Ateba :« C’est le feu Soul Magouma Bass qui m’a inspiré le métier de bassiste »

Certainement que lui aussi un jour, inscrira ses œuvres dans le panthéon de l’art musical, particulièrement celui de la guitare basse ; en attendant, Ateba procure du bonheur à tous qui s’offrent une petite escapade du côté du Cabaret La Tanière à Bastos où il se produit régulièrement aux côtés de ses compères et il fait également partie de l’Orchestre National du Cameroun. Alors en pleine préparation de son album, nous sommes allés lui rendre visite.

Ateba, ça va faire un bon bout que tu joues au cabaret la Tanière, on t’y a vu lors du concert d’au revoir à Noël Ekwabi il n’y a pas longtemps, étiez-vous proches ? Qu’as-tu ressenti au moment où tu effectuais ton passage sur la scène ?

Jouer dans des circonstances comme celle-là entraîne toujours beaucoup d’émotions, j’ai tenu bon le long de mon passage pour ne pas craquer, parce que papa Noël était pour moi un mentor, et si je suis là aujourd’hui c’est en partie grâce à lui. Il venait de temps en temps nous rendre visite au cabaret à chaque fois qu’il était de passage au pays et nous donnait beaucoup de conseils quand il arrivait qu’on éprouve des difficultés d’ordre harmoniques, techniques ou pratiques relatives à la guitare, mais le plus drôle était qu’il trouvait toujours le moyen de nous dire qu’on avait plus grand-chose à lui demander parce qu’on était déjà très avancé (rire). Voilà…, nous le regrettons beaucoup.

Ça remonte à quand, tes débuts à La Tanière ?

Ça va faire pas mal d’années déjà, que je joue à la Tanière, il faut aussi rappeler que je joue un peu partout car je fais partie de l’Orchestre National du Cameroun.

Ton instrument de prédilection se trouve être la guitare basse, pourquoi cet instrument particulièrement ?

Beh…, ça remonte il y a de cela longtemps, j’étais encore tout petit dans les années 1987-1988, j’étais fasciné par un monsieur du nom de Soul Magouma Bass, il jouait dans le groupe de Ebogo Emerand ; il était le plus jeune de tous mais avait un talent énorme et pouvait tout jouer à l’époque, du moins tous ceux qui étaient à la mode comme les Kassav ‘ etc. Alors mon rêve était de lui ressembler ou d’être meilleur que lui. Dieu merci, avant qu’il ne quitte ce monde, j’ai eu l’honneur de le rencontrer et j’ai pu lui dire que c’est lui qui m’a inspiré cette passion pour la guitare basse.

Qu’est-ce qui fait ton actualité ces derniers temps et qu’envisages-tu pour la suite ?

Je suis en pleine préparation d’un album qui, s’il plaît à Dieu sortira l’an prochain ; vous-y retrouverez le Nkul que j’ai eu à chanter lors de la cérémonie d’au revoir à Noël Ekwabi pour ceux qui y étaient, ce sera d’ailleurs le titre phare, et bien d’autres que vous aurez le temps de découvrir le moment venu.

Quels sont les artistes que tu fréquentes le plus, Ateba ?

Je dirai que c’est toute une génération en fait ; tous avons débuté à la même époque, je pense notamment au groupe Macase, le Caillou band, Koroko Jam…, ils sont nombreux, nous constituons tous une famille, on s’entend très bien et on s’échange pas mal d’idées. Beaucoup interviendront d’ailleurs dans mon album.

Tu viens d’évoquer le Caillou Band, rappelons que tu en faisais partie, que s’est-il passé pour qu’aujourd’hui on te retrouve dans une carrière solo et qu’on entende même plus parler de ce fameux groupe ?

Caillou Band était un projet et comme tout projet il a fini par mourir ; nous l’avions créé en 1998, nous avons même sorti un album en 2002 qui portait le titre Eléké, financé par l’Union Européenne et mené par Pierre Akendéngué, nous l’avons enregistré à Libreville (Gabon), c’était un album qui regroupait toute l’Afrique Centrale et nous représentions le Cameroun. Seulement, l’aventure s’est arrêtée après cet album et le Caillou Band a cessé d’exister.

Et l’aventure va s’arrêter aussi pour nous Ateba, du moins pour ce qui est de cet entretien, au plaisir de te revoir…

merci à culturebene.com qui pense à nous tous les jours.