Aï Jo Mamadou : « je compte mettre fin à mon contrat avec JPS pour me lancer à l’autoprod… »

Véritable machine à tubes, le lion indomptable du Bikutsi Aï Jo Mamadou a fait danser plus d’un, il n’y a qu’à se souvenir du fameux titre « Levez les doigts » qui a fait le tour des clubs, bars et coins chaud des différentes villes du pays. Il serait entrain d’en pondre un autre, mais qui portera sa propre signature…

Aï Jo Mamadou, on peut dire qu’aujourd’hui tu confirmes ton statut de lion indomptable du Bikutsi, vu que tu es resté constant dans l’actualité musicale à travers les nombreux spectacles auxquels tu es convié ?

Rire. Dire que je suis indomptable, c’est vrai, mais il faut aussi noter que je venais de commettre des albums qui n’ont pas connu une promotion digne de ce nom ; ces albums ont été signés par les éditions J.P.S Prod ; alors ces derniers temps je suis entrain de me battre pour faire un album que je produirai moi-même, son titre sera « Vue de Face », donc juste après mon contrat avec J.P.S je crois que je mettrai dehors et je pensais à la période avril 2013.

Combien de titres déjà ?

Il portera 9 titres et le thème central reste l’amour, du moins notre quotidien ; il y aura dans cet album un titre que je pense beaucoup apprécieront, il s’agit de « Notice » et j’amène les gens à comprendre que la femme devrait apprendre à connaitre son mari et le mari devrait apprendre à connaitre sa femme. Une chanson qui sera très instructive et constructive à mon avis.

Que penses-tu de la récente rencontre qu’il y a eu entre le Ministre des arts et de la culture, les instances de la SOCAM et vous les artistes ?

J’ai tout d’abord eu des impressions bonnes au sortir de cet échange, je trouve que des rencontres comme ça il fallait qu’on les tienne depuis ; parce que vous imaginez, nous, ne sachant pas ce qui se passe chez nous…, il y avait forcement problème. Aujourd’hui ça devient facile, plus transparent, parce qu’on s’assoit et on débat enfin. Je pense que c’est toute la culture camerounaise qui se voit évoluée. Donc, c’est un changement qui est entrain de s’installer et je pense que si ça continue comme ça, l’artiste camerounais pourra véritablement vivre de son art. Avant, vous avez vu les gens qui sont morts de misère, ils n’avaient même pas le minimum pour se soigner, or ce qui leurs revenait était bloqué quelque part, sans compter les operateurs de téléphonie mobile qui ont exploité nos œuvres sans payer et qui refusaient même de le faire. Une fois que ces questions seront réglées, l’image de l’artiste camerounais changera inexorablement.

Tu disais tantôt vouloir mettre fin au contrat qui t’unissait avec les éditions J.P.S, peux-tu nous donner les raisons qui pourraient explique ce divorce ?

Oui je compte mettre fin à mon contrat avec J.P.S, d’ailleurs juste après cette interview je file au studio boucler un titre car je me lance à l’autoprod. J’attendais juste que notre contrat expire et je me prendrai en main. Vous savez, j’ai pris cette décision parce que même les producteurs de nos jours ne sont plus sérieux ; faites un tour chez MC Pop Music par exemple, vous verrez vos CD en vente mais qui ne sont pas timbrés, si déjà un CD non timbré est vendu, toi l’artiste quel sera ton bénéfice ? Autant mieux te battre toi-même en te mettant à ton propre compte. Vous savez, malgré la piraterie, il y a encore d’honnêtes citoyens qui achètent ces CD qui malheureusement ne sont pas timbrés, avec quoi va-t-on payer les droits de l’artiste ? Voilà pourquoi vous remarquez que de plus en plus d’artistes se lancent dans l’autoprod.