Jacques Greg Belobo : « Le projet sur la création du Conservatoire avance bien… »

Nous sommes allés à sa rencontre afin d’en savoir un peu plus sur ses différents projets notamment la création du Conservatoire dont il est l’initiateur, et les tournées américaines et européennes qui l’attendent.

Depuis votre retour au pays, comment vous sentez-vous ?

Je me sens très bien…, je ne vais pas dire que je suis fatigué (rire), ni que je suis essoufflé, ça va très bien.

Vous êtes au pays dans le cadre de votre tournée à travers le réseau culturel français…, alors, outres ces dates ici, qu’est-ce qui fait ton actualité en fait ?

Après Garoua, qui est ma dernière date pour ce qui est de cette tournée, je compte tout d’abord me reposer un peu ; puis je repars pour une tournée d’un mois aux Etats-Unis, et par la suite je me rendrai en Europe pour une série de concerts dans le cadre des festivals d’été. Ce n’est qu’après que je reprendrai mes activités, avec La Rentrée d’Opéra en Allemagne, en Italie, en France, aux USA etc.

Beaucoup se posent certainement la question…, d’où commence cette passion pour le chant lyrique ?

Le chant en général je le pratique depuis tout petit, mais le chant lyrique je l’ai découvert un peu tard quand-même, à l’âge de 20-22 ans. Puis je vais me former en France, après quoi les contrats vont s’enchaîner et me mèneront en Allemagne et partout en Europe…

Qu’est-ce qui explique le choix porté sur ce style précisément, qui pourtant reste méconnu chez nous ?

Vous savez, il y en a qui font dans du jazz…, c’est vrai on dira que c’est un style qui tire ses racines en Afrique dans un sens fondamental, mais je pense qu’il reste tout de même une musique américaine. D’autres font dans du Dombolo qui vient du Congo et n’est pas une musique d’ici non plus ; alors pourquoi pas la musique classique venue d’Europe ? Ecoutez, c’est une question de choix personnel, et je trouve d’ailleurs qu’en la matière le Cameroun a cet avantage là, celui d’être multiculturel.

On remarque aussi que vous ne restez pas trop longtemps ici, que vous passez pratiquement la grande partie de votre temps en Europe…

Pour revenir un peu à ce que je disais tantôt, c’est en quelque sorte par curiosité mais surtout par appréciation du genre classique que je me suis lancé car j’ai toujours voulu faire du chant ; bien attendu, il a fallu se former et voilà comment je me retrouve en Europe. Après ma formation ce qui est vrai c’est que si je revenais ici ç’aurait été un gâchis, du fait qu’il n’y avait pas la possibilité de s’exprimer ici. Je ne peux pas dire qu’aujourd’hui il y ait vraiment la possibilité de s’exprimer mais on fait avec les moyens de bord…, en comptant sur le réseau culturel français par exemple, ou autres organismes étrangers qui connaissent vraiment cette musique et sont prêts à la soutenir. Mais j’avoue, venir vivre de ça au Cameroun… je ne pense pas, ce n’est pas possible ; déjà il n’y a pas d’Opéra, pas de salles de concerts, comment est-ce qu’on pourrait s’exprimer ? Du coup, j’étais presque destiné à rester en Europe si je voulais être professionnel.

Il n’y a pas longtemps vous annonciez la création d’un conservatoire ici, dans le but de promouvoir le chant lyrique et surtout de soutenir la jeune génération désireuse de s’y lancer, où en est le projet ?

Pour ce qui est de la vulgarisation de ce genre musical, je pense que plusieurs initiatives sont déjà menées dans ce sens, en l’occurrence ma tournée présente ou encore mes multiples prestations dans le pays. Pour ce qui est du conservatoire, le projet il avance, mais pour le moment je préfère ne pas vous donner de détails, sinon que c’est un projet qui nécessite beaucoup de moyens tant financiers que logistiques, surtout beaucoup de travail. Et ayant le goût de la perfection, je ne voudrais pas faire du n’importe quoi ; donc on prendra le temps qu’il faudra pour mettre en place quelque chose de grand et de sérieux.