Cameroun : la crise anglophone au cœur de la 3e édition festival SLAMeroun 2021

Les villes de Yaoundé et de Buéa, accueilleront la 3eme édition de cet évènement international de Slam prévu du 24 au 27 Juin sous le thème : « L’Art pour la crise anglophone ».

Cela fait plus de cinq ans que la crise anglophone dure et continue de susciter des préoccupations aussi bien dans le Cameroun qu’en dehors de ses frontières. A ce jour, ce conflit a fait des milliers de morts, plus de 1 million de déplacés et l’escalade des violences dans le Nord-ouest et Sud-ouest est loin de s’estomper. C’est dans ce contexte qu’est prévue du 24 au 27 Juin 2021, la 3^e édition du Festival International SLAMeroun qui cette année déploie ses vers et figures de styles dans la ville de Buéa sous thème « l’Art pour la crise anglophone ». Buea, qui est l’une des villes camerounaises gravement impactée par la crise politique qui divise le Cameroun. « A travers une série d’activités notamment les concerts, les débats, les ateliers d’écriture, les projections de films ou encore le concours de Slam National, il est question pour nous de braquer à nouveau les projecteurs sur le drame anglophone mais également de penser les maux de nos frères avec nos mots, leur redonner du sourire et de l’espoir », explique Faithfull Baana Enono Arnaud, directeur du festival Slameroun.

Le dialogue sera au centre de cette 3ème édition du festival les conférences débats. A Yaoundé, c’est le musée La Blackitude qui a été retenu pour abriter la conférence qui aura pour thème « Jeunes et radicalisation au NoSo ». Tandis qu’à Buea, l’Alliance française et l’université qui vont abriter la conférence portant « Les solutions du problème anglophone au Cameroun ». Ces deux conférences permettront aussi bien de comprendre pourquoi les jeunes se retrouver dans un processus de radicalisation et quelles sont les méthodes de prévention, mais également comment envisager culturellement une stabilité et cohésion sociale durable dans les régions du Nord et Sud-Ouest du Cameroun.

Autre temps fort du festival, la sélection du Grand Slam national, le concours national de slam. Elle se déroulera au musée La Blacktitude, le jeudi 24 juin, jour d’ouverture du festival. Et d’après les organisateurs, à quelques heures de l’évènement, plus de 100 textes de slam ont été soumis par des slameurs des 10 région du Cameroun.

Pour célébrer en vers et en prose rythmé cet art de la scène, plusieurs slameurs internationaux seront présents à Yaoundé et Buea pour offrir au public une valse des mots lors des spectacles programmés pour la circonstance. Il s’agit de Fatine Moubsit du Maroc, Philip Meersman de la Belgique, Kikete du Kenya, Meriem Bouraoui de l’Algérie ainsi qu’une forte délégation nigériane composée de Bash Amuneni, Jamila Abbas, Paul Tony et Augusta Imomon. Ils viendront se joindre aux nombreux slameurs locaux qui prendront également part au festival. « Ça sera une occasion de s’épanouir, et d’exprimer avec allégresse, leur fureur de vivre et leur créativité. Libres dans leur capacité d’innover, leur audace d’inventer », déclare Faithfull Baana Enono Arnaud.

Durant 04 jours, le festival Slameroun va donc « culturaliser la crise anglophone » pour enfin de compte proposer des voies de sorties pour cette crise qui a déjà causée d’énorme dégât matériel et des pertes en vies humaines. Alors que la culture n’est pas toujours assez exploitée comme un moyen de consolidation de la paix et du vivre ensemble, les organisateurs de cet évènement international de Slam poésie auront l’occasion de démontrer que face aux maux « la culture est aussi la solution ».