Jason Black : « Mon concept d’émission a été volé »

Jason Black, merci de répondre aux questions d’In Mag, parlez-nous du concept « Ilombah »

Le concept Ilomba est ce que Kohlanta est en France et Survivor est aux Etat Unis. C’est un concept qui permet à quelques camerounais de s’affronter sur une île déserte, où ils pourront vivre avec les moyens qu’ils trouveront sur place. C’est une émission de téléréalité qui permet aux compétiteurs de parcourir des obstacles, des épreuves et à l’issu de celles-ci, on est sensé éliminer un candidat chaque vendredi pour avoir au final, un seul gagnant qui remportera la somme d’un million et demi (1.500.000 FCFA).

Comment expliquer la diffusion d’un concept similaire, à quelques différences prêts, notamment sur l’orthographe (ilômba/Illombah) et la mascotte (le perroquet/le crocodile) ?

Ilômbah qui passe actuellement à la télé n’est pas celui de J. Black. Au départ, sur la première bande annonce, il y avait mon image et celle du perroquet, mais quand on n’est plus tombé d’accord ma bande d’annonce à cesser d’être diffuser, mais le producteur à continuer de diffuser illicitement l’émission sur canal 2 International. Résultat des courses ce n’est plus l’émission que j’ai proposé à ce producteur.

Parler nous un peu de votre rencontre avec le producteur en question.

Je me suis rapproché d’un producteur avec qui j’avais un studio et qui voulait se lancer dans la production audio-visuel. Je lui ai dit que c’était possible, qu’on pouvait voir ça ensemble. D’autant plus que j’ai une émission de téléréalité sur laquelle je travaille. Il a semblé intéressé et a voulu qu’on collabore sur ce projet dans le but de le réaliser.

Comment expliquer la diffusion de ce concept similaire sur canal 2, qui pourtant passait déjà votre bande d’annonce?

Au départ les négociations qui ont été faites sur canal 2, c’est moi qui donnais les axes. En tant que salarié de canal 2, je ne pouvais pas me mettre devant donc, il fallait quelqu’un d’autre tel qu’un producteur pour signer les contrats, bien que le concept soit le mien. Cependant c’est moi qui donnais les conseils et disais comment il devait se peaufiner le contrat. De ce fait canal 2, diffuse l’émission et ne peut pas l’arrêter, même si je leur dis qu’elle est la mienne, avec les preuves. La chaîne est tenue par le contrat qui la lie avec ce producteur. Donc, il fallait que je leur montre que je suis affilié à la SCAAP en octobre 2010 et la SOCILADRAP où j’ai protégé cette œuvre.

Quels sont les points entre vous, le producteur et /ou le sponsor, qui n’ont pas été favorables à l’aboutissement de ce projet à la télévision ?

Premier point de désaccord, il a voulu (le producteur) qu’on mette la cagnotte d’un million et demi à cinq millions de FCFA. Ce que je trouvais un peu fort. Parce que je savais où trouver le million et demi si les sponsors ne suivaient pas. Deuxième point de désaccord, c’est le fait qu’il voulait faire payer les candidats, soit une somme de dix milles francs (10.000 FCFA) pour participer, ce que je désapprouvais. Pour moi, il n’est pas question que candidats paient quoique ce soit. Bref il s’est engagé dans un processus, alors qu’on n’avait pas signé le contrat de partenariat et au fur et à mesure on ne s’entendait pas. Il me proposait des choses que je n’acceptais pas et vice versa. Mais malgré tout, on pensait que tout devrait rentrer dans l’ordre. Mais ca n’a pas été le cas. Cependant je les avais déjà amenés sur l’île pour visiter le site. Durant ce désaccord, à mon insu, ils allaient tourner sur l’île. Des images du tournage qui ont même été diffusé sur canal 2. Ce pourquoi je n’étais pas toujours d’accord. Il est arrivé au point où, il est allé changer le nom du projet « Ilomba » en ajoutant un accent circonflexe sur le « o » et un « h » à la fin.

Comment qualifier cette situation Jason ? Plagiat ?

Je crois que les hommes de lois trouveront l’adjectif et l’expression qui est consacré. Mais ce que je vais dire à tous les jeunes qui sont dans la communication (les animateurs, journalistes, les présentateurs) et tous ceux qui veulent se lancer dans l’art ou réaliser un concept d’audio-visuel. Il est possible que vous le conceviez, vous le protégiez au niveau de toutes les instances requises et qu’en dépit de tout cela, on vous le vole. C’est ce dont je suis victime aujourd’hui.

Et que deviennent les candidats qui avaient été retenus pour votre projet avec le perroquet ?

Ceux que j’ai retenus, près de 300 candidats enregistrés, ne payeront rien et ils seront reconduis dans la réelle édition qui aura lieu après ce vent de malheur.

Que nous réserve la suite. Un retour dans les tiroirs ou une poursuite en justice pour revendication des droits ?

Oui une poursuite judiciaire, c’est exactement ce que je suis en train de faire avec mon avocat qui suit l’affaire et qui en est en plus témoin, ce depuis que les négociations n’aboutissaient pas. La justice va nous en dire plus.

Source : InMAG’ / Entretien mené par Blaise Patient Ekwelle / www.facebook.com/pages/InMAG