entrainé bien évidement un silence sur le plan de votre carrière musicale ; alors que devient Sine Tum aujourd’hui ?
Sine aujourd’hui est un artiste entrepreneur. Sine a monté son entreprise qui organise des événements et fait dans la production musicale et le management. J’ai un projet qui va sortir dans quelques mois ; je vais vous donner la date exacte très prochainement. Actuellement on est en train de mettre tout en place parce que cela fait longtemps que je n’avais pas sorti de Single ou d’Album. Et il y a plein de projets qui sont là. Et musicalement parlant je me porte très bien, j’ai encore travaillé mon art ; je travaille avec des magnifiques orchestres, musiciens et ingénieurs son. Je n’ai jamais baissé les bras ; je travaille tous les jours pour me perfectionner. Je ne suis pas présent dans les médias, je suis de temps en temps sur les réseaux sociaux. Je m’étais éloigné des médias pour assoir ma vie privée ; parce que je trouvais que c’était important. Aujourd’hui je me sens accompli et il est temps pour moi de revenir dans les medias.
Gagnant de la première édition de la télé réalité Africa Star en 2008, qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
Africa star a été un point tournant pour ma carrière. Cela m’a permis d’être connu d’un large public. C’est vrai que j’avais déjà participé à quelques émissions de télé réalité au Cameroun à l’instar de dream Coca-Cola à l’époque avec Edgard Yonkeu. Mais Africa Star c’était le point tournant puisque c’était au Gabon et était suivi par des millions de personnes dans le monde. Du jour au lendemain je suis devenu une célébrité. Africa star m’a donné de la crédibilité auprès des personnes qui me suivaient, Africa star m’a donné de la célébrité ; mais par-dessus tout du relationnel. Je serais toujours reconnaissant pour les bienfaits de cette émission.
Quel est le regard que vous avez de la musique camerounaise d’aujourd’hui en général et de la musique urbaine en particulier ?
Le contexte artistique au Cameroun est tel que les artistes doivent se battre pour trouver les investisseurs ce qui est d’ailleurs très difficiles de se produire et faire la promotion. Le contexte camerounais est également tel que les artistes étrangers quand ils arrivent, ils ont les cachets très lourd au détriment des artistes locaux. Et ceci est très frustrant. Tout ceci ne permet pas le développement de la musique camerounaise. Aujourd’hui je vois les artistes comme Maalhox qui se dénoncent ce problème et je leur tire un coup de chapeau. Il y’a des artistes talentueux au Cameroun et cela n’est plus à démontrer. Mais ils ne doivent pas seulement être créatif, mais aussi entreprendre. De manière générale la musique camerounaise n’est pas encore là où elle doit être, même si les acteurs se battent. Pour la musique urbaine en particulier, je tire mon coup de chapeau à la nouvelle génération d’artiste tels que Stanley Enow, Maalhox ; Tenor, Locko et bien d’autres qui se battent pour s’imposer. Ils ont toute mon admiration. J’ai travaillé dans cet environnement et c’est très difficile. Et je profite de votre plateforme pour les saluer et envoyer mes encouragements.
La mode au Cameroun aujourd’hui, c’est l’arrivée des Majors (Sonny Music ; Universal). Que pensez-vous de ceux-ci ?
Les Majors viennent au Cameroun parce qu’ils y a du potentiel. Mais ce que je peux dire aux artistes c’est de faire attention aux types de contrat qu’ils signent. On a besoin des majors qui ont toujours des réseaux au niveau de la promotion et la distribution. Il faut dont trouver le juste milieu pour signer les contrats.
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Propos recueillis par Éliane Sara Nematchoua
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